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La maladie du foie gras : causes et conséquences
Maladie « du foie gras » ou encore « du soda », la stéatose hépatique non-alcoolique porte de nombreux noms.

Maladie « du foie gras » ou encore « du soda », la stéatose hépatique non-alcoolique porte de nombreux noms. Derrière ces appellations, une accumulation de graisses dans le foie très répandue, puisqu’elle touche près de 20% des Français, en particulier ceux souffrant d’obésité ou de diabète de type 2. 

Pouvant évoluer en hépatite, puis en cirrhose et enfin en cancer du foie, la stéatose hépatique non alcoolique peut avoir des conséquences dramatiques.

 

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Qu’est-ce que la maladie du soda ?

 

Définition de la stéatose hépatique non-alcoolique 

 

La stéatose hépatique non-alcoolique, aussi appelée maladie du foie gras, correspond à une accumulation anormale de graisse dans le foie (stéatose) en dehors de toute consommation d’alcool. La distinction est faite car la stéatose est classiquement retrouvée chez les personnes ayant une consommation excessive d’alcool, ce qui n’est pas le cas dans le cas de la stéatose hépatique non-alcoolique.

Ainsi, la stéatose hépatique non-alcoolique est également appelée :

  • Maladie du foie gras non-alcoolique ou NAFLD (pour Non-Alcoholic Fatty Liver Disease),
  • Stéato-hépatite non-alcoolique ou NASH (pour Non-Alcoholic SteatoHepatitis), lorsque l’accumulation de graisses est liée à une inflammation du foie (hépatite),
  • Maladie du soda.

Plus récemment, la stéatose hépatique a été rebaptisée maladie stéatosique hépatique associée à un dysfonctionnement métabolique (MASLD).
Aujourd’hui, la maladie du soda toucherait environ 20% de la population générale.

 

D'où vient la NASH ?

 

La NASH provient donc d’une accumulation de triglycérides dans les cellules du foie (hépatocytes), alors que ces derniers n’en contiennent normalement que très peu.
En effet, lorsque le taux de sucre dans le sang (glycémie) est trop élevé, le pancréas sécrète une grande quantité d’insuline pour faire rentrer le sucre dans les cellules. Avec le temps, mais aussi le surpoids, l’organisme devient résistant à l’insuline, poussant le corps à en sécréter toujours plus. L’hyperinsulinémie perturbe alors le métabolisme et le stockage des graisses dans le foie.

De plus, la stéatose hépatique peut également entraîner ou aggraver la résistance à l’insuline, engendrant en réaction une fabrication anormale d’acides gras par le foie, ainsi qu’une inflammation (hépatite), une destruction des cellules (nécrose) et un processus de cicatrisation (fibrose).

 

Qui est le plus à risque de développer une stéatose hépatique non-alcoolique ?

Plusieurs facteurs de risques ont été mis en évidence dans le cas de la stéatose hépatique et de la stéato-hépatite non-alcooliques. C’est notamment le cas du syndrome métabolique, un trouble associant une obésité abdominale (soit un tour de taille supérieur à 94 cm chez les hommes et 80 cm chez les femmes) à au moins deux des facteurs suivants :

  • Une hypertriglycéridémie,
  • Un taux de cholestérol HDL (le « bon » cholestérol) bas,
  • Une hypertension artérielle : supérieure ou égale à 130 mmHg pour la pression artérielle systolique et à 85 mmHg pour la diastolique,
  • Une hyperglycémie, correspondant à un diabète de type 2.


Ainsi, si la maladie du foie gras est plus représentée chez les personnes en surpoids et obèses (25 à 45% des personnes atteintes d’un syndrome métabolique présentent une MASLD), elle atteint également 8 à 19% des personnes minces. 

 

Le syndrome métabolique est la 1ère cause de NASH.


De plus, il est important de souligner que le surpoids et l’obésité n’impliquent pas nécessairement la présence d’une stéatose. Toutefois, la présence de facteurs de risques métaboliques (diabète de type 2, dyslipidémie, hypertension artérielle…) augmente le risque de développer une stéatose hépatique.
À titre d’exemple, les diabétiques de type 2 ont deux à trois fois plus de risques de développer une stéatose hépatique et une NASH que les personnes non-diabétiques.

D’autres facteurs de risques peuvent également augmenter la probabilité de développer une NASH :

  • Régime alimentaire déséquilibré : avec excès de fructose et de graisses saturées, insuffisance d’antioxydants et de fibres…,
  • Manque d’activité physique,
  • Facteurs génétiques,
  • Déséquilibres du microbiote intestinal…


Enfin, la stéatose hépatique ne concerne pas que les adultes. Les enfants sont également touchés par cette maladie, de plus en plus nombreux et de plus en plus tôt dans leur vie.

Pour les enfants, le principal facteur de risque de développer une stéatose hépatique est le surpoids, notamment s’il est apparu jeune.

Quels sont les caractéristiques de la maladie du foie gras ?

 

Comment savoir si on a une NASH ?

 

Symptômes de la stéatose hépatique non-alcoolique

 

La stéatose hépatique non-alcoolique passe le plus souvent complètement inaperçue. Même au stade de fibrose (le processus cicatriciel du foie), la maladie du foie gras ne génère quasiment aucun symptôme, ni signe clinique.
Parfois, il est possible de ressentir quelques vagues symptômes peu évocateurs : fatigue, malaises ou gêne abdominale.

