Ménopause : tout ce qu’il faut savoir
La ménopause est une étape naturelle qui marque la fin des cycles menstruels et de la fertilité chez la femme, généralement autour de 50 ans. Souvent perçue comme une transformation difficile, elle s'accompagne de divers symptômes.
Dès la naissance, chaque femme possède un stock limité de follicules ovariens. Tout au long de sa vie fertile, ses cycles menstruels rythment sa capacité à concevoir. La ménopause survient lorsque ces cycles cessent définitivement. À noter : la ménopause ne doit pas être confondue avec l'endométriose.
Qu’est-ce que la ménopause ?
Avant de savoir pourquoi les règles s’arrêtent pendant la ménopause, revenons d'abord sur le processus qui les provoquent.
À la naissance, chaque femme née avec un stock de follicules ovariens qui contiennent des ovocytes. Chaque mois à partir de la puberté, un ou plusieurs ovocytes va migrer vers l'utérus qui se prépare en épaississant ses parois.
L'ovocyte ainsi transformé en ovule qui n'est pas fécondé va mourir et l'endomètre (muqueuse de l'utérus) élimera le "nid" qu'il avait préparé : ce sont les règles.
Or, dès que le stock de follicules est épuisé, l'endomètre n'a plus intérêt à déclencher les menstruations : c'est la ménopause.
Ce mécanisme est intimement lié à la sécrétion d'hormones, est particulièrement à l'hormone folliculo-stimulante qui va augmenter pour contre-balancer le manque de follicules.
À quel âge survient la ménopause ?
Avant l'installation de la ménopause, certaines patientes traversent une phase de transition appelée préménopause ou périménopause. Ces premiers signes peuvent apparaître dès l’âge de 40 ans et durer plusieurs années avant que la ménopause ne s’installe définitivement.
Les symptômes, similaires à ceux de la ménopause, sont souvent plus modérés et irréguliers. Le signe le plus marquant reste des règles très espacées et imprévisibles. La prise en charge repose principalement sur un traitement symptomatique pour soulager l’inconfort.
Périménopause, ménopause et post-ménopause : quelles différences ?
La préménopause, la ménopause et la post-ménopause correspondent à trois étapes distinctes du cycle hormonal féminin. Le diagnostic repose principalement sur un examen clinique et l’évolution des règles :
- La préménopause arrive généralement entre 40 et 45 ans. Les règles deviennent irrégulières et imprévisibles mais ne disparaissent pas totalement. Les symptômes, bien que présents, sont souvent moins intenses.
- La ménopause s’installe habituellement autour de 50 ans et se caractérise par l’arrêt définitif des règles. Une ménopause précoce peut apparaître avant 40 ans en raison de facteurs génétiques ou médicaux.
- La phase de post-ménopause commence après un an sans règles. Les femmes ménopausées peuvent encore ressentir certains symptômes : leur intensité diminue avec le temps.
Quels sont les symptômes de la ménopause ?
Quels sont les symptômes les plus fréquents ?
La ménopause s'accompagne de plusieurs symptômes dont l'intensité varie d'une femme à l'autre. Certains peuvent être légers, d'autres deviennent particulièrement gênants.
Bouffées de chaleur | Très fréquentes, elles se manifestent par une sensation soudaine de chaleur intense accompagnée de rougeurs au visage et de sueurs, en particulier la nuit. Elles peuvent perturber le sommeil et être aggravées par l’alcool, le stress ou la chaleur ambiante. |
Troubles génitaux | Arrêt des règles, sécheresse vaginale, douleurs lors des rapports et baisse de la libido, parfois associées à des infections urinaires. |
Symptômes généraux | Fatigue, insomnie, irritabilité, anxiété diffuse, migraines et douleurs articulaires qui impactent la qualité de vie au quotidien. |
Quels sont les symptômes moins connus et leurs impacts ?
