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L'hypercholestérolémie : causes et symptômes

L’hypercholestérolémie se caractérise par l’augmentation du « mauvais » cholestérol dans le sang. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une pathologie en soi, ses conséquences sur la santé cardiovasculaires peuvent être importantes. Sans symptômes, l’hypercholestérolémie peut passer inaperçue jusqu’au bilan sanguin.

En France, on estime que 20% des adultes, soit environ 12 millions de Français, présenteraient un excès de cholestérol-LDL.

L’hypercholestérolémie peut être prévenue voire traitée par la mise en place d’une bonne hygiène de vie. 9% des Français sont également traités par des médicaments pour faire baisser leur taux de cholestérol sanguin.

Qu’est-ce que l’hypercholestérolémie ?


Le
cholestérol, c’est quoi ?


Le cholestérol est un corps gras indispensable à la synthèse d’hormones (notamment sexuelles, comme la testostérone et les œstrogènes), de la vitamine D, des sels biliaires et à la structure des membranes cellulaires. 

Le cholestérol est en partie fabriqué par notre organisme au niveau du foie (80% du cholestérol total dans notre corps) mais provient également de notre alimentation (pour 20%). L’alimentation a donc un impact sur notre cholestérol sanguin.

Le cholestérol est indispensable pour notre santé, mais sa présence en excès présente des risques : c’est l’hypercholestérolémie.



Qu'est-ce que l’hypercholestérolémie ?

L'hypercholestérolémie est découverte à la prise de sang


Le cholestérol n’est donc pas intrinsèquement dangereux et son excès n’est pas une maladie en soi. L’excès de cholestérol est toutefois un facteur de risque de nombreuses pathologies cardiovasculaires.

En effet, lorsqu’il y a trop de cholestérol dans le sang pendant une période prolongée, celui-ci se dépose sur les parois des artères, formant des plaques inflammatoires. Ces dernières réduisent peu à peu l’élasticité des vaisseaux et leur diamètre, pouvant entraîner des blocages et détériorer la circulation sanguine. On parle alors d’athérosclérose.

La présence de graisses excessives dans le sang est appelée dyslipidémie (ou anomalie lipidique), et hypercholestérolémie lorsqu’elle concerne spécifiquement le cholestérol.


Le « bon » et le « mauvais » cholestérol 


Au cours d’une analyse sanguine, plusieurs paramètres évaluent la présence de cholestérol et les facteurs de risques cardiovasculaires.

On parle communément de « bon » et « mauvais » cholestérol pour distinguer deux formes de transport du cholestérol, toutes deux présentes dans le sang :

  • Le « bon » cholestérol, ou HDL-cholestérol (pour High-Density Lipoproteins ou lipoprotéines de haute densité), est la forme qui transporte le cholestérol en excès dans le sang vers le foie pour l’éliminer. Il présente donc un rôle protecteur contre les maladies cardiovasculaires
  • Le « mauvais » cholestérol, ou LDL-cholestérol (lipoprotéines de basse densité), transporte le cholestérol dans les vaisseaux sanguins, où il peut se déposer. 

Sur une analyse sanguine, le cholestérol total représente la somme des deux.

L’hypercholestérolémie se caractérise par la présence en excès de cholestérol de type LDL. Un taux trop bas de cholestérol de type HDL peut également amplifier les risques.

L’hypercholestérolémie peut aussi être associée à un excès d’un autre type de corps gras dans le sang, les triglycérides. On parle alors de dyslipidémie mixte.

On estime que les taux de cholestérol chez l’adulte, pour ne pas être dangereux, devraient être inférieurs à  :

  • 2g/L pour le cholestérol total
  • 1,6g/L pour le LDL-cholestérol chez le bien-portant (ou 1,3g/L en cas de facteurs de risques associés)

Le HDL-cholestérol, quant à lui, devrait être présent à hauteur d’au moins 0,35g/L. Au-delà de 0,6g/L, il constitue un facteur protecteur et diminue les risques cardiovasculaires.

Comment l’hypercholestérolémie se manifeste-t-elle ?


Quelles sont les causes de l’hypercholestérolémie ?


Facteurs de risques de l’hypercholestérolémie

Le cholestérol sanguin étant à la fois produit par l’organisme et apporté par l’alimentation, les facteurs de risques de l’hypercholestérolémie sont principalement de deux ordres :

  • Une prédisposition génétique
  • L’environnement : en particulier l’alimentation et la sédentarité, ainsi que le surpoids

Parfois, l’augmentation du cholestérol sanguin peut être secondaire à une autre maladie :

  • Une hypothyroïdie
  • Une stéatose hépatique ou une autre maladie du foie
  • Une insuffisance rénale chronique
  • L’obésité
  • Le diabète de type 2
  • L’anorexie mentale

En cas d’alcoolisme ou de grossesse, le taux de cholestérol peut également augmenter.

Il est important d’identifier la cause de l’hypercholestérolémie pour mieux la traiter.

Enfin, certains médicaments peuvent perturber l’équilibre lipidique et engendrer des hypercholestérolémies. Je consulte un médecin ou un pharmacien si je prends un traitement médicamenteux tels que : ciclosporine, œstrogènes, rétinoïdes, corticoïdes, certains neuroleptiques…


Hypercholestérolémie familiale

Dans de plus rares cas, l’hypercholestérolémie est héréditaire et on la retrouve chez d’autres membres de la famille. Elle dépend alors d’une anomalie génétique et on parle d’hypercholestérolémie familiale.



Quels sont les symptômes de l’hypercholestérolémie ?


Le plus souvent, l’hypercholestérolémie n’engendre pas de symptômes. Elle passe alors inaperçue et est découverte fortuitement lors d’une prise de sang.