 

Sans diagnostic de la maladie du foie gras, ce n’est généralement qu’au stade de la cirrhose décompensée que les complications surviennent et que des symptômes se manifestent :

  • Accumulation de liquide dans la cavité abdominale (ascite),
  • Troubles de la conscience (encéphalopathie),
  • Hémorragie digestive,
  • Insuffisance rénale,
  • Cancer du foie

La maladie du foie gras peut engendre cirrhose et cancer du foie.

 

À ce stade, le diagnostic est plus facile à poser, mais malheureusement souvent trop tardif. Il est donc essentiel d’établir le diagnostic avant d’atteindre le stade cirrhotique.

C’est pour cette raison que la stéatose hépatique non-alcoolique est recherchée chez les personnes présentant des facteurs de risques, tels que :

  • Un diabète de type 2,
  • Une obésité,
  • Un syndrome métabolique,
  • Des apnées du sommeil,
  • Des analyses sanguines montrant une élévation chronique des enzymes hépatiques (ASAT et ALAT) ou d’une protéine de réserve du fer (ferritine).

 

Quels examens pour la NASH ?

 

La plupart des tests permettant de découvrir la maladie sont non-invasifs. Il s’agit le plus souvent de :

  • Imagerie (échographie ou scanner) mettant en évidence une stéatose hépatique,
  • Prise de sang, montrant une anomalie du bilan biologique du foie ou un excès de fer dans le sang (hyperferritinémie).


Le test sanguin FIB4, par exemple, consiste à associer des paramètres issus du bilan biologique (transaminases et plaquettes) afin d’évaluer la présence de fibrose hépatique. Si ces tests sont positifs, des examens plus approfondis peuvent alors être requis, tels que :

  • Une échographie abdominale pour étudier la structure du foie et rechercher une éventuelle fibrose,
  • La mesure de l’élasticité du foie, grâce à un appareil à ultrasons, non invasif et complètement indolore,
  • Une ponction biopsie du foie pour évaluer l’atteinte du foie.


Pour établir le diagnostic de stéatose hépatique ou de stéato-hépatite non alcoolique, le médecin récolte ainsi les symptômes, les résultats des examens, mais aussi la consommation d’alcool.
Après le diagnostic, un bilan de santé complet pourra être réalisé pour rechercher d’éventuels facteurs de risques et comorbidités, tels que le diabète, des maladies cardiovasculaires, une hypothyroïdie, une ostéoporose ou encore un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

 

Quels sont les risques d'une stéatose hépatique non-alcoolique ?

 

Lorsqu’elle n’est pas prise en charge, la maladie du foie gras évolue selon plusieurs étapes :

  • La stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) : accumulation de graisses dans les cellules du foie. Dans cette forme, dite « pure », des mesures hygiéno-diététiques permettent un retour à la normale.
  • La stéato-hépatite non alcoolique (NASH) : si l’accumulation se poursuit, une inflammation touche le foie (hépatite).
  • La fibrose hépatique : lorsque l’inflammation perdure et s’aggrave avec le temps, le tissu hépatique est abimé et cicatrise en se rigidifiant.
  • La cirrhose : après plusieurs années de fibrose, le foie peut subir une modification importante dans sa structure (cirrhose hépatique).
  • Le cancer hépatique : pour lequel le pronostic vital peut être engagé.


La mise en place d’un traitement, dès la découverte de la stéatose hépatique, permet de ralentir ces évolutions.
En 2019, 16,7% de la population française présentait une stéatose hépatique non alcoolique, avec 24,6% des hommes et 10,1% des femmes. Dans environ 20% des cas de stéatose hépatique, une inflammation est également retrouvée (NASH).
La stéatose hépatique représenterait d’ailleurs 25% des cas de cancers du foie. Par ailleurs, la présence d’une NASH dès l’enfance augmente le risque de développer une cirrhose et un cancer du foie, par rapport à un développement plus tardif.
Enfin, la stéatose hépatique pourrait également aggraver le métabolisme des glucides et des lipides, et ainsi engendrer un syndrome métabolique, lui-même responsable de cette stéatose. Un véritable cercle vicieux !

 

Quels traitements pour la maladie du foie gras ?

 

À l’étape de stéatose hépatique ou de stéato-hépatite non alcoolique (NAFLD et NASH), des mesures hygiéno-diététiques peuvent améliorer l’état de santé du foie.

Par exemple, une perte de poids de l’ordre de 10% du poids corporel fait disparaître la stéato-hépatite dans 90% des cas. Toutefois, il n’est pas toujours possible, ni souhaitable, de perdre du poids et la mise en place d’une alimentation variée et équilibrée et d’une activité physique régulière apportent déjà des bienfaits.
Bien qu’elle ne soit pas secondaire à l’alcool, la NASH engendre une sensibilité du foie et l’alcool est donc à limiter.
D’un point de vue médicamenteux, aucun traitement n’a, à l’heure actuelle, reçu d’autorisation de mise sur le marché mais des pistes pharmacologiques sont en cours d’évaluation. La prise en charge des facteurs de risques, notamment liés au syndrome métabolique, est toutefois recommandée.
En cas de stéatose hépatique, une surveillance régulière du foie est essentielle pour contrôler son évolution.

 

 

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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé

 

 

Sources :