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Vitamine D, plus que l'alliée de votre système immunitaire !

Rédigé par L'équipe de rédaction de MEDADOM | 22/02/22 12:10

La vitamine D est, parmi tant d’autres substances, essentielle au bon fonctionnement de l’organisme. 

Synthétisée par le corps humain à partir des rayons du soleil, elle est en réalité plus qu’une simple vitamine. En effet, elle agit comme une pré-hormone sur de nombreuses sphères. 

Alliée de l’immunité (comme sa cousine non moins connue la vitamine C), la vitamine D possède de multiples fonctions et agit à travers un mécanisme assez particulier.

 

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Vitamine D : des rôles divers dans notre organisme

 

La vitamine D intervient majoritairement dans le métabolisme phosphocalcique et dans l’homéostasie du calcium, de telle sorte qu’elle permet de réguler les concentrations en phosphore et en calcium dans le sang.  

Ses actions sur le système immunitaire lui permettent de potentialiser les performances musculaires et de diminuer les risques de chutes chez les personnes âgées. Elle stimule les macrophages et les cellules dendritiques, et participe également à l’accroissement du nombre de lymphocytes Th2. 

 

Plus en détails, la vitamine D accorde au système immunitaire : 

  • la minéralisation optimale des tissus,
  • une bonne transmission nerveuse,
  • une contraction musculaire efficace,
  • la différenciation de certaines cellules cutanées,
  • une coagulation adéquate.

 

 

 

Un remède contre le COVID-19


C’est en tous cas ce que suggère l’Académie de Médecine dans son communiqué de mai 2020 : 

"L’Académie nationale de Médecine

  • rappelle que l’administration de vitamine D par voie orale est une mesure simple, peu coûteuse et remboursable
    par l’Assurance Maladie ;
  • confirme sa recommandation d’assurer une supplémentation vitaminique D dans la population française dans un rapport en 2012 [2] ;
  • recommande de doser rapidement le taux de vitamine D sérique (c’est-à-dire la 25 OHD) chez les personnes
    âgées de plus de 60 ans atteintes de Covid-19, et d’administrer, en cas de carence, une dose de charge de
    50.000 à 100.000 UI qui pourrait contribuer à limiter les complications respiratoires ;
  • recommande d’apporter une supplémentation en vitamine D de 800 à 1000 UI/jour chez les personnes âgées
    de moins de 60 ans dès la confirmation du diagnostic de Covid-19." 

    (source : Communiqué de l’Académie nationale de Médecine : Vitamine D et Covid-19, 22 mai 2020)


Des données suggèrent que l’utilisation de doses journalières modérées de vitamine D plutôt que de fortes doses administrées de manières intermittentes serait à privilégier, en particulier chez les sujets chuteurs et dans la prévention des infections respiratoires aigües
(Gois et al, 2017). comme dans le cas de la COVID-19

 

 

Par quels mécanismes agit-elle sur l'organisme ?

 

La vitamine D existe sous 2 formes principales: la vitamine D2 synthétisée par les végétaux, et la vitamine D3 majoritairement d'origine animale. Les ⅔ des besoins humains sont couverts grâce aux rayons UVB du soleil tandis que le ⅓ restant est apporté par l’alimentation. La vitamine D ne se stocke pas, ou très peu dans l’organisme. Raison pour laquelle au moment de la période hivernale, 80% des Français présentent une carence, puisque beaucoup moins exposés au soleil.

Le saviez-vous ? C’est au niveau du torse que les rayons UVB sont les mieux captés


La forme D3 est mieux métabolisée, et conduira d’une manière plus efficace à un état actif et assimilable de la vitamine D par l’ensemble de l’organisme.

 

La synthèse de la vitamine D débute au contact des rayons UVB du soleil et du cholestérol au niveau du derme de la peau. Se forme alors le cholécalciférol, une pré-vitamine D qui va être transportée jusqu’au foie pour y subir une première hydroxylation. En résulte alors la forme majoritaire circulante mais non active de la vitamine D ; le calcidiol. Ce calcidiol est transporté jusqu’au rein où il subira une nouvelle réaction chimique conférant à la vitamine D sa forme la plus active : le calcitriol. Une fois formé, le calcitriol agit en cascade sur d’autres mécanismes biologiques tels que les muscles, les os, l’humeur, et l’immunité. 


Mécanisme de synthèse de la vitamine D



De plus, le magnésium et la vitamine D travaillent également en étroite collaboration. En effet, le magnésium contribue à la synthèse et à la transformation de la vitamine D en forme active, et la vitamine D favorise à son tour l'absorption du magnésium. Un apport insuffisant en magnésium favorise donc également une carence en vitamine D, c'est pourquoi le taux de magnésium dans le sang doit toujours être surveillé.

 

 




Les deux origines de la vitamine D

 

La vitamine D est à la fois d’origine endogène, du fait qu’elle se synthétise sous l'influence des rayons UVB du soleil au contact de la peau, et d'origine exogène, par le biais des médicaments, des compléments alimentaires (originaire du lichen ou de la lanoline), et de l’alimentation. 

Aussi liposoluble que la vitamine E et la vitamine K, on la retrouve le plus souvent dans les poissons gras (saumon, hareng, sardines…), certains champignons, ou encore comme la vitamine B12, dans le foie de génisse et le jaune d’œuf.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses) recommande un apport de vitamine D3 de 800 à 1000 UI par jour.


