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Peur et anxiété : elles seraient accentuées chez les femmes qui prennent la pilule !

Une étude sur les effets de la pilule contraceptive sur le cerveau a récemment été publiée dans la revue Frontiers in endocrinology. Elle explore l'impact des hormones sexuelles et des contraceptifs oraux sur le cerveau, en se concentrant sur les structures cérébrales liées à la peur. Elle aborde la problématique sous-représentée des femmes dans la recherche sur l'anxiété, examine les différences sexuelles dans les troubles liés à la peur et explore l'influence des hormones sexuelles et des contraceptifs oraux sur le cerveau.

 

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Femme qui tient une plaquette de pilule entière dans ses mains.
 

L'impact de la peur et de l'anxiété avec une perspective de genre

 

 

La peur est une émotion universelle. C'est une émotion primaire et un mécanisme de survie face à un danger ou une menace immédiate. Elle provoque une réaction de "lutte ou fuite" dans le corps, déclenchant des réponses physiologiques comme l'accélération du rythme cardiaque, la dilatation des pupilles, et une augmentation de l'adrénaline. La peur est essentielle pour réagir rapidement aux situations dangereuses, mais une peur excessive ou irrationnelle peut mener à des troubles anxieux.

 

 

Anxiété et syndrome de stress post traumatique  

 

Les troubles anxieux et le SSPT (syndrome de stress post-traumatique) sont caractérisés par une régulation inadéquate de la peur.

 

Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est un trouble psychologique qui survient après avoir vécu ou été témoin d'événements traumatisants. Il se caractérise par des flashbacks, des cauchemars, de l'anxiété sévère, et une hyper-réactivité, souvent accompagnés d'un évitement des situations rappelant le traumatisme.

 

L'anxiété est une réaction émotionnelle normale face à des situations perçues comme menaçantes ou stressantes. Elle se caractérise par des sentiments d'inquiétude, de nervosité ou de peur, souvent accompagnés de symptômes physiques tels que des palpitations, de la transpiration, des tremblements, et une respiration rapide. L'anxiété peut être adaptative et utile dans certaines situations, mais lorsqu'elle devient excessive ou chronique, elle peut interférer avec les activités quotidiennes et nécessiter une prise en charge médicale.

 

 

Les femmes, sous représentée dans les études 


Les femmes sont plus sujettes aux troubles anxieux. Mais la recherche a historiquement négligé les différences de genre. La plupart des études ont été menées sur des hommes, avec seulement 2% des publications sur la peur impliquant le cerveau féminin jusqu'en 2012.


Une hypothèse erronée est que les fluctuations hormonales féminines conduiraient à une variabilité accrue des résultats, ce qui n'est pas étayé empiriquement. La sous-représentation des femmes reste un problème dans la recherche récente.

 

Le rôle des hormones sexuelles dans le circuit de la peur 

 

Les hormones sexuelles, comme l'estradiol et la progestérone, influencent les comportements liés à l'anxiété. Les niveaux réduits d'estradiol sont liés au maintien de la peur. Les contraceptifs oraux, qui en contiennent, modifient le cycle menstruel et affectent les niveaux d'hormones sexuelles de l'organisme.

 

Vous avez l'impression d'être particulièrement sujet à la peur et à l'anxiété ? Que vous soyez un homme ou une femme, ne restez pas en souffrance ; des solutions existent. Consultez en priorité votre médecin traitant. Si celui-ci n'est pas disponible, sachez que c'est un sujet bien adapté à la téléconsultation

 

 

 

Quelle était la méthode de l'étude ?  

 

Les auteurs ont inclus des adultes en bonne santé, âgés de 23 à 35 ans :

 

  • 62 femmes actuellement sous contraceptifs oraux combinés,
  • 37 femmes ayant précédemment utilisé les contraceptifs oraux combinés,
  • 40 femmes n'ayant jamais utilisé de contraceptifs hormonaux,
  • 41 hommes.

 

Les hormones sexuelles endogènes salivaires et l'éthinylestradiol salivaire des utilisatrices actuelles ont été analysés grâce à la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem. L'imagerie par résonance magnétique structurale a permis de mesurer les volumes de matière grise et l'épaisseur corticale dans des régions spécifiques du cerveau associées au circuit de la peur.

 

Quels sont les résultats de l'étude ? 

 

Les résultats ont révélé que, par rapport aux hommes, toutes les catégories de femmes présentent un volume de matière grise plus important au niveau du cortex cingulaire antérieur dorsal. Cependant, uniquement les utilisatrices actuelles de contraceptifs oraux combinés avaient un cortex préfrontal ventromédian plus fin. En outre, indépendamment de la phase du cycle menstruel, les femmes n'ayant jamais utilisé de contraceptifs hormonaux montraient un cortex insulaire antérieur droit plus épais par rapport aux anciennes utilisatrices de contraceptifs oraux.

 

Ces observations suggèrent une différence significative entre les sexes concernant le volume de matière grise du cortex cingulaire antérieur dorsal, une région impliquée dans la promotion de la peur, et une réduction de l'épaisseur corticale du cortex préfrontal ventromédian, une région connue pour son rôle dans l'inhibition de la peur, spécifique aux utilisatrices actuelles de contraceptifs oraux combinés. Autrement dit, les femmes sont plus sujettes à la peur que les hommes et en particulier celles qui prennent des contraceptifs oraux

 

Ces résultats pourraient indiquer des vulnérabilités structurelles liées aux troubles anxieux et au stress. L'étude révèle peu de preuves d'effets anatomiques durables liés à l'utilisation des contraceptifs oraux combinés, suggérant que ces effets sur la morphologie cérébrale liée à la peur pourraient être réversibles.

 

 

Sources :