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Le cancer du foie
Le cancer du foie, symptômes et traitements

Le cancer du foie est un cancer plutôt rare, touchant environ 10500 Français chaque année. Il atteint 4 fois plus d’hommes que de femmes, en moyenne autour de 65 ans, d’après l’Institut National du Cancer.

Peu symptomatique, le cancer du foie est en général découvert tardivement, compliquant sa prise en charge et son traitement. Le plus souvent, le cancer du foie se développe dans un contexte de maladie chronique du foie (cirrhose).

Première cause de cancer du foie en France, l’alcoolisme chronique est suivi par les hépatites virales et la stéatose hépatique non-alcoolique (maladie du foie gras).

En l’absence de prise en charge précoce, le cancer du foie entraîne un taux de survie faible à cinq ans.

 

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Qu'est-ce qu'un cancer du foie ?

Qu’appelle-t-on cancer du foie ?

Le cancer du foie se caractérise par le développement d’une ou plusieurs tumeurs cancéreuses dans le foie. 

Il peut s’agir :

  • D’un cancer primitif du foie, une tumeur maligne se développant à partir des cellules du foie
  • Ou de métastases, c’est-à-dire un foyer de cellules cancéreuses provenant d’un cancer présent ailleurs dans le corps (sein, côlon, ovaire…), et s’étant développé dans le foie. Les métastases conservant les caractéristiques de l’organe dont elles sont issues, le traitement diffère d’un cancer primitif du foie

Dans environ 9 cas de cancers primitifs du foie sur 10, le cancer atteint les hépatocytes (les cellules formant la masse du foie), prenant alors le nom d’hépatocarcinome ou de carcinome hépatocellulaire (CHC).

D’autres formes, plus rares, de cancers primitifs du foie existent également :

  • L’hémangioendothéliome épithélioïde, qui se développe sur la paroi des vaisseaux sanguins
  • Le cholangiocarcinome, sur les cellules des canaux biliaires (qui évacuent la bile)

Le foie est un organe vital essentiel. Il assure de nombreuses fonctions dans l’organisme :

  • Il fabrique la bile, nécessaire à la digestion
  • Il filtre le sang et transforme les substances toxiques (médicaments, drogues, alcool…) pour permettre leur élimination
  • Il transforme et stocke de nombreux nutriments, dont le glucose
  • Il participe à la coagulation du sang

En d’autres termes, le foie est indispensable et son atteinte par un cancer peut être source de nombreuses complications.

Toutes les tumeurs du foie ne sont toutefois pas des cancers. Il existe également des nodules bénins : hémangiome (ou angiome hépatique), kyste, hyperplasie nodulaire focale et adénome hépatique (ou hépatocellulaire). 


Quelles sont les causes du cancer du foie ?

Dans le cas de l’hépatocarcinome, le cancer primitif du foie le plus répandu, la principale cause du cancer est une cirrhose se développant depuis des années, dans 90% des cas.

La cirrhose est une maladie chronique, caractérisée par des lésions irréversibles du foie et dont la première cause en France reste l’alcool.

En cas de cirrhose, les patients ont 2 à 5% de risque par an de développer un carcinome hépatocellulaire, car les cellules hépatiques lésées par la maladie rendent le foie plus susceptible à un développement cancéreux. 


Qui est concerné par le cancer du foie ?

Quels sont les facteurs de risques du cancer du foie ?

Bien que l’alcool soit le principal facteur de risques de cirrhose et donc de cancer (dans 48% des cas), d’autres facteurs peuvent me prédisposer à développer un cancer du foie :

  • Une hépatite virale (B ou C), ayant altéré mon foie, même si ce dernier n’est pas encore au stade de cirrhose
  • Une stéatose hépatique, caractérisée par l’accumulation de graisses dans mon foie et souvent en lien avec l’obésité
  • L’hémochromatose, entraînant une accumulation de fer dans mon foie à des niveaux toxiques

Plus rarement, d’autres facteurs peuvent augmenter le risque de développer un cancer du foie :

  • Certains parasites vivant dans les canaux biliaires (les douves), plutôt rares en France métropolitaine
  • Des toxiques, notamment utilisés comme produits chimiques industriels : arsenic, chlorure de vinyle…
  • Des mycotoxines (toxines issues de moisissures), notamment les aflatoxines, se développant dans des graines mal conservées

Le tabagisme pourrait également être impliqué dans l’augmentation du risque.