 

 

Quels sont les signes d’un manque de vitamine D ?

Les populations les plus à risque et quasi systématiquement supplémentées sont les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants ainsi que les personnes âgées et les populations des lieux peu exposés aux UVB.

La carence en vitamine D laisse place au risque de 3 maladies dont les signes cliniques sont assez douloureux : 

 

  1. L’ostéomalacie (chez l’adulte) se traduit par une déminéralisation des os, de la diarrhée, une nervosité, des brûlures dans la bouche et la gorge.
  2. Le rachitisme (chez les enfants) mène à un retard de croissance et du développement moteur, une mauvaise constitution osseuse, et à des troubles du sommeil.
  3. L'hypocalcémie pouvant induire à des troubles cardiaques, des troubles psychiques et une excitabilité neuromusculaire.

 

Il est parfois possible qu’un manque de vitamine D entraîne de l’anémie.

Mais attention, un surdosage -30 000 à 50 000 UI sur longue période- est tout aussi délétère qu’un déficit. Il peut se ressentir au niveau de l'intestin et également du rein, reflétant les signes cliniques d’une hypercalcémie ou d’une hypercalciurie (anorexie,  nausées, soif intense, perte de poids…).

 

Les risques de surdosage sont également à prendre au sérieux notamment auprès des enfants. Un avis de l’ANSM de 2021 alertait d’ailleurs les parents sur la dangerosité d’une automédication via des compléments alimentaires plutôt qu’un suivi médicamenteux avec un professionnel de santé. 

La vitamine D est actuellement étudiée pour son impact positif sur la prévention de certaines maladies infectieuses, cancers (colorectal et sein principalement), syndromes métaboliques (maladies cardiovasculaires, diabète de type 2 …). Elle présente d'intéressantes propriétés qui pourraient également être valorisées dans la neuroprotection, le sport, la nutrition animale et la dermocosmétique. 

 

 

 

Sources :

  • Gordon CM, DePeter KC, Feldman HA, Grace E, Emans SJ. Prévalence de la carence en vitamine D chez les adolescents en bonne santé. Archives de la pédiatrie et de la médecine de l'adolescence . 1er juin 2004;158(6):531-7.
  • Garland CF, Gorham ED, Mohr SB, Garland FC. vitamine D pour la prévention du cancer : perspective globale. Annales d'épidémiologie . 1 juillet 2009;19(7):468-83.
  • McCullough ML, Zoltick ES, Weinstein SJ, Fedirko V, Wang M, Cook NR, Eliassen AH, Zeleniuch-Jacquotte A, Agnoli C, Albanes D, Barnett MJ. vitamine D circulante et risque de cancer colorectal : un projet international de mutualisation de 17 cohortes. JNCI : Journal de l'Institut national du cancer . 1er février 2019;111(2):158-69.
  • Norman PE, Powell JT. vitamine D et maladies cardiovasculaires. Recherche sur les circulations . 17 janvier 2014;114(2):379-93.
  • Pilz S, März W, Wellnitz B, Seelhorst U, Fahrleitner-Pammer A, Dimai HP, Boehm BO, Dobnig H. Association d'une carence en vitamine D avec une insuffisance cardiaque et une mort cardiaque subite dans une vaste étude transversale de patients référés pour angiographie. Le Journal d'endocrinologie clinique et métabolisme . 1 octobre 2008;93(10):3927-35
  • Pittas AG, Dawson-Hughes B, Li T, Van Dam RM, Willett WC, Manson JE, Hu FB. Apport en vitamine D et calcium en relation avec le diabète de type 2 chez la femme. Soins du diabète . 1 mars 2006;29(3):650-6.
  • Pittas AG, Dawson-Hughes B, Sheehan P, Ware JH, Knowler WC, Aroda VR, Brodsky I, Ceglia L, Chadha C, Chatterjee R, Desouza C, Dolor R, Foreyt J, Fuss P, Ghazi A, Hsia DS, Johnson KC, Kashyap SR, Kim S, LeBlanc ES, Lewis MR, Liao E, Neff LM, Nelson J, O'Neil P, Park J, Peters A, Phillips LS, Pratley R, Raskin P, Rasouli N, Robbins D, Rosen C, Vickery EM, Staten M ; Groupe de recherche D2d. Supplémentation en vitamine D et prévention du diabète de type 2. N Engl J Med . 8 août 2019;381(6):520-530
  • Martineau AR, Jolliffe DA, Hooper RL, Greenberg L, Aloia JF, Bergman P, Dubnov-Raz G, Esposito S, Ganmaa D, Ginde AA, Goodall EC. Supplémentation en vitamine D pour prévenir les infections aiguës des voies respiratoires : examen systématique et méta-analyse des données individuelles des participants. BMJ . 15 février 2017;356:i6583
  • Su D, Nie Y, Zhu A, Chen Z, Wu P, Zhang L, Luo M, Sun Q, Cai L, Lai Y, Xiao Z, Duan Z, Zheng S, Wu G, Hu R, Tsukamoto H, Lugea A, Liu Z, Pandol SJ, Han YP. Vitamin D Signaling through Induction of Paneth Cell Defensins Maintains Gut Microbiota and Improves Metabolic Disorders and Hepatic Steatosis in Animal Models. Front Physiol. 2016 Nov 15;7:498. eCollection 2016.
  • ANSES, vitamine D