En plus des symptômes les plus connus, la ménopause peut entraîner des manifestations moins visibles mais tout aussi impactantes sur le bien-être physique et psychologique :
Troubles de la sexualité | La sécheresse vaginale due à la baisse des œstrogènes réduit l’hydratation et l’élasticité des muqueuses et provoque parfois des douleurs lors des rapports (dyspareunie) et une atrophie vaginale. |
Troubles urinaires et prolapsus | L’amincissement des tissus du vagin et de la vessie augmente le risque d’infections urinaires et de prolapsus (descente d’organe). Une incontinence urinaire d’effort peut également apparaître. |
Changements physiques | Une prise de poids, surtout abdominale, est fréquente en raison d’un ralentissement du métabolisme et d’une redistribution hormonale des graisses. La peau devient plus sèche et plus fine en raison de la diminution du collagène et de l’hydratation cutanée. |
Impact psychologique | Les variations hormonales influencent la régulation de la sérotonine et de la dopamine. Ce phénomène peut engendrer des troubles de l’humeur, de l’irritabilité et un risque plus élevé de dépression, notamment pour les femmes ayant des antécédents. |
Pourquoi la ménopause affecte-t-elle la santé osseuse et cardiovasculaire ?
La baisse des œstrogènes après la ménopause fragilise les os et augmente les risques cardiovasculaires. En perturbant l’équilibre entre formation et destruction osseuse, elle accélère la résorption osseuse et entraîne ainsi une perte de densité et un risque accru d’ostéoporose.
Les zones les plus touchées sont les vertèbres, le col du fémur et le poignet.
Sur le plan cardiovasculaire, la disparition de la protection hormonale favorise le durcissement des vaisseaux sanguins et l’athérosclérose. Ce phénomène augmente ainsi les risques d’hypertension et d’accidents vasculaires.
La ménopause entraîne également une hausse du mauvais cholestérol (LDL) et une baisse du bon cholestérol (HDL), ce qui accentue le risque de maladies cardiaques.
Quelles sont les causes de la ménopause ?
Ménopause précoce : causes et facteurs de risque
La ménopause précoce (avant 40 ans) est généralement liée à une insuffisance ovarienne prématurée (IOP). Plusieurs facteurs peuvent en être responsables :
- D’une part, une prédisposition génétique peut accélérer la perte des follicules ovariens. Des mutations spécifiques (comme celles des gènes FOXL2 ou FMR1) sont parfois impliquées.
- D’autre part, certains traitements médicaux comme la chimiothérapie et la radiothérapie peuvent endommager les ovaires et provoquer une ménopause définitive ou transitoire.
- Les maladies auto-immunes, comme l’insuffisance surrénalienne auto-immune qui affecte les glandes surrénales ou la thyroïdite d'Hashimoto, peuvent aussi perturber la production hormonale et déclencher une ménopause précoce.
- Le tabac est un facteur de risque bien connu : chez la femme fumeuse, la nicotine accélère la destruction des follicules ovariens et réduit la production d’œstrogènes, ce qui favorise un vieillissement ovarien prématuré.
Enfin, des interventions chirurgicales comme l’ablation des ovaires pour traiter un cancer du sein entraînent une ménopause immédiate. Certains types d’hormonothérapie utilisée en oncologie peuvent également engendrer une ménopause artificielle (temporaire ou définitive) chez certaines femmes.
Quels examens pour confirmer la ménopause ?
Le diagnostic de la ménopause repose principalement sur l'absence de règles depuis 12 mois consécutifs et l'apparition de symptômes caractéristiques.
En cas de doute, notamment en cas de ménopause précoce ou de symptômes atypiques, des examens peuvent être réalisés :
- La FSH (hormone folliculo-stimulante) est le principal marqueur de la ménopause : un taux supérieur à 25-30 mUI/mL est évocateur mais peut aussi être lié des fluctuations normales si la patiente est entrée en périménopause.
- Un test hormonal, par prise de sang, peut être proposé en cas de doute sur le diagnostic pour confirmer une ménopause précoce.
Ces analyses ne sont pas systématiques car les symptômes et l’âge sont souvent suffisants pour poser le diagnostic. Dans tous les cas, un suivi médical est essentiel pour surveiller l’évolution des symptômes et prévenir d’éventuelles complications comme l’ostéoporose ou les maladies cardiovasculaires.
Selon les besoins, des examens complémentaires comme une évaluation de la densité osseuse ou du profil lipidique peuvent être recommandés.
Comment soulager les symptômes de la ménopause ?
Traitements hormonaux : avantages et inconvénients
Le traitement hormonal de la ménopause (THM) anciennement appelé traitement hormonal substitutif (THS) vise à compenser la chute des hormones féminines et à atténuer les symptômes liés à la ménopause.