Je peux donc suivre ces quelques conseils pour prévenir le cancer du foie :

  • Modérer ma consommation d’alcool : pas plus de 2 verres d’alcool standards par jour et pas tous les jours
  • Me faire vacciner contre l’hépatite B et prendre des précautions relatives à la contamination par le virus de l’hépatite : être vigilant à l’hygiène lors de tatouage ou de piercing, ne pas partager de matériel d’injection ou d’inhalation en cas d’usage de drogue, me protéger lors des rapports sexuels et effectuer des tests de dépistage
  • Utiliser des équipements de protection lors de la manipulation de produits chimiques
  • Arrêter de fumer

Pour lutter contre la stéatose hépatique, 3ème cause du cancer du foie, je peux également me faire accompagner par un professionnel de santé (médecin nutritionniste ou diététicien) si je souffre d’un excès pondéral.


Combien de personnes sont touchées par un cancer du foie en France ?

D’après l’Institut National du Cancer, environ 10 500 nouveaux cancers du foie apparaissent chaque année, ce qui en fait un cancer relativement rare.

A cause notamment d’une épidémie d’hépatite C dans les années 1980, responsable de cirrhose chez les patients quelques dizaines d’années plus tard, l’incidence du cancer du foie a augmenté. Toutefois, le nombre de cancers du foie liés à l’hépatite devrait diminuer d’année en année, en particulier grâce à la prévention et au traitement de l’hépatite C.

En revanche, la stéatose hépatique non-alcoolique (NASH) devrait voir sa prévalence plus que doubler d’ici à 2030, ce qui pourrait augmenter le nombre de cancers du foie.


Le cancer du foie concerne-t-il plus les femmes que les hommes ?

En 2018, on estimait le nombre de nouveaux cas de cancer du foie à :

  • 8150 pour les hommes
  • 2430 pour les femmes

Ainsi, près de 80% des patients concernés étaient des hommes, le plus souvent diagnostiqués entre 50 et 60 ans.

Toutefois, c’est chez la femme que l’incidence du cancer du foie a le plus augmenté entre 1990 et 2018 : le taux croît en moyenne de 3,5% chaque année, indépendamment de la tranche d’âge.



 

Comment reconnaître un cancer du foie ?

Quels sont les symptômes du cancer du foie ?

 

Le cancer du foie peut être causé par l’alcool ou l’obésité

 

Le cancer du foie peut passer inaperçu pendant une longue période (des mois, voire des années), compliquant son diagnostic précoce et son traitement.

Si je souffre d’une cirrhose, mon médecin m’incitera à réaliser une échographie tous les 6 mois afin de surveiller l’état de mon foie. Cette surveillance permet justement la prise en charge d’un éventuel cancer du foie moins tardivement.

Si le cancer du foie me génère des symptômes, ceux-ci sont en général peu spécifiques, tels que de la fatigue et des douleurs. Cela explique pourquoi le cancer du foie peut évoluer si longtemps de manière silencieuse.

D’autres signes peuvent toutefois alerter et déclencher des examens complémentaires :

  • A la palpation, le médecin détecte une masse au niveau de mon foie
  • J’ai moins d’appétit
  • Je souffre de nausées
  • Je développe une jaunisse (ictère)
  • Je présente un œdème au niveau de mes jambes ou de mes pieds

Au stade le plus avancé de cancer du foie, certains signes de la cirrhose peuvent apparaître, tels que des tremblements, une perte de mémoire ou une confusion. Cela est dû au dysfonctionnement du foie, qui ne parvient plus à transformer et éliminer les substances toxiques, qui s’accumulent dans l’organisme et notamment au niveau du cerveau.

Le cancer du foie pouvant rester longtemps asymptomatique, il est souvent découvert à un stade avancé et difficile à traiter.


Comment le cancer du foie est-il diagnostiqué ?

Si je suis à risque de cancer du foie (dépendance à l’alcool, hépatite chronique, stéatose hépatique…), je devrais être suivi régulièrement pour vérifier l’état de mon foie.

Le cancer du foie est alors repéré grâce à une échographie abdominale. Pour vérifier le diagnostic, le médecin prescrira un scanner ou une IRM, ainsi qu’une prise de sang pour rechercher l’α-fœtoprotéine (marqueur du cancer du foie).

