Pourquoi a-t-on mal en haut de l’estomac au milieu ?
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Douleur en haut de l’estomac au milieu : les causes possibles expliquées

Quand on parle de douleur en haut de l’estomac au milieu, on désigne généralement la région anatomique appelée épigastre. L'épigastre correspond à la zone située dans le haut de l'abdomen, sous l'appendice xiphoïde (la pointe inférieure du sternum), au-dessus de l'ombilic. Cette région anatomique recouvre le haut de l'estomac, le lobe gauche du foie et la partie antérieure du pancréas.

Une douleur épigastrique qui se manifeste par des brûlures, des crampes, une sensation de pesanteur ou des remontées acides peut traduire de nombreux troubles. Il ne s’agit pas toujours d’une simple gêne digestive : des pathologies plus graves, digestives, hépatiques, pancréatiques, voire cardiaques, peuvent se manifester dans cette zone. 

Toutes les douleurs épigastriques ne proviennent pas nécessairement de l'estomac. Des structures voisines comme le duodénum, le pancréas, les voies biliaires ou même le cœur peuvent être à l'origine de symptômes similaires.

Comprendre précisément la localisation, la nature et les circonstances de survenue d’une douleur épigastrique est fondamental pour orienter le diagnostic. Un diagnostic précoce permet de distinguer une simple digestion difficile d’une affection nécessitant un traitement spécifique, voire une prise en charge urgente.

Dans cet article, nous passerons en revue les causes possibles d’une douleur en haut de l’estomac au milieu, des plus fréquentes — troubles digestifs, reflux, gastrite — aux plus graves — ulcère, pancréatite, pathologies hépatiques ou cardiaques — afin de vous aider à mieux comprendre les mécanismes en jeu et à savoir quand consulter.


 

Comprendre la localisation : que signifie une douleur en haut de l’estomac au milieu ?

Où se situe exactement l’épigastre ?

La sensation de douleur en haut de l’estomac au milieu correspond à une douleur localisée dans la région anatomique appelée épigastre. L'épigastre est délimité :

  • En haut : par le rebord costal (bord inférieur des côtes), au niveau de l'appendice xiphoïde (pointe inférieure du sternum),
  • En bas : par une ligne horizontale située environ à mi-chemin entre le rebord costal et l'ombilic,
  • Latéralement : par les lignes médioclaviculaires, qui le séparent des hypocondres droit et gauche.

Cette région correspond au "creux de l'estomac" dans le langage courant.

Quels organes se trouvent dans cette zone ?

L'épigastre recouvre plusieurs structures anatomiques essentielles :

  • Le haut de l'estomac (fundus et corps gastrique),
  • Le lobe gauche du foie,
  • Le pancréas (notamment sa partie antérieure),
  • Le duodénum (première partie de l'intestin grêle),
  • Des structures vasculaires et nerveuses importantes (aorte abdominale, plexus cœliaque).

Ainsi, une douleur épigastrique n’est pas automatiquement liée à l’estomac : plusieurs organes peuvent être à l’origine du symptôme.

 

Douleur épigastrique, douleur thoracique et douleur abdominale basse : des localisations à différencier

Il est essentiel de distinguer :

  • la douleur épigastrique (dans la partie haute et centrale de l'abdomen, sous l'appendice xiphoïde),

  • la douleur thoracique (dans la cage thoracique),

  • et la douleur abdominale basse (sous l’ombilic, dans les fosses iliaques ou la région hypogastrique).

Ces zones correspondent à des atteintes très différentes. Une douleur sous le sternum évoque avant tout une origine digestive (estomac, duodénum, pancréas, voies biliaires), mais peut également révéler, plus rarement, une pathologie cardiaque (notamment un infarctus du myocarde à présentation atypique) ou une atteinte diaphragmatique (hernie hiatale).

