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La téléconsultation en cabine, une solution aux déserts médicaux ?

Rédigé par L'équipe de rédaction MEDADOM | 17/01/23 14:30

Les déserts médicaux sont une réalité criante dans de nombreuses régions de France. En 20 ans, la densité de médecin généraliste a chuté de 18% en France (nombre de médecin par habitant). En 2021, plus de 6 millions de citoyens français n’ont pas de médecin traitant dont 650 000 en ALD (Affection de Longue Durée). Nous manquons de médecins alors que nous allons en avoir de plus en plus besoin. Dans ce contexte, en quoi les cabines de téléconsultation peuvent-elles apporter des éléments de solution aux déserts médicaux ?

 

 

 

 

La téléconsultation en cabine peut-elle remédier aux déserts médicaux ?

 

Pour attirer un médecin généraliste dans leur commune et remédier aux déserts médicaux, certaines mairies sont prêtes à tout et rivalisent d’imagination. Certaines proposent au médecin d’être salarié de la commune, afin de lui épargner les contraintes de l’exercice libéral. D’autres réservent des places en crèche pour les enfants du médecin ou encore un emploi pour le conjoint. Enfin, des avantages peuvent aussi être avancés : un logement gratuit, des aides financières et administratives, la mise à disposition d’un local. Si ces éléments peuvent favoriser l’installation d’un médecin, elles ne peuvent pas l’empêcher de repartir après quelques années.

 

L’installation d’une cabine de télémédecine dans la pharmacie du village peut aussi être une option pour lutter contre la pénurie de médecins et favoriser l’accès aux soins. En effet, les pharmacies d’officine offrent un maillage territorial extrêmement dense en France. La présence du pharmacien d’officine est rassurante pour les patients, il les accompagne dans l’utilisation de la borne de téléconsultation. Il peut d’ailleurs bénéficier d’une rémunération pour cela par l’Assurance maladie.

 

La cabine de téléconsultation comprend des dispositifs médicaux et des instruments de mesure, dont certains sont connectés. Cela permet au praticien de réaliser un examen clinique à distance : stéthoscope, otoscope, dermatoscope, oxymètre, tensiomètre et thermomètre. Un avantage de taille comparée à la téléconsultation sur ordinateur, au domicile du patient.

 

De plus, les personnes habitant en zone rurale ne disposent pas nécessairement d’un ordinateur et d’une connexion internet de bonne qualité pour réaliser une téléconsultation en visio chez elles. Dans ce contexte, la téléconsultation en cabine installée dans une pharmacie d’officine apporte un élément de solution aux déserts médicaux.

 

 

Pourquoi nous allons avoir besoin de plus en plus de médecins

 

Premièrement, le nombre de patients chroniques augmente. Le nombre de personnes en ALD (Affection de Longue Durée) et prises en charge à 100% pour celle-ci est passé de 8,3 millions en 2008 à 11,4 millions en 2019, soit une hausse de 38%.

 

Deuxièmement, la population vieillit. En janvier 2020, les personnes de plus de 65 ans représentent 20,5% de la population en France. C’est 4,7% de plus que 20 ans auparavant. Selon l’INSEE, plus d’une personne sur quatre auront plus de 65 ans en France en 2040.

 

Troisièmement, la destruction des écosystèmes naturels favorise l’émergence de nouvelles maladies infectieuses chez les humains. Avec la mondialisation, celles-ci peuvent rapidement toucher la totalité de la planète, à l’image du Covid-19.

 

 

Pourquoi certaines régions sont-elles désertées par les médecins ?

 

Il existe plusieurs raisons à la situation actuelle :

 

  • Le temps de travail : comme un grand nombre de personnes depuis la crise sanitaire de la Covid-19, les médecins ne sont plus prêts à travailler un très grand nombre d’heures chaque semaine, comme c’était le cas auparavant. Ils souhaitent faire moins de gardes de nuit et de week-end. Si ces souhaits sont légitimes, ils freinent l’installation en zone rurale. C’est un cercle vicieux. Les jeunes médecins craignent, à juste titre, de devoir effectuer des plages horaires importantes et un très grand nombre de gardes s’ils s’installent dans une zone de désertification médicale. De plus, la profession se féminise avec des souhaits de temps partiel.

  • L’accès aux examens complémentaires : les médecins disposent aujourd’hui d’examens complémentaires de plus en plus nombreux pour affiner leur diagnostic et leur prise en charge. Mais les délais d’attente pour ce type d’examens peuvent être extrêmement longs en zone rurale, avec une perte de chance pour le patient.

  • Le type d’exercice : les médecins souhaitent de plus en plus travailler en équipe pour pouvoir échanger avec d’autres professionnels, dans le but d’améliorer la qualité de leur pratique. Un médecin peut craindre de se retrouver isolé en zone rurale.

  • La qualité de vie : certains divertissements n’existent pas à la campagne (cinéma, théâtre, concert, accès à un aéroport), même si celle-ci peut en proposer d’autres impossibles en ville !

 

 

Sources :