En périménopause, un traitement à base de progestatifs peut être prescrit pour réguler le cycle menstruel et limiter les saignements abondants. Cependant, il n’agit pas sur les bouffées de chaleur ni les autres symptômes liés à la carence en estrogènes.
Après la ménopause, un traitement associant œstrogènes et progestatifs peut être proposé afin de prévenir l’hyperplasie de l’endomètre. Chez les femmes ayant subi une hystérectomie, les œstrogènes seuls suffisent.
Ce traitement peut être administré sous forme de patchs, gels, crèmes ou comprimés, les formes transdermiques étant privilégiées car elles présentent moins de risques thromboemboliques.
Le THM permet de soulager efficacement les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale, les troubles de l’humeur, et améliore également la qualité du sommeil et la prévention de l’ostéoporose chez la femme ménopausée. Il peut aussi aider à maintenir la masse musculaire.
Néanmoins, il peut présenter des effets secondaires et certains risques. Le cancer du sein est légèrement augmenté après plus de 5 ans de traitement, mais reste faible lorsque le THM est initié avant 60 ans. Le risque de thrombose veineuse est plus faible avec les patchs et gels qu’avec les comprimés oraux.
La durée du THM doit être adaptée individuellement et faire l’objet d’un suivi médical régulier avec un gynécologue. Il n’existe pas de durée limite fixe, mais une réévaluation annuelle est recommandée.
En cas d’arrêt du traitement, une diminution progressive permet d’éviter un retour brutal des symptômes.
Alternatives naturelles
Adopter une bonne hygiène de vie est essentiel pour atténuer les effets de la ménopause, en particulier les bouffées de chaleur et les troubles hormonaux.
Une alimentation équilibrée, riche en calcium et en vitamine D, ainsi qu’une activité physique régulière comme le sport (marche, natation, yoga…) aident à préserver le bien-être osseux et cardiovasculaire.
Certaines alternatives naturelles apportent un soutien complémentaire. Les phytoœstrogènes (présents dans le soja, les graines de lin et certaines légumineuses), peuvent aider à compenser partiellement la baisse des œstrogènes et réduire les bouffées de chaleur chez certaines femmes.
L’homéopathie est aussi parfois utilisée pour atténuer les symptômes comme l’irritabilité ou les sueurs nocturnes, bien que ses preuves scientifiques soient limitées. L’acupuncture, quant à elle, a montré des effets bénéfiques sur les bouffées de chaleur et l’équilibre émotionnel chez certaines patientes.
D’autres solutions existent pour améliorer le confort quotidien, comme l’utilisation de lubrifiants vaginaux pour soulager la sécheresse intime et favoriser une sexualité épanouie !
Prise en charge psychologique et accompagnement médical
Un suivi médical régulier est essentiel après la ménopause pour prévenir d’éventuelles complications. Comme le recommande ameli.fr, plusieurs examens sont à envisager :
- Bilan sanguin pour évaluer les hormones et le cholestérol.
- Bilan osseux en cas de risque d’ostéoporose.
- Dépistages du cancer du sein, du col de l’utérus (frottis) et du cancer colorectal.
La ménopause peut aussi affecter la santé mentale. Un accompagnement psychologique aide à mieux gérer le stress et les troubles de l’humeur.
Questions fréquentes sur la ménopause (FAQ)
Combien de temps durent les symptômes de la ménopause ?
La durée des symptômes de la ménopause varie selon les femmes. Ils peuvent durer entre quelques mois et plus de 10 ans, avec une intensité qui diminue progressivement.
Peut-on tomber enceinte après la ménopause ?
Après la ménopause, la fertilité disparaît car l’ovulation et le cycle menstruel s’arrêtent. La conception par voie naturelle devient alors impossible. Une contraception reste nécessaire jusqu'à confirmation médicale de la ménopause puisqu'une grossesse peut toujours être possible en cas de rapport sexuel non protégé.
La ménopause provoque-t-elle toujours une prise de poids ?
La ménopause ne provoque pas systématiquement une prise de poids, mais les changements hormonaux ralentissent le métabolisme qui favorise le stockage des graisses si l’alimentation n’est pas ajustée.
Sources :
- AMELI - Ménopause : définition, symptômes et diagnostic
- VIDAL - Ménopause
- Organisation mondiale de la santé - Ménopause
- Ministère de la Santé - La ménopause : s’informer et en parler