L'énurésie nocturne, communément appelée "pipi au lit", affecte environ 11 % des enfants âgés de 5 à 7 ans, et 2 à 3 % à l'adolescence. Bien que souvent considérée comme une phase normale du développement, l'énurésie peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie de l'enfant et de sa famille. MEDADOM vous informe sur ce qu’est exactement l’énurésie, quels sont les signes de cette condition, ses causes et comment la soigner.
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Qu'est-ce que l'énurésie ?
L'énurésie, également connue sous le nom de "pipi au lit", se caractérise par des mictions répétées, involontaires, incontrôlables et le plus souvent nocturnes chez l’enfant. Pendant son sommeil, mon enfant vide complètement sa vessie sans être réveillé par le besoin et sans en avoir conscience. Cependant, il urine normalement durant la journée. Ce trouble survient généralement après l'âge de cinq ans, une période où le contrôle des sphincters est habituellement acquis.
On distingue plusieurs types d’énurésies. D’une part, l'énurésie primaire qui se manifeste sans qu'il y ait eu de période de propreté d'au moins six mois. Celle-ci représente entre 75 % et 85 % des cas d'énurésie. D’autre part, on rencontre aussi l'énurésie secondaire. Ce deuxième type survient après une période de propreté majoritairement entre cinq et sept ans.
Ces deux formes d'énurésie peuvent avoir un impact significatif sur la vie de mon enfant et de ma famille, entraînant une baisse de son estime de soi et des perturbations dans notre vie familiale et sociale. Il est donc important de considérer ce trouble et de le prendre en charge, même s'il tend à guérir spontanément dans de nombreux cas.
Quels sont les signes et symptômes de l'énurésie ?
Certains signes et symptômes constatés chez mon enfant peuvent évoquer la piste de l’énurésie :
- Mon enfant a plus de cinq ans et porte toujours des couches pendant la nuit, sans pouvoir s’en passer.
- Mon enfant était propre, mais il recommence à faire pipi au lit régulièrement.
- Mon enfant se plaint de fuites d’urine durant la journée.
Jusqu’à l’âge de sept ans, ces symptômes peuvent parfois apparaître de manière épisodique. S’ils deviennent fréquents, ils doivent m’amener en tant que parent à m’interroger et à consulter un médecin ou un pédiatre.
Le diagnostic de l'énurésie est principalement clinique, ce qui signifie qu'il se base sur l'interrogatoire et l'examen physique lors d'une consultation médicale. Aucun examen d'imagerie ou complémentaire n'est nécessaire dans un premier temps. C'est en recueillant des informations sur les habitudes mictionnelles de l'enfant que l'on confirme ou corrige le diagnostic. Pour ce faire, il m’est recommandé de tenir un calendrier mictionnel sur 48 heures.
Il est également utile de déterminer l'intensité de l'énurésie, en se basant sur des seuils souvent utilisés dans les études épidémiologiques ou thérapeutiques. On distingue généralement l'énurésie en trois catégories :
- Modérée (moins d'un épisode par semaine en moyenne).
- Moyenne (un à deux épisodes par semaine en moyenne).
- Sévère (au moins trois épisodes par semaine).
Bien qu'il n'existe pas de consensus absolu sur cette classification, de nombreux professionnels de santé prennent en compte le degré de sévérité de l'énurésie dans le diagnostic et la prise en charge.
Qu'est-ce qui peut provoquer l'énurésie ?
L’énurésie peut avoir de multiples causes, parmi lesquelles :
1. Des anomalies anatomiques et des troubles neurologiques :
- Le spina bifida : une anomalie de la moelle épinière qui entraîne une fonction nerveuse anormale de la vessie, conduisant à l'énurésie.
- Des malformations congénitales de la vessie ou de l'urètre : certaines malformations empêchent le développement complet de la vessie ou de l'urètre et entraînent une perte quasi incessante d'urine.
2. Des troubles de la vessie et des voies urinaires :
- Une vessie hyperactive : une vessie qui se contracte facilement et présente des spasmes.
- Des difficultés à se vider la vessie : certains enfants ont des difficultés à vider complètement leur vessie.
3. Des comportements particuliers et d’autres facteurs externes :
- Des mictions peu fréquentes ou position inadéquate : surtout chez les filles, une miction peu fréquente ou une position inadéquate peuvent entraîner des fuites d'urine, notamment lorsque l'urine s'accumule dans le vagin pendant la miction.
