La France est l'un des pays européens les plus touchés par le suicide, avec environ 10 000 décès et 200 000 tentatives annuelles, soit près de 28 décès par jour selon le baromètre de Santé publique France, publié le 4 février 2024. La santé mentale, particulièrement chez les jeunes, s'est détériorée depuis le confinement de 2021 lié au Covid-19.
Les pouvoirs publics jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le suicide. Leur engagement est indispensable pour mettre en place des politiques de santé mentale efficaces, assurer un accès équitable aux soins, et créer des programmes de sensibilisation et de prévention.
En investissant dans la formation des professionnels de santé, le soutien aux personnes en crise, et la réduction des facteurs de risque tels que la précarité ou l'isolement social, les gouvernements peuvent sauver des vies.
La Journée mondiale de la prévention du suicide, célébrée le 10 septembre, sensibilise à l'importance de la santé mentale. Cette journée, soutenue par l'Association Internationale pour la Prévention du Suicide (IASP) et par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), rappelle l'importance de l'engagement public dans la prévention, à travers des politiques de santé mentale, un accès équitable aux soins, et des actions concrètes pour protéger les plus vulnérables.
La prévention du suicide est une priorité de santé publique qui nécessite une attention particulière à chaque étape de la vie. Les signes de détresse peuvent varier selon les âges, mais leur reconnaissance est cruciale pour intervenir à temps. Cet article explore les indicateurs de risque de suicide chez les enfants, les adolescents, les adultes, et les seniors, afin de mieux comprendre comment les repérer et agir efficacement.
En France métropolitaine, les tentatives de suicide concernent surtout les jeunes de 17 ans avec une forte hausse des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois : 18 % des jeunes en 2022, contre 11,4 % en 2017. Le risque suicidaire est majoré pour les personnes ayant un antécédent de tentative de suicide :
Bien que le suicide soit rare chez les jeunes enfants, il est important de ne pas sous-estimer les signes de mal-être. Les enfants peuvent exprimer leur détresse de manière différente, souvent à travers des comportements plutôt que des mots.
Voici quelques signes à surveiller :
Changements de comportement | Un enfant qui devient soudainement introverti, agressif, ou qui se replie sur lui-même peut signaler un malaise profond. |
Perte d'intérêt pour les activités | Lorsqu'un enfant cesse de s'intéresser aux jeux ou aux activités qu'il aimait autrefois, cela peut indiquer un trouble émotionnel. |
Troubles du sommeil ou de l'alimentation | Des difficultés à dormir, des cauchemars récurrents, ou une perte d'appétit peuvent être des signes d'anxiété ou de dépression. |
Discours sur la mort | Même si les enfants peuvent avoir une compréhension limitée de la mort, des remarques fréquentes sur le désir de "disparaître" ou de "partir pour toujours" doivent alerter. |
Les sites dédiés à la prévention du suicide jouent un rôle crucial en offrant un soutien immédiat et des ressources à ceux qui en ont besoin. Ils proposent souvent des lignes d'écoute gratuites, disponibles 24/7, permettant aux personnes en détresse de parler à des professionnels formés ou à des bénévoles empathiques.
L'adolescence est une période de transition marquée par des bouleversements émotionnels et physiques, ce qui peut augmenter le risque de comportements suicidaires.
Voici les signes à surveiller chez les adolescents :
Isolement social | Un adolescent qui s'éloigne de sa famille ou de ses amis peut être en détresse. L'isolement est souvent un signe précurseur de dépression. |
Changements drastiques d'humeur | Les sautes d'humeur extrêmes, le désespoir, ou une irritabilité intense peuvent indiquer une souffrance psychologique. |
Comportements autodestructeurs | L'automutilation, l'abus de substances, ou la prise de risques excessifs sont des indicateurs inquiétants. |
Messages préoccupants | Les messages sur les réseaux sociaux ou les confidences à des amis sur le fait de "ne plus vouloir vivre" doivent être pris très au sérieux. |
Chez les adultes, le stress lié au travail, aux responsabilités familiales, ou à des difficultés financières peut exacerber les troubles mentaux. Voici les signes à repérer :
Sentiments d'impuissance ou de désespoir | Un adulte qui se sent constamment accablé ou qui ne voit plus d'issue à ses problèmes peut être à risque. |
Changements d'apparence ou de routine | Une négligence de l'hygiène personnelle, des absences fréquentes au travail, ou un retrait des activités sociales sont des signes de dépression. |
Abus de substances | Une consommation accrue d'alcool ou de drogues peut être une tentative de gérer la douleur émotionnelle. |
Paroles ou écrits préoccupants | Un discours pessimiste constant ou des lettres d'adieu sont des signes clairs qu'une intervention est nécessaire. |
Chez les adultes, le stress lié au travail, aux responsabilités familiales, ou à des difficultés financières peut exacerber les troubles mentaux. Voici les signes à repérer :
Isolement accru | Un retrait social soudain, le refus de voir des proches ou de participer à des activités sociales peuvent indiquer un mal-être. |
Déclin de la santé mentale ou physique | Une aggravation de troubles existants comme la dépression, l'anxiété, ou même des douleurs physiques non expliquées peuvent être des signaux d'alarme. |
Préparation à la fin de vie | Des actes comme donner ses biens, régler ses affaires, ou rédiger un testament peuvent indiquer que la personne envisage de mettre fin à ses jours. |
Manque d'intérêt pour la vie | Des expressions de lassitude, de fatigue constante, ou des remarques sur le fait que la vie "ne vaut plus la peine d'être vécue" doivent être prises très au sérieux. |
À chaque étape de la vie, la reconnaissance des signes de détresse est essentielle pour prévenir le suicide. La communication ouverte, le soutien affectif, et l'intervention rapide peuvent sauver des vies.
Si vous ou quelqu'un de votre entourage présente ces signes, il est crucial de chercher de l'aide immédiatement auprès de professionnels de la santé mentale. Les actions que nous décidons de mener peuvent faire la différence entre la vie et la mort. La famille, le cadre scolaire et les pouvoirs publics jouent un rôle important et crucial dans la prévention au suicide :
Le 3114, c’est déjà 15 centres répondants en région, constitués de professionnels hospitaliers spécifiquement formés (infirmiers et psychologues) placés sous la supervision d’un psychiatre.
Le dispositif VigilanS, créé en 2015 dans les Hauts-de-France, consiste en un système de recontact et d’alerte en organisant autour de la personne ayant fait une tentative de suicide un réseau de professionnels de santé qui garderont le contact avec elle. VigilanS constitue un véritable outil de suivi qui procède en trois étapes :
Tous ces services d’écoute sont anonymes :
SOS Amitié |
Service d’écoute destiné à accueillir la parole de celles et ceux qui, à un moment de leur vie, traversent une période difficile. Permanence d’écoute téléphonique 24h/24, 7j/7.
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Suicide Écoute |
Ecoute des personnes confrontées au suicide. Permanence d’écoute téléphonique 24 h/24, 7 j/7.
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Fil Santé Jeunes |
Écoute, information et orientation des jeunes dans les domaines de la santé physique, psychologique et sociale. Ligne d’écoute téléphonique anonyme et gratuite 7j/7, de 8 h à minuit.
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La téléconsultation permet à un patient ou à un proche de demander au médecin MEDADOM un courrier à adresser à un confrère pour une prise en charge rapide, ou de solliciter des conseils en ligne. Le médecin, à l'écoute, peut alors offrir des recommandations adaptées et un soutien immédiat.
Sources :