 

La notion de douleur projetée

Certains organes peuvent provoquer une douleur ressentie ailleurs que sur leur localisation réelle. C’est le phénomène de douleur projetée lié à la convergence des fibres nerveuses au niveau de la moelle épinière :

  •  Un ulcère duodénal postérieur peut provoquer une douleur qui irradie dans le dos 
  • Une pancréatite aiguë entraîne une douleur épigastrique intense qui irradie également vers le dos
  • Une pathologie biliaire (colique hépatique, cholécystite...) provoque une douleur de l'hypocondre droit qui irradie vers l'épaule droite (signe de Murphy).
  • Une irritation du diaphragme peut provoquer une douleur à l'épaule par irritation du nerf phrénique.

Comprendre ces mécanismes permet de mieux interpréter une douleur en haut de l’estomac et d’éviter de tirer des conclusions trop rapides.

Les douleurs situées en haut de l’estomac, au milieu de l’abdomen, correspondent le plus souvent à des affections digestives courantes.

Elles peuvent se manifester par :
• Des brûlures épigastriques ascendantes (pyrosis) qui font penser à un reflux gastro-œsophagien
• Des crampes ou une sensation de faim douloureuse rythmée par les repas (ulcère gastroduodénal)
• Une pesanteur post-prandiale avec des ballonnements (dyspepsie fonctionnelle)
• Des nausées, éructations ou une sensation de digestion difficile.


Douleur en haut de l’estomac au milieu : Causes digestives 

Gastrite : inflammation de la muqueuse de l’estomac

La gastrite correspond à une inflammation de la paroi interne de l’estomac. Elle peut être aiguë ou chronique.

Causes fréquentes :

  • infection par la bactérie Helicobacter pylori, très répandue dans le monde.
  • consommation excessive d’alcool ;

  • prise prolongée d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;

  • stress physiologique sévère (choc, brûlures étendues, traumatisme crânien, intervention chirurgicale lourde);


Symptômes typiques :

Gastrite aiguë :

  • Douleur épigastrique brutale
  • Nausées, vomissements
  • Sensation de brûlure ou de pesanteur
  • Parfois hémorragie digestive

Gastrite chronique :

  • Souvent asymptomatique
  • Quand symptomatique : douleur épigastrique modérée, ballonnements, inconfort post-prandial

Ces symptômes sont peu spécifiques et peuvent correspondre à une dyspepsie fonctionnelle sans gastrite. 

Quand consulter ?

Une consultation s’impose en cas de :

  • Signes hémorragiques : selles noires et nauséabondes (méléna), vomissements de sang 
  • Vomissements persistants 
  • Douleur épigastrique intense
  • Fièvre
  • Amaigrissement inexpliqué
  • Dysphagie (difficulté à avaler)
  • Anémie (fatigue, pâleur, essoufflement)
  • Âge supérieur à 50 ans avec des symptômes digestifs récents
  • Antécédents familiaux de cancer gastrique.

Un dépistage d’Helicobacter pylori peut être proposé en cas de symptômes prolongés. Il est recommandé : 

  • En cas d'ulcère gastroduodénal (actif ou cicatrisé)
  • Avant un traitement prolongé par AINS chez un patient à risque
  • En cas de dyspepsie persistante (supérieure à 4 semaines)
  • En présence d'antécédents familiaux de cancer gastrique.


Reflux gastro-œsophagien (RGO)

Le RGO est l’une des causes les plus classiques de douleurs épigastriques. Il correspond à la remontée anormale du contenu gastrique acide dans l'œsophage et concerne 5 à 10 % de la population quotidiennement. 

Symptômes typiques :

• Pyrosis : brûlures qui partent de l'épigastre, et remontent derrière le sternum
• Régurgitations acides : retour de liquide gastrique dans la bouche, sans effort de vomissement
• Aggravation après les repas, en position allongée ou penchée en avant.

Manifestations atypiques :

• ORL : enrouement matinal, pharyngite chronique, sensation de corps étranger
• Respiratoires : toux chronique, asthme non allergique
• Douleurs thoraciques pseudoangineuses.

Lorsque l’acidité remonte régulièrement dans l’œsophage, elle peut provoquer une œsophagite, une irritation inflammatoire de la muqueuse œsophagienne.