- Un stress émotionnel : des événements stressants ou traumatisants (divorce des parents, déménagement, etc.) sont fréquemment liés à une incontinence urinaire temporaire chez l'enfant.
4. Des facteurs médicaux et une alimentation riche en fruits acides :
- De la constipation : la constipation est la cause la plus courante de changements soudains dans la fonction urinaire chez les enfants.
- Des infections des voies urinaires : les infections urinaires, bactériennes ou virales provoquent souvent une irritation de la vessie et peuvent conduire à des fuites d'urine.
- L’alimentation : la consommation importante de jus de fruits acides sur le long terme irrite la vessie et peut de ce fait entraîner des fuites d'urine.
5. Des facteurs génétiques et des troubles de la croissance :
- Un retard de développement : certains enfants peuvent présenter un retard dans l'acquisition de la propreté.
- L’hérédité : les antécédents familiaux d'énurésie augmentent le risque que l'enfant soit également atteint.
Environ 30 % des cas d'énurésie nocturne sont liés à des troubles médicaux sous-jacents comme le diabète.
Quelles sont les conséquences de l'énurésie pour mon enfant ?
L'énurésie peut avoir des répercussions importantes sur la vie de mon enfant, tant sur le plan affectif, social que scolaire. Voici quelques-uns des effets observés :
- Isolement : mon enfant peut se sentir isolé, en raison de la honte et de la gêne liées à son trouble. Il évite les activités sociales ou les séjours chez des amis de peur d'être découvert(e).
- Honte : la honte associée à l'énurésie peut être dévastatrice pour mon enfant. Il se sent différent des autres enfants de son âge et craint le jugement de ses pairs.
- Perte de confiance : mon enfant peut perdre confiance en lui-même en raison des accidents nocturnes répétés. Il développe une image négative de lui-même et a du mal à se sentir bien dans sa peau.
- Tensions familiales : les accidents nocturnes peuvent entraîner des tensions au sein de la famille. En tant que père ou mère, je peux me sentir frustré(e) ou dépassé(e) par la situation, ce qui peut affecter les relations familiales.
- Difficultés scolaires : les réveils nocturnes fréquents causés par l'énurésie peuvent entraîner une fatigue et des difficultés de concentration à l'école.
Pipi au lit : Quels sont les médicaments habituellement prescrits ?
La desmopressine est le médicament habituellement prescrit en première intention pour traiter l'énurésie nocturne chez les enfants. C'est une substance proche de l'hormone antidiurétique, prise par voie orale, qui diminue fortement la production d'urine pendant la nuit. Son utilisation nécessite certaines précautions, comme limiter les boissons avant et après la prise et ne pas l'utiliser de façon ponctuelle.
En cas d'échec, certains antidépresseurs peuvent également être prescrits pour leur effet sur les contractions de la vessie, bien qu'ils présentent des effets indésirables cardiaques et neurologiques. Enfin, l'oxybutynine, un antispasmodique urinaire, peut être envisagé sur le long terme (3 à 6 mois de prise), bien que son efficacité soit incertaine et qu'il puisse entraîner des effets secondaires comme la constipation et/ou les nausées.
Pour aider mon enfant à surmonter l'énurésie, voici quelques mesures que je peux mettre en place :
- Rassurer mon enfant et dédramatiser la situation : exprimer mon soutien à mon enfant et lui faire comprendre que l'énurésie est un problème fréquent, même si ses camarades n’en parlent pas ouvertement.
- Encourager la communication ouverte et le partage des émotions afin que mon enfant se sente en confiance pour parler de ses préoccupations.
- Diminuer la quantité de boissons après 18 h : limiter les boissons riches en caféine ou en sucre, qui augmentent la production d'urine.
- Encourager mon enfant à boire suffisamment tout au long de la journée, mais à réduire sa consommation de liquides quelques heures avant le coucher.
- Enseigner à mon enfant à reconnaître les signaux de sa vessie lorsqu'elle est pleine. Établir une routine régulière de miction avant le coucher et encourager mon enfant à vider complètement sa vessie avant de se coucher.
- Supprimer progressivement les couches : introduire progressivement des sous-vêtements de nuit absorbants ou des alèses pour protéger le lit. Encourager mon enfant à participer activement au processus en l'impliquant dans le choix de ses sous-vêtements de nuit.
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