Les compléments alimentaires ont le vent en poupe : depuis 10 ans, leur marché est en croissance et 59% des Français en ont déjà consommé, c’est parce que les promesses affichées sont alléchantes : minceur, ménopause, vitalité, bronzage ou encore digestion.
Il est alors légitime de se demander si les compléments alimentaires tiennent vraiment toutes leurs promesses. Certains compléments alimentaires ont en effet bien démontré leur efficacité, mais les risques à consommer des compléments alimentaires sans conseil médical ne sont pas absents.
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D’un point de vue réglementaire, les compléments alimentaires sont des « denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d'autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés » (source : Directive 2002/46/CE du Parlement européen et du conseil du 10 juin 2002) et sont commercialisés sous forme de dose : poudre avec dosette ou en sachet, comprimés, gélules, ampoules, flacon avec pipette…
Il existe une multitude de compléments alimentaires, avec des compositions et des indications différentes. Les compléments alimentaires peuvent en effet contenir de nombreuses substances et ingrédients :
Les compléments alimentaires ont pour rôle de compléter le régime alimentaire normal. Ils peuvent permettre notamment d’apporter des vitamines et minéraux déficients dans une alimentation particulière.
L’agence nationale de santé et de l’alimentation (ANSES) rappelle toutefois que, à part pour la vitamine D, les carences sont rares dans la population générale. En effet, selon l’ANSES, « un régime alimentaire adapté et varié, dans des circonstances normales, apporte en effet à un être humain tous les nutriments nécessaires à son bon développement et à son maintien en bon état de santé. ».
Toutefois, certaines circonstances peuvent favoriser les déficits d’apports et être une indication à recourir aux compléments alimentaires, comme par exemple :
D’autres circonstances peuvent également inciter à consommer des compléments alimentaires. En effet, les compléments alimentaires les plus vendus présentent souvent des allégations sur les défenses immunitaires et la vitalité, le sommeil et le stress, ou encore la digestion et le transit.
On retrouve aussi des compléments alimentaires vantant des avantages concernant :
L’intérêt d’utiliser des compléments alimentaires peut alors être discuté au cas par cas, avec son médecin ou son pharmacien. L’ANSES précise d’ailleurs que l’indication des compléments alimentaires « relève plus du conseil médical que d’une démarche alimentaire individuelle non éclairée ».
D’après les études sur la consommation des compléments alimentaires, 50% des consommateurs en utilisent suite au conseil ou à la prescription d‘un professionnel de santé.
En effet, bien que les compléments alimentaires soient considérés comme des denrées alimentaires et non des médicaments, cela n’empêche pas un médecin de les prescrire s’il estime que cela est nécessaire pour la santé de son patient.
Les compléments alimentaires n’ont en effet pas une visée thérapeutique mais peuvent accompagner une alimentation variée afin de pallier d’éventuelles carences.
Pour autant, la prescription de compléments alimentaires ne signifie pas nécessairement qu’ils soient remboursés par la sécurité sociale. Seuls certains compléments alimentaires peuvent être pris en charge par la sécurité sociale et/ou par certaines mutuelles dans des cas précis (grossesse, chirurgie bariatrique…), à condition qu’ils soient prescrits par un médecin et délivrés en pharmacie.
Les compléments alimentaires étant des denrées alimentaires et non des médicaments, ils sont vendus sans ordonnance, aussi bien en pharmacie, qu’en grande surface, ou encore sur internet.
Les autorités telles que l’ANSES et la répression des fraudes (DGCCRF) rappellent toutefois qu’il existe des risques à les acheter sur internet car leur provenance est inconnue et leurs composition et qualités ne sont pas garanties. Ainsi, on retrouve de nombreuses anomalies et fraudes sur les compléments alimentaires vendus sur internet.
Une enquête menée par la DGCCRF en 2015 montrait que sur 78 sites internet contrôlés « 80 % utilisaient des allégations de santé non autorisées ou des allégations faisant état de propriétés thérapeutiques, pratique strictement interdite pour les denrées alimentaires car exclusivement réservée aux médicaments ». Il convient donc d’être vigilant face aux promesses miraculeuses des compléments alimentaires vendus par ce canal.
Les compléments alimentaires n’étant pas des médicaments, ils ne peuvent pas revendiquer d’effets thérapeutiques. Toutefois, ils peuvent présenter des allégations nutritionnelles et de santé, ces dernières étant très encadrées par la réglementation européenne.
Les allégations nutritionnelles sur les compléments alimentaires indiquent la présence d’un ou plusieurs nutriments (le plus souvent des vitamines ou des minéraux) et peuvent être complétées par une information sur le rôle de ces nutriments (allégations de santé).
Cela ne signifie pas pour autant que la prise de complément alimentaire soit nécessaire pour obtenir des apports suffisants en ces nutriments. Comme le rappelle l’ANSES, « les déficits d’apport et a fortiori les carences en nutriments sont très rares dans la population générale et ne concernent que la vitamine D ». Une alimentation variée et équilibrée permet, en général et en l’absence de pathologie, de couvrir les besoins nutritionnels.
Dans d’autres cas (grossesse, régimes d’exclusion…), la prise de compléments alimentaires peut être conseillée et il est vivement recommandé de solliciter l’avis d’un professionnel de santé.
Concernant les autres compléments alimentaires, vantant des bienfaits sur la digestion, le sommeil ou encore le bronzage, ils doivent contenir des substances ayant fait leurs preuves dans cet objectif et ayant été validées par l’Union Européenne. Toutefois, en ce qui concernent la plupart des plantes, les allégations sont toujours en attente d’évaluation et peuvent donc continuer à être utilisées, même en l’absence de preuve formelle.
Parmi les substances contenues dans les compléments alimentaires et qui peuvent présenter des effets intéressants, on retrouve notamment :
Les compléments alimentaires sont fortement encadrés par la réglementation et surveillés par les autorités, afin de limiter leurs risques pour la santé.
Ainsi, chaque complément alimentaire doit être déclaré sur une plateforme avant de pouvoir être mis sur le marché. De plus, un dispositif de nutrivigilance existe afin de déclarer tout effet indésirable et surveiller la sécurité des produits.
Toutefois, cela ne suffit pas toujours à garantir la sécurité et la compliance à la réglementation des compléments alimentaires. Il existe alors plusieurs risques liés à la consommation de compléments alimentaires :
Il est donc essentiel de demander conseil à un professionnel de santé avant de consommer un complément alimentaire.
Dans tous les cas, l’ANSES propose quatre autres conseils à suivre pour limiter les risques liés aux compléments alimentaires :
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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé
Sources :