Le RGO est favorisé par l’anatomie (hernie hiatale par exemple), l’alimentation (repas copieux, alcool, café, boissons gazeuses), le port de vêtements serrés ou encore l’obésité, la grossesse, le tabac et certains médicaments comme les inihibiteurs calciques.

Ulcère gastro-duodénal

L'ulcère gastroduodénal est une perte de substance de la muqueusequi creuse la paroi de l'estomac (ulcère gastrique) ou du duodénum (ulcère duodénal) jusqu'à atteindre la couche musculeuse.

Signes caractéristiques :

Douleur épigastrique de type crampe ou sensation de faim douloureuse :

Ulcère duodénal :
• Douleur 2-3h après les repas
• Douleurs nocturnes fréquentes calmée par l' alimentation ou des antiacides

Ulcère gastrique :
• Douleur pendant ou après les repas aggravée par l'alimentation
• Évolution par poussées (quelques semaines) alternant avec des phases sans symptôme.

Dans la majorité des cas, l’ulcère est lié à Helicobacter pylori ou à l’usage répété d’AINS.


Complications :

L’ulcère peut entraîner une hémorragie digestive, se manifestant par des selles noires, des vomissements sanglants ou une grande fatigue. Il s’agit d’une urgence médicale.

Un dépistage d’Helicobacter pylori est indispensable pour confirmer ou éliminer cette cause.

Dyspepsie fonctionnelle / indigestion

La dyspepsie, fonctionnelle est un ensemble de symptômes digestifs chroniques localisés dans la région épigastrique sans cause organique identifiable à l'endoscopie. Elle touche 20 à 30 % de la population, principalement les femmes.

Symptômes :

  • douleur post-prandiale en haut du ventre ;

  • sensation de lourdeur gastrique ;

  • ballonnements ;

  • satiété précoce ;

  • nausées occasionnelles.

La dyspepsie survient souvent après un repas riche, copieux, gras ou pris trop rapidement. Elle peut également être favorisée par le stress, le tabac, l’alcool ou certains médicaments.

Pancréatite : une urgence absolue

La pancréatite aiguë est une inflammation aiguë du pancréas qui résulte de l'autodigestion de l'organe par ses propres enzymes, ce qui déclenche une réaction inflammatoire locale et systémique. C'est une urgence médicale avec une mortalité de 5 à 10 % (et jusqu'à 30 % dans les formes graves).La pancréatite aiguë est une inflammation brutale du pancréas.

Signes d’alerte :

Il existe deux sous-types de dyspepsie (critères de Rome IV) :

Le syndrome de détresse post-prandiale, dont les symptômes sont les suivants :
• Plénitude épigastrique après repas
• Satiété précoce
• Lourdeur gastrique

Le syndrome de douleur épigastrique, qui se manifeste par une douleur ou brûlure épigastrique, non rythmée par les repas et parfois nocturne.

Les symptômes associés possibles sont :
• Ballonnements, éructations
• Nausées
• Intolérance aux aliments gras et épicés.

Signes de gravité (formes nécrosantes) :
• Signe de Cullen (ecchymose périombilicale)
• Signe de Grey-Turner (ecchymose des flancs)
• Détresse respiratoire.

Les causes les plus fréquentes sont l’alcool et les calculs biliaires.

La pancréatite nécessite une prise en charge urgente à l’hôpital : il s’agit d’une pathologie grave qui ne doit jamais être ignorée.

que signifie une douleur en haut de l’estomac au milieu ?


Douleur en haut de l’estomac au milieu : causes non digestives à ne pas négliger

Certaines douleurs en haut de l’estomac au milieu ne proviennent pas du système digestif. D’autres organes ou structures peuvent en effet provoquer une douleur épigastrique, en particulier lorsque la douleur est atypique, mal localisée, ou accompagnée de symptômes inhabituels. Identifier ces causes est essentiel, car certaines peuvent représenter une urgence vitale.

Infarctus / douleur cardiaque basse

Contrairement à la présentation classique avec une douleur thoracique qui irradie dans le bras gauche, un infarctus du myocarde peut se manifester par une douleur épigastrique isolée en l'absence de symptôme thoracique, notamment lors d'atteinte de la paroi inférieure du cœur.

