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Grossesse : Comment savoir si je suis enceinte ?
Suivi et accouchement : comment ça se passe ?

La grossesse est un moment particulier pour une famille. J’apprends que je suis enceinte ? Un mélange d’émotions m’empare, entre joie et appréhension. Dans cet article, retrouvez les différents types de grossesses (unique ou grossesse gémellaire voire multiple, intra-utérine, extra-utérine), les grandes étapes du suivi de la grossesse, l’accouchement et le suivi post-partum.

 

Le saviez-vous ? On dénombrait 759 000 nouveaux-nés en 2018 (donnée INSERM).

 

 

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Quels sont les différents types de grossesse ?



Une grossesse se développe normalement au sein de la cavité utérine : c’est la grossesse intra-utérine. Cette dernière possède des parois élastiques et des conditions optimales pour recevoir un embryon.

Toutefois, il arrive que la nidation s’effectue en dehors de l’utérus pour des raisons variées : on parle alors de grossesse extra-utérine.




La grossesse intra-utérine



La grossesse intra-utérine unique 

 

Lorsqu’une fécondation a lieu, un spermatozoïde rencontre un ovule au sein de l’ovaire puis parcourt les trompes de Fallope pour se rendre dans l’utérus où l'embryon débute sa nidation et se développe pendant 9 mois. On parle de grossesse intra-utérine.

Une grossesse dure normalement 41 semaines d'aménorrhée (c’est-à-dire depuis la date des dernières règles). Si l’accouchement a lieu avant 37 semaines d'aménorrhée, il s’agit d’une grossesse prématurée. 



La grossesse gémellaire ou multiple

 

Dès lors que deux embryons se développent au sein de la cavité utérine, il s’agit d’une grossesse gémellaire. En cas de plus de deux embryons, on parle de grossesse multiple. Ces grossesses sont considérées à risques puisque la pression artérielle est augmentée, tout comme le poids. Ces accouchements sont en général prématurés.

Il existe plusieurs types de grossesses gémellaires dont les plus fréquentes sont :

 

  • la grossesse monozygote (25% des cas): les deux embryons sont issus d’une seule fécondation : l’œuf s’est divisé en deux : les enfants à naître seront donc des vrais jumeaux de même sexe,

  • le grossesse dizygote (75% des cas) : il existe deux ovules fécondés par deux spermatozoïdes : ce sont des faux jumeaux, qui peuvent de même sexe ou non.

Au-delà des facteurs génétiques, d’autres facteurs comme l’âge ou la prise de certains médicaments peuvent favoriser la formation de plusieurs zygotes. Les procréations médicalement assistées (PMA) favorisent également les grossesses gémellaires.



Le cas de la grossesse molaire

 

La grossesse molaire, aussi appelée môle hydatiforme est une maladie trophoblastique gestationnelle. Une fécondation a bien lieu mais l’ADN paternel va se répliquer et prendre la place de l’ADN maternel formant un amas de cellules : une tumeur non cancéreuse. Aucun fœtus ne pourra se développer. Il faudra procéder à une aspiration utérine réalisée sous échographie pour s’assurer du retrait de l'entièreté de la cellule.



La grossesse extra-utérine

 

Une grossesse extra-utérine correspond à l’implantation d’un ovule fécondé en dehors de l’utérus :
  • au sein même de l’ovaire
  • dans les trompes de Fallope (dans 95% des cas - donnée INSERM)
  • dans le col de l’utérus


Le développement de l’embryon en dehors de l’utérus peut faire l’objet d’infections.
Afin de préserver la fertilité, un traitement médical par injection sera préféré ou un traitement chirurgical qui préservera la trompe.

Les signes d’une grossesse extra-utérine sont similaires à ceux d’une grossesse normale. Elle sera en général découverte lors de la première échographie.
On peut également retrouver de fortes douleurs dans le bas ventre, des signes digestifs comme des vomissements ou une diarrhée et des saignements.

Les causes d’une grossesse extra-utérine ne sont pas connues. On sait toutefois que certains facteurs favorisent son apparition comme le tabac, des infections pelviennes ou encore des grossesses extra-utérines antérieures.

Donnée : Les grossesses extra-utérines correspondent à environ 2% des grossesses.

Quel est le suivi normal d'une grossesse ?

Quels sont les signes de la grossesse ?


Les signes d’une grossesse ne sont pas spécifiques. Si je suis en âge de procréer et que je n’ai pas de maladie chronique ou que j’essaie de concevoir un enfant, le cumul de plusieurs des signes parmi la liste suivante doit m’amener à faire un test de grossesse :

 

 

Les tests de grossesses ont un taux de fiabilité de 95%. La grossesse pourra être confirmée par un dosage de l'hormone de grossesse, les bêta HCG, l’échographie dite de “datation” qui permet d’évaluer le date de fécondation en fonction du stade d’évolution de l’embryon. Ainsi, l'échographie peut estimer une date prévue d’accouchement et fixera la date des autres échographies.

Le saviez-vous ?  À partir de la 12ème semaine, on ne parle plus d’embryon mais de fœtus. C’est la fin de la formation des organes (l'organogenèse) qui marque cette évolution.

