Synonymes de nausées et de vomissements parfois sévères chez certaines femmes, les premiers mois de grossesse sont souvent éprouvants. Selon une étude scientifique récemment publiée dans la revue Nature, ces nausées de grossesse pourraient être provoquées par une hormone fœtale. Zoom sur cette découverte inédite.
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On estime en moyenne que 70% des femmes enceintes souffrent de nausées et de vomissements pendant leur grossesse. Débutant au premier trimestre d'une grossesse, ces symptômes restent peu sévères et s’estompent au fil du temps. Bien que désagréables au quotidien, ils ne sont pas dangereux pour la mère et son enfant et sont considérés comme des signes habituels de la grossesse. 35 % des femmes les considèrent néanmoins comme invalidants dans leur vie personnelle et professionnelle.
En général, la femme enceinte commence à ressentir des nausées et des vomissements vers la 6e semaine d’aménorrhée. Ces symptômes sont à leur apogée vers la 9e semaine d’aménorrhée. Ils s’estompent ensuite progressivement avant de disparaître vers la 12e semaine d’aménorrhée.
Mais dans moins de 4% des grossesses, ces vomissements sont qualifiés de « sévères » car très importants et répétés. On dit alors que la femme souffre d'hyperémèse gravidique. Et cet état l’expose à un risque de déshydratation et de carences si elle ne s’alimente pas suffisamment pour compenser les pertes en eau et en nutriments liées aux vomissements. Dans ce cas, une prise en charge médicale voire une hospitalisation s’impose pour éviter tout risque pour la santé de la mère et de l’enfant.
Attention ! Les médicaments antiémétiques ne doivent pas être utilisés sans l'avis d'un professionnel de santé.
Pour la communauté scientifique, la cause précise des nausées et vomissements de grossesse reste encore inconnue même si plusieurs facteurs de risque ont été suggérés (prédispositions génétiques, antécédents d’hyperémèse gravidique, variations hormonales pendant la grossesse etc…). Quant à l’impact de facteurs psychologiques ou de troubles du comportement alimentaire sur la survenue de nausées, il n’a pas été démontré.
Afin de faire la lumière sur le sujet, plusieurs équipes de scientifiques internationaux ont analysé les données de femmes issues de nombreuses études. Pour cela, ils ont eu recours à diverses stratégies d’analyse telles que la génétique, la spectrométrie de masse et des
expérimentations chez la souris.
Ils ont ainsi pu découvrir que les nausées et vomissements de grossesse étaient causés par une hormone : la protéine GDF15. Généralement fabriquée par des organes comme la vessie ou les reins, cette hormone est également produite par le fœtus pendant la grossesse.
Sur la base des données recueillies, les chercheurs ont pu faire les constats suivants :
En clair, en grandissant dans l’utérus, le fœtus fabrique l’hormone GDF15 qui se diffuse dans l’organisme de la mère. Et la hausse des taux de GDF15 dans son organisme provoque alors des nausées et vomissements chez la femme enceinte. Quant à la sévérité de ces symptômes, elle dépendra de la sensibilité de chaque femme à cette hormone.
Publiés dans la revue Nature, ces résultats sont inédits et porteurs d’espoir pour toutes les femmes souffrant de nausées et de vomissements pendant la grossesse. Les auteurs de cette étude songent déjà à la prochaine étape est espèrent pouvoir mettre au point des traitements efficaces contre les nausées de la grossesse et l’hyperémèse gravidique.
L’une des pistes explorées est celle de la « stratégie d’adaptation ». Vu que les femmes les plus sujettes aux nausées et vomissements de grossesse sont celles qui ont un taux faible de GDF-15 hors grossesse, les scientifiques envisagent de les exposer à GDF15 avant le démarrage d’une grossesse. Le but étant d’habituer leur organisme à des taux plus élevés de cette hormone pour estomper les symptômes ressentis pendant la grossesse.
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