Cette présentation atypique (10 à 15% des cas) concerne particulièrement :
• Femmes (30 à 40% de présentations atypiques)
• Personnes âgées de plus de 75 ans
• Diabétiques
• Insuffisants rénaux chroniques.

Ce type de douleur est souvent décrit comme :

• Une sensation d'oppression
• Une localisation épigastrique (sous l'appendice xiphoïde)
• D'intensité progressive ou brutale, supérieure à 20 minutes
• Non soulagée par les antiacides, les changements de position ou l'alimentation.

 

Des irradiations sont possibles au niveau :
• Bras gauche (face interne)
• Mâchoire, dents, cou
• Dos 
• Épaule gauche ou bras droit.

La présence d'un seul de ces signes nécessite un appel au 15 :
• Sueurs froides 
• Pâleur
• Palpitations 
• Malaise, lipothymie, syncope
• Dyspnée 
• Sensation d'angoisse 
• Fatigue intense soudaine
• Nausées, vomissements
• Confusion
• Altération de l'état de conscience.

Il s’agit d’une urgence vitale. Toute douleur épigastrique brutale, accompagnée de détresse respiratoire, d’oppression ou de malaise doit conduire à appeler immédiatement les secours.


Calculs biliaires

Les calculs de la vésicule biliaire (lithiase biliaire) peuvent provoquer une colique hépatique, une douleur aiguë de l'hypocondre droit (sous les côtes droites). Cette douleur est souvent ressentie :

  • au niveau de l’hypocondre droit, sous les côtes,

  • elle peut irradier vers l’épaule droite, l’omoplate droite ou le dos.

Elle survient typiquement après un repas riche en graisses, lorsque la vésicule se contracte pour libérer la bile. La douleur peut être :

  • intense,
  • continue ou par crises, de 15 minutes à 6 heures
  • déclenchée environ 30 minutes à 2 h après un repas gras
  • non calmée par des changements de position.

Des nausées, des vomissements ou un goût amer dans la bouche peuvent accompagner la crise biliaire.


Hernie hiatale

Une hernie hiatale correspond au glissement d'une partie de l'estomac vers le thorax à travers le diaphragme. La hernie hiatale est différente du RGO. Dans 60 à 80 % des cas, elle est asymptomatique. En cas d’hernies volumineuses, on peut observer : 

  • Dysphagie (difficulté à avaler)
  • Plénitude post-prandiale
  • Dyspnée (compression pulmonaire)
  • Douleur thoracique
  • Palpitations.

La douleur peut imiter celle d’un reflux gastrique, car la hernie favorise les irritations de l’œsophage. Elle peut être associée à une digestion difficile et des ballonnements.


Causes musculo-squelettiques (côtes, diaphragme)

Certaines douleurs épigastriques ne proviennent pas des organes digestifs mais de la paroi abdominale, des muscles ou du squelette. Ces douleurs d'origine pariétale sont bénignes (sans risque vital) mais peuvent être invalidantes. Elles nécessitent toutefois d'éliminer au préalable toute cause viscérale grave. Dans ce cas, la douleur est :

  • localisée précisément,

  • sensible à la pression du doigt,

  • modifiée par la respiration,

  • ou aggravée par certaines positions (torsion, rotation, flexion).

Ces douleurs sont généralement non graves, mais peuvent être très gênantes. Elles surviennent souvent après un effort, une toux prolongée, un faux mouvement ou un stress intense entraînant une hyperventilation.



Douleur en haut de l’estomac au milieu : quand consulter immédiatement ?

Certaines douleurs en haut de l’estomac au milieu nécessitent une prise en charge urgente immédiate. Les signes suivants indiquent une pathologie potentiellement grave (cardiaque, pancréatique, hémorragique, infectieuse) et justifient un appel au 15 sans délai : 

Fièvre élevée

Une douleur épigastrique accompagnée d’une fièvre importante peut évoquer une infection (gastrite sévère, cholécystite, infection pancréatique, infection hépatique). Une consultation en urgence est recommandée, surtout si la fièvre dépasse 38,5 °C ou persiste.