 



Quel est le suivi d'une grossesse ? 

Les examens de grossesse comprennent 3 échographies


La grossesse nécessite normale dite “physiologique” peut être suivie par mon médecin généraliste, un gynécologue-obstétricien ou une sage-femme.


Les grossesses pathologiques ou considérées comme à risques, comme les grossesses gémellaires, doivent nécessairement être suivies par un gynécologue-obstétricien.


Quelles consultations mensuelles et quels documents obligatoires ?

 

Le premier trimestre de la grossesse est le trimestre des formalités administratives. Comment ça se déroule ?

La première consultation se déroule avant la fin du mois. Pendant cette consultation, la déclaration de grossesse sera effectuée par la personne chargée du suivi.


Un entretien prénatal obligatoire permettra de proposer des consultations plus spécifiques si besoin (sevrage tabagique, assistance sociale, sophrologie, accompagnement à la naissance, etc.) A l’issue de cet entretien, un document vous sera remis qui servira à déclarer la grossesse, déclaration qui devra être reçue avant la 14ème semaine. 

 

A partir du 4ème mois, une consultation mensuelle est recommandée afin de s’assurer du bon déroulé de la grossesse autant sur le plan physique que psychologique. Pendant ces consultations, le professionnel de santé :

 

  • mesure la hauteur utérine : une hauteur en dehors de la normale peut être le signe d’un diabète gestationnel,
  • écoute le rythme cardiaque du fœtus,
  • fait un examen gynécologique : palpation des seins, examen du col pour s’assurer qu’il est bien fermé en début de grossesse et évaluer son ouverture après, frottis cervico-utérin au besoin,
  • analyse les urines grâce à une bandelette urinaire pour éliminer un diabète gestationnel, une pré-éclampsie ou une infection urinaire,
  • prescrit les examens sanguins et médicaux obligatoires,
  • propose des séances spécifiques comme la préparation à la naissance ou la sophrologie,
  • le dépistage de la trisomie 21 au deuxième trimestre de grossesse (marqueurs sériques par prise de sang) : elle sera aussi recherchée avec la clarté nucale lors de l’échographie du premier trimestre. Si les marqueurs indiquent un risque, d’autres examens complémentaires sont proposés comme une amniocentèse.



Quand faire les échographies de grossesse ?

 

Il existe 3 échographies obligatoires de grossesse :

 

  • l’échographie du premier trimestre doit avoir lieu aux alentours de la 12ème semaine d’aménorrhée qui permet de déterminer la date d’accouchement (s’il n’y a pas eu d'échographie de datation), la mobilité du fœtus. Le professionnel de santé vérifie qu’il n’y pas d’anomalie dans le développement : à ce stade, les membres sont formés tout comme la colonne vertébrale et observe le placenta,

  • la deuxième échographie de grossesse est réalisée vers la 22ème semaine (5 mois) et permet de vérifier la bonne constitution des organes et la taille approximative du fœtus et exclure un éventuel retard de croissance. Il regarde la position du placenta et la quantité de liquide amniotique,

  • la troisième échographie de grossesse se déroule lors de la 32ème semaine d’aménorrhée, elle complète et contrôle les éléments vus lors de la deuxième échographie mais elle va au-delà puisque l' échographe s’assure du bon fonctionnement de chaque organe et décèle des éventuelles pathologies fonctionnelles et s'assure d’une bonne mobilité. Il estime le poids et la taille à la naissance. Il visualise la position de l’enfant qui conditionne les modalités de l’accouchement.

 


Quels sont les examens sanguins obligatoires pendant la grossesse ?

 

Il convient de réaliser certains examens biologiques et médicaux pendant la grossesse pour se prémunir de complications. Ces examens sont prescrits par le professionnel de santé chargé de mon suivi dès le premier trimestre. Certains examens devront être répétés comme la recherche de toxoplasmose en cas de négativité et ce tous les mois. 

  • Il est important de déterminer le groupe sanguin et particulièrement le rhésus lors d’une première grossesse : en cas de rhésus négatif de la mère et de rhésus positif de l’enfant, des globules rouges peuvent s’immiscer dans le système sanguin maternel pendant l’accouchement. Le système immunitaire de la mère va alors produire des anticorps contre les globules rouges qui seront gardés en mémoire. Lors d’une future grossesse, les globules rouges de rhésus négatif de l’enfant à naître peuvent alors être détruits. Pour y faire face, il est recommandé qu’une injection de gammaglobulines soit effectuée dans les 72 heures après l’accouchement. 
  • La recherche de certaines maladies qui peuvent s'avérer particulièrement graves chez l’enfant à naître sont à détecter comme la toxoplasmose, la rubéole ou l’hépatite B et le VIH.
  • La recherche des marqueurs sériques au 2ème trimestre (pour déceler une éventuel trisomie 21).

 

Les autres consultations pendant la grossesse

 

Vous pouvez également avoir recours à la sophrologie, l’acupuncture ou bénéficier de consultations de sevrage tabagique.

Grossesse et COVID-19

Pour plus d’informations concernant l’impact du covid-19 et la vaccination sur la grossesse, consultez cet article.