En revanche, dans certaines formes de dyslipidémies familiales, des amas de graisses de couleur jaunâtre peuvent se déposer au niveau des yeux et des tendons (xanthomes).



Bilan lipidique et
hypercholestérolémie


Même en l’absence de facteur de risque, le bilan lipidique est recommandé pour surveiller l’état de santé. Il est d’ailleurs indiqué si :

  • Je suis un homme de plus de 50 ans ou une femme de plus de 60 ans
  • Je suis une femme et souhaite mettre une place une contraception hormonale

L’hypercholestérolémie doit être particulièrement surveillée si je présente des facteurs de risques associés :

  • Je suis atteint d’une pathologie chronique, cardiovasculaire ou inflammatoire, entre autres
  • Je fume du tabac ou ai arrêté récemment
  • Je suis en surpoids
  • J’ai des antécédents familiaux d’hypercholestérolémie ou de maladie cardiovasculaire à un âge jeune

Si le médecin me prescrit une prise de sang, je suis ces quelques conseils :

  • Je me rends au laboratoire à jeun : je ne mange rien et bois uniquement de l’eau dans les 12h précédant la prise de sang
  • Je ne pratique pas d’activité physique intense et ne fume pas avant la prise de sang
  • J’indique au laboratoire les traitements que je prends





Conséquences et traitement de l’hypercholestérolémie


Quelles sont les conséquences d’une
hypercholestérolémie ?


Si l’hypercholestérolémie ne provoque pas de symptômes, ses conséquences, elles, peuvent se manifester.

Une hypercholestérolémie prolongée peut engendrer sur le long terme :

  • Une angine de poitrine, voire un infarctus du myocarde
  • Des atteintes cérébrales : paralysies, vertiges, voire un accident vasculaire cérébral (AVC)
  • Une atteinte des membres inférieurs : artérites et crampes du mollet à la marche
  • Parfois des troubles de l’érection

La mauvaise circulation sanguine peut alors détériorer le fonctionnement des organes si ces derniers ne sont pas suffisamment irrigués.

Les complications de l’hypercholestérolémie sont renforcées par la présence d’autres facteurs de risques. C’est notamment le cas du syndrome métabolique, un syndrome associant l’obésité abdominale (la présence de graisses au niveau de l’abdomen) et au moins 2 des facteurs ci-dessous :

  • Une hypertriglycéridémie
  • Un faible taux de HDL-cholestérol
  • Une hypertension artérielle
  • Un diabète de type 2



Hypercholestérolémie : quels sont les aliments à éviter ?

L'alimentation peut aider à faire baisser le cholestérol


Pour faire baisser son taux de cholestérol sanguin en cas d’hypercholestérolémie, je peux mettre en place ces quelques conseils pour mon alimentation.

Tout d’abord, je favorise les graisses de bonne qualité. En effet, la consommation d’acides gras insaturés (mono et poly-insaturés) permet de réduire le « mauvais » cholestérol et d’augmenter le bon.

Pour maîtriser mon hypercholestérolémie et mes facteurs de risques cardiovasculaires, je consomme alors :

  • Du poisson deux fois par semaine, dont un poisson gras (sardine, maquereau, saumon, truite…)
  • Des huiles végétales : olive, colza, noix, lin…
  • Des fruits à coques : amandes, noix, noisettes… en quantité raisonnable
  • Cinq fruits et légumes par jour, en les variant au maximum, pour leur apport en fibres, vitamines et antioxydants

En cas d’hypercholestérolémie, je réduis :

  • Ma consommation de graisses d’origine animale : viande rouge, produits laitiers entiers, charcuterie…
  • Les aliments ultra-transformés ou riches en graisses cachées : plats préparés, viennoiseries, pâtisseries, fritures…
  • Mes apports en sel
  • L’alcool

L’arrêt de la consommation d’œufs n’est pas nécessaire, bien qu’ils contiennent du cholestérol. Je peux continuer à en manger, en essayant de ne pas dépasser 1 œuf par jour.

Le régime méditerranéen peut également avoir des résultats positifs sur la santé cardiovasculaire.

Enfin, je pratique une activité physique régulière.

Si je suis en surpoids et qu’une hypercholestérolémie m’a été diagnostiquée, je peux consulter un médecin et/ou un diététicien pour m’accompagner dans une démarche de perte de poids.



Comment soigner une hypercholestérolémie ?


Le premier traitement doit être celui de la cause de l’hypercholestérolémie s’il existe une pathologie à son origine. Si je souffre d’une pathologie hépatique, rénale, thyroïdienne ou d’un diabète, je suis les traitements qui me sont prescrits.

Si l’hypercholestérolémie est secondaire à une prise médicamenteuse, mon médecin pourra adapter le traitement. Je n’hésite pas à lui en parler.

Enfin, si les mesures mises en place dans mon mode de vie ne suffisent pas, le médecin pourra me prescrire un traitement visant à réduire mon cholestérol sanguin.

Il existe plusieurs traitements pour l’hypercholestérolémie. Parmi les plus courants, on retrouve par exemple :

  • Les statines
  • L’ézétimibe
  • La colestyramine

Les deux derniers traitements sont principalement proposés en cas d’intolérance aux statines.

En cas d’hypercholestérolémie familiale non-maîtrisée par les statines, un anticorps monoclonal peut m’être prescrit.

Enfin, certains compléments alimentaires à base de levure de riz rouge sont parfois mis sur le marché pour le cholestérol. Ceux-ci sont toutefois peu efficaces et présentent des effets secondaires. Si mon médecin me prescrit des statines, je n’associe pas et ne remplace pas le traitement par ces compléments alimentaires.

Dans tous les cas, l’arrêt du tabac me sera fortement recommandé.


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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé


Sources :