Vomissements persistants

Des vomissements répétés peuvent entraîner une déshydratation et empêcher toute alimentation ou hydratation. Ils peuvent également évoquer une occlusion, une pancréatite ou une intoxication alimentaire sévère. Une prise en charge rapide est indispensable lorsque les vomissements durent plus de 24 heures ou s’intensifient.

Les vomissements sont particulièrement préoccupants lorsqu’ils sont impossibles à arrêter, qu’ils sont de couleur vert foncé ou qu’ils apparaissent “en jet”.

Présence de sang dans les vomissements

Vomir du sang, même en petite quantité, est une urgence vitale absolue (ulcère hémorragique, rupture de varices oesophagiennes, déchirure de la paroi oesophagienne). Dans ce cas, il faut appeler immédiatement le 15.

Douleur irradiant dans la mâchoire ou dans le bras

Une douleur épigastrique irradiant vers la mâchoire, l’épaule ou le bras gauche doit faire suspecter une origine cardiaque, en particulier chez les femmes, les personnes âgées ou les patients diabétiques. C’est une urgence absolue.

Douleur brutale et très intense

Une douleur soudaine, fulgurante, en coup de poignard, différente des épisodes habituels, peut correspondre à une perforation digestive, une pancréatite aiguë ou un calcul biliaire enclavé. Ce type de douleur ne doit jamais être ignoré et il est également conseillé d’appeler le 15..

Antécédents cardiaques

Toute douleur en haut de l’estomac chez une personne ayant un passé cardiaque (angine de poitrine, infarctus, insuffisance cardiaque) ou des facteurs de risque cardiovasculaires comme le diabète ou l’hypertension doit être évaluée en urgence.

Difficultés respiratoires

Une douleur associée à un essoufflement, une respiration sifflante ou une impossibilité à respirer profondément nécessite une prise en charge urgente immédiate.


Examens pour identifier la cause d'une
douleur en haut de l’estomac au milieu

Devant une douleur en haut de l’estomac au milieu, le médecin s’appuie sur un ensemble d’examens pour déterminer l’origine du symptôme. Le diagnostic de douleur gastrique repose sur une analyse rigoureuse, car les causes peuvent être digestives, cardiaques, biliaires, pancréatiques ou musculo-squelettiques.

Examen clinique complet

La première étape consiste en un examen clinique détaillé : palpation de l’épigastre, recherche de points douloureux, auscultation et analyse des signes associés (fièvre, nausées, sensations de brûlure). Cet examen permet d’orienter vers une affection gastrique, biliaire, pancréatique ou cardiaque.

ECG en cas de suspicion cardiaque

Si la douleur épigastrique peut évoquer une douleur thoracique basse ou si elle irradie, un ECG (électrocardiogramme) est indispensable. Il permet d’exclure un infarctus, cause parfois responsable d’une douleur localisée en haut de l’estomac.

Bilan sanguin

Un bilan sanguin permet d'analyser plusieurs marqueurs :
• NFS : hémoglobine, leucocytes, plaquettes
• CRP 
• Ionogramme 
• Fonction rénale : créatinine, urée, DFG
• Glycémie

Un bilan spécifique est ensuite proposé selon l'orientation du diagnostic :
• Lipase 
• Amylase, calcémie, triglycérides
• Bilan hépatique 
• Hémocultures (si présence de fièvre), etc.


Fibroscopie gastrique

L'endoscopie œso-gastro-duodénale (EOGD) ou fibroscopie reste l’examen de référence pour visualiser directement l’estomac et l’œsophage. Elle permet de diagnostiquer : gastrite, ulcère, reflux sévère, hernie hiatale, ou complications œsophagiennes. C’est l’examen de choix en cas de brûlures persistantes ou de douleurs gastriques chroniques.

Imagerie abdominale

Plusieurs examens d’imagerie abdominale peuvent être nécessaires :

  • Échographie abdominale : utile pour explorer la vésicule biliaire, le foie et le pancréas.