Le risque pour une femme enceinte de de développer une forme grave semble plus important que la population générale d’autant plus pour les personnes à risques.

Pour rappel, le vaccin est recommandé pour les femmes enceintes dès le 1er trimestre de grossesse pour celles qui le souhaitent (avis de la Haute Autorité de Santé du 21 juillet 2021). Pour le suivi, certaines consultations peuvent être réalisées à distance.

 


Quelles sont les affections courantes pendant la grossesse ?


Pendant la grossesse, certaines complications peuvent survenir. Certaines sont plus ou moins graves. Panorama sur les plus courantes. 



Le diabète gestationnel

 

Le diabète gestationnel est une augmentation de la glycémie qui ne survient que pendant la grossesse : il est différent du diabète de type I ou II.  Du fait de l’effet de certaines hormones placentaires, l’insuline va être sécrétée en masse normalement. Lorsque le pancréas ne produit pas assez d’insuline pour compenser, la glycémie augmente. Ce sucre produit en excès traverse la barrière placentaire et risque d’augmenter le poids de l’enfant à naître : il s’agira d’un enfant macrosome dont l’accouchement peut être difficile. Par ailleurs, le nouveau-né peut présenter des difficultés à réguler sa propre glycémie.

Pendant la grossesse, le diabète gestationnel peut causer d’autres problématiques comme une insuffisance rénale ou un décollement placentaire.

Certains facteurs de risques augmentent la survenue du diabète gestationnel comme l’obésité ou un âge maternel >35 ans. 

Donnée : Le diabète gestationnel est retrouvé chez 8% des femmes enceintes (2012)



L'hypertension gravidique

 

L’hypertension gravidique correspond à l’élévation de la tension artérielle, non connue auparavant. Elle correspond à une pression systolique de plus de 140 mmHg et une pression diastolique 90 mm Hg.

 

Donnée : L’HTA gravidique est retrouvé chez 5 à 10% des femmes enceintes.


L’HTA de grossesse peut évoluer en éclampsie ou en hématome rétroplacentaire qui peut provoquer des saignements importants et une souffrance foetale.


Lors d’une éclampsie, le foetus peut être en souffrance. L’éclampsie peut mener à une crise d'éclampsie c’est-à-dire une crise de convulsion, une protéinurie (ce qui n’est pas le cas dans l’HTA gravidique) et peut avoir d’autres conséquences plus importantes.

Les deux pathologies sont causées par des malformations des vaisseaux du placenta.


 


L’accouchement et le suivi post-partum d’une grossesse


A l’issue de la grossesse, c'est la rencontre avec le nouveau-né

L’accouchement



L’accouchement survient en général à partir de la 37ème semaine d'aménorrhée.

Quelque soit le terme, je dois me rendre aux urgences dès lors que :

 

  • je ressens de contractions douloureuses et rapprochées de moins de 10 minutes,
  • je perds du sang,
  • ma poche des eaux s’est percée ou fissurée : le risque d’infection est alors important si l’accouchement ne se produit pas dans les heures qui suivent,
  • les mouvements fœtaux sont réduits.

On considère que le travail a commencé dès lors que le col de l’utérus est dilaté à 3 cm, dilatation à laquelle l’injection de la péridurale est possible pour soulager les douleurs des contractions. Pour un premier enfant, il se dilatera d’un centimètre par heure en moyenne pour atteindre 10 cm. A partir d’une deuxième grossesse, ce travail sera plus rapide.

Une fois les 10 cm de dilatation atteints, le bébé va s’engager dans le bassin. Une fois dans la partie basse, les efforts d’expulsion peuvent débuter avec une technique de respiration appropriée. Ces efforts durent environ 30 minutes avant la naissance de l’enfant.

Quelques minutes après la naissance, un examen médical complet est réalisé chez le nouveau-né.

La délivrance, c’est-à-dire, l’expulsion du placenta, survient dans les minutes qui suivent. Elle peut être artificielle si elle n’est pas naturelle.

En cas de présentation par le siège ou transverse pendant la grossesse ou le travail, de rythme cardiaque fœtal ralenti ou de non-engagement dans le bassin, il est possible qu’une césarienne soit pratiquée.

 


Le suivi post-partum


Le suivi post-partum consiste :

 

  • Chez la mère : à surveiller les hémorragies, à s’assurer de la reprise des urines et d’une bonne mobilité, de la bonne évolution du périnée (en cas de déchirures ou d’épisiotomie) à appuyer la mère dans son nouveau rôle, l’allaitement, fixer ou relancer une contraception (arrêtée pendant la grossesse) et prévoir une consultation post-natale et la rééducation périnéale.

  • Chez le fœtus : à surveiller une bonne reprise de poids (une perte de poids est normale pendant l’accouchement) et donc une alimentation adaptée, à surveiller d’éventuels troubles physiologiques, à déceler des maladies rares avec le test de Guthrie ou encore des problèmes d’audition ou de vision.
 

Vous êtes enceinte ? La téléconsultation est possible, pour un motif courant, qui ne rentre pas dans le suivi.

 

 


 

Sources :