  • Scanner abdomino-pelvien : essentiel en cas de douleurs intenses, doute diagnostique ou suspicion de complication (pancréatite sévère, perforation, calcul enclavé).
  • IRM abdominale : alternative au scanner, il permet une meilleure résolution des tissus
  • CPRE (Cholangiopancréatographie Rétrograde Endoscopique) : examen diagnostic et thérapeutique recommandé en cas d’angiocholite ou de lithiase du cholédoque.

L’objectif est de poser un diagnostic précis afin de proposer un traitement adapté et d’éviter les complications.


Comment soulager la douleur en haut de l’estomac au milieu ?

Le soulagement d’une douleur épigastrique dépend de sa cause. Les mesures suivantes peuvent apporter un apaisement temporaire tout en attendant un avis médical. Elles ne remplacent jamais une consultation ni un traitement prescrit par un médecin.

Mesures immédiates à adopter

  • Arrêter les AINS (ibuprofène, kétoprofène, aspirine sauf raison cardiaque) si vous en prenez : ces médicaments aggravent les brûlures gastriques et peuvent déclencher des ulcères.

  • Fractionner les repas : manger en petites quantités réduit la pression dans l’estomac et limite les reflux.

  • Limiter certains aliments irritants : café, alcool, boissons gazeuses, chocolat, épices, agrumes, aliments gras ou frits.

  • Boire régulièrement : une hydratation suffisante aide à réduire la sensation de brûlure et favorise une digestion plus fluide.

  • Éviter de s’allonger après un repas : attendre au moins deux heures avant d’aller se coucher.

  • Arrêter le tabac

  • Gérer le stress 

  • Pratiquer une activité physique légère et régulière, particulièrement après les repas.

Solutions pouvant soulager temporairement

Certains traitements peuvent soulager une douleur gastrique, mais doivent être utilisés avec prudence :

  • Anti-acides locaux (type alginate) pour apaiser les brûlures d’estomac.

  • Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) uniquement si un médecin les a prescrits — ils traitent le reflux et les ulcères mais ne doivent pas être pris en automédication prolongée.

  • Anti-spasmodiques si la douleur provient de spasmes digestifs, mais toujours après avis médical.

Importance de l’encadrement médical

Même si ces mesures peuvent soulager, il est essentiel de rappeler que seul un médecin peut poser un diagnostic et prescrire un traitement adapté à la cause réelle de la douleur.

En cas d’impossibilité de consulter rapidement en cabinet, un médecin en téléconsultation peut évaluer la situation, déterminer la conduite à tenir et prescrire des examens ou un traitement lorsque nécessaire.



Prévention

La prévention des douleurs en haut de l’estomac au milieu repose sur une hygiène de vie permettant de réduire les irritations gastriques, les reflux et les troubles fonctionnels digestifs. Une alimentation équilibrée est essentielle : privilégier des repas variés, limiter les aliments trop gras ou épicés et éviter les repas copieux le soir. L’activité physique régulière favorise une bonne digestion, améliore le transit et contribue à réduire le stress, facteur aggravant des douleurs épigastriques.

La gestion du stress (respiration, sophrologie, yoga, activité sportive) permet de réduire les tensions abdominales et les troubles fonctionnels digestifs. Il est également recommandé d’éviter les toxiques irritants tels que le tabac et l’alcool, qui fragilisent la muqueuse de l’estomac et favorisent le reflux. Enfin, pour les personnes ayant des antécédents d’ulcère, une surveillance de l’infection à Helicobacter pylori est importante afin de prévenir les récidives. Une hygiène de vie adaptée contribue à limiter les épisodes douloureux et à protéger le système digestif.


Ce qu'il faut retenir

La douleur en haut de l’estomac au milieu peut avoir des origines multiples : troubles digestifs courants, reflux, gastrite, ulcère, mais aussi causes non digestives comme une pancréatite, des calculs biliaires ou une douleur d’origine cardiaque. Certaines sont bénignes et passagères, tandis que d’autres nécessitent une prise en charge urgente, en particulier lorsqu’elles s’accompagnent de fièvre, de vomissements persistants, de difficultés respiratoires ou d’une irradiation vers la mâchoire ou le bras. Si un seul des signes d’alarme est présent, il est nécessaire d’appeler le 15 immédiatement.

En cas de douleur modérée, un avis médical rapide est toujours recommandé, surtout lorsque la douleur persiste ou s’aggrave. L’objectif est d’identifier précisément l’origine du symptôme et de prévenir les complications.

Lorsque la consultation en cabinet n’est pas immédiatement possible, un médecin en téléconsultation, via l'application Medadom, peut apporter une première orientation, évaluer la situation et guider vers les examens ou traitements nécessaires.


 

FAQ – Douleur en haut de l’estomac au milieu

Est-ce que la douleur en haut de l’estomac au milieu vient forcément de l’estomac ?

Non. Même si cette zone correspond à l’épigastre, la douleur peut provenir d’autres organes : pancréas, foie, voies biliaires, œsophage, diaphragme ou même du cœur. Certaines douleurs musculaires ou nerveuses peuvent également mimer une douleur gastrique.


Quelle est la différence entre douleur épigastrique et douleur gastrique ?

La douleur épigastrique désigne une localisation (haut du ventre, centre).
La douleur gastrique implique spécifiquement une atteinte de l’estomac (gastrite, ulcère, reflux).
Une douleur épigastrique n’est donc pas toujours d’origine gastrique.


Une douleur en haut de l’estomac peut-elle être cardiaque ?

Oui. Certaines douleurs cardiaques, notamment l’infarctus, peuvent se manifester par une douleur au niveau de l’épigastre. C’est particulièrement vrai chez les femmes et les personnes diabétiques. Essoufflement, sueurs, oppression doivent alerter et nécessiter un appel au 15.


Quelle est la cause la plus fréquente d’une douleur en haut de l’estomac au milieu ?

Les causes digestives sont les plus probables : gastrite, RGO, indigestion, ulcère. Elles sont souvent associées à des brûlures, nausées ou remontées acides.


Douleur en haut de l’estomac au milieu après un repas : normal ?

Cela peut venir d’une indigestion, d’un reflux, ou d’une crise biliaire (particulièrement après un repas gras). Si la douleur revient systématiquement, un avis médical est recommandé.


Faut-il s’inquiéter d’une douleur en haut de l’estomac au milieu qui irradie dans le dos ?

Oui, surtout si la douleur est intense et brutale. Cela peut évoquer une pancréatite, une colique biliaire, un ulcère perforé ou une douleur cardiaque atypique. Une consultation urgente est alors nécessaire.


Quels examens permettent de comprendre la cause ?

Selon les symptômes :

  • prise de sang (lipase, enzymes hépatiques, hémoglobine),

  • ECG si suspicion cardiaque,

  • échographie abdominale,

  • fibroscopie gastrique,

  • scanner abdomino-pelvien.

Un médecin (en présentiel ou en téléconsultation) peut prescrire ces examens.


Douleur en haut de l’estomac sans fièvre : rassurant ?

Pas forcément. De nombreuses affections digestives (ulcère, gastrite, reflux) ne donnent pas de fièvre. La présence de fièvre oriente plutôt vers une infection ou une inflammation aiguë, mais son absence n'exclut rien.


Quels signes doivent faire consulter en urgence ?

  • douleur intense et brutale,
  • vomissements persistants,
  • sang dans les vomissements,
  • selles noires
  • malaise ou syncope,
  • essoufflement ou oppression thoracique,
  • sueurs froides, pâleur
  • irradiation dans la mâchoire, le dos ou le bras
  • antécédents cardiaques.

Ces signes peuvent indiquer une urgence digestive ou cardiaque.


Puis-je soulager la douleur seul ?

Certaines mesures aident : éviter les repas lourds, supprimer alcool et café, fractionner l’alimentation.
En revanche, pas d’anti-inflammatoires sans avis médical, car ils peuvent aggraver une gastrite ou un ulcère.


Sources :