La prise de sang permettra également de vérifier d’autres paramètres permettant d’évaluer l’état de mon foie (prothrombine, bilirubine totale, albumine...).

Une biopsie pourra également être réalisée afin d’analyser la structure du cancer du foie.

Au-delà du diagnostic du cancer, ces examens permettent également d’évaluer la santé de mon foie.


Quelles sont les différentes phases ?

Comme pour les autres types de cancers, le cancer du foie est classifié grâce à la classification TNM.

Cette classification permet d’évaluer :

  • La taille de la ou des tumeurs
  • La présence ou non de cellules cancéreuses dans les ganglions
  • La présence ou non de métastases à d’autres organes (cerveau, poumon, os…)

En l’absence de traitement, la tumeur grossit progressivement et peut atteindre les parois des vaisseaux sanguins et du canal biliaire. Ensuite, les cellules cancéreuses peuvent migrer vers les ganglions via la lymphe et atteindre les organes voisins, provoquant l’apparition de métastases. Une prise en charge précoce permet donc de limiter ce développement.

L’état de santé du foie est mesuré selon le score de Child-Pugh, allant de A à C, selon l’avancement de la cirrhose.

Ces classifications permettront au médecin de choisir le meilleur traitement en fonction de mon état.



Comment vivre avec un cancer du foie ?

Quels traitements pour un cancer du foie ?

Le cancer du foie entraîne peu de symptômes

Si le cancer du foie est diagnostiqué de façon précoce, c’est-à-dire que les tumeurs sont de petite taille, un traitement curatif pourra être tenté pour éliminer complètement le cancer.  Selon l’état de mon foie, il pourra s’agir alors :

  • D’une chirurgie de résection ou ablation partielle du foie (10% des cas), si ce dernier fonctionne normalement
  • D’ablation du foie malade suivie d’une greffe (transplantation hépatique), lorsque le foie ne fonctionne plus normalement. Cette technique chirurgicale permet également de traiter la cirrhose
  • D’une destruction de la tumeur grâce à des ondes (destruction tumorale percutanée par radiofréquence)

Toutefois, ce type de traitement ne peut être proposé qu’à environ un tiers des patients souffrant de cancer du foie.

Dans le reste des cas, la prise en charge tardive nécessite d’autres types de traitements et le taux de récidive est élevé (80 à 85% dans les 5 ans suivant le premier diagnostic). Le médecin pourra alors proposer un traitement par chimiothérapie, dans le but de réduire la taille de la tumeur et de ralentir le développement de la maladie. 

La chimiothérapie pourra être couplée à une embolisation, c’est-à-dire un blocage du sang alimentant la tumeur, privant les cellules cancéreuses d’oxygène et limitant leur développement. On parle alors de chimioembolisation.

Suite au traitement, un suivi régulier devra être réalisé afin de surveiller l’état de mon foie et de détecter une éventuelle récidive.

Pour les patients souffrant d’un cancer du foie ne pouvant être traité (30 à 40% des patients), le traitement sera exclusivement symptomatique, pour améliorer la qualité de vie.

 Les soins de support permettront alors de :

  • Prendre en charge ma douleur
  • Limiter les effets secondaires
  • Me soutenir psychologiquement
  • M’aider à effectuer mes démarches administratives

Dans tous les cas, l’arrêt de l’alcool sera nécessaire pour préserver au maximum le foie.


Quel pronostic pour un cancer du foie ?

L’espérance de vie après un cancer du foie dépend du stade d’évolution du cancer au moment du diagnostic et de la prise en charge, et donc du traitement reçu.

Le taux de survie à 5 ans est de :

  • 70% en cas de greffe du foie
  • 25% en cas de tumeur localisée
  • Inférieur à 10% en cas de diagnostic tardif

Si je suis à risque de cancer du foie ou que je présente des symptômes, je n’attends pas pour consulter un médecin. La prise en charge précoce permet les meilleures chances de survie.


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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé


Sources : 

  • Collégiale des Universitaires en Hépato-Gastro-Entérologie (CDUHGE) et Société Nationale Française de Gastro-Entérologie - ENSEIGNEMENT DU 2ème CYCLE. POLYCOPIE NATIONAL - Hépato-gastro-entérologie. Tumeurs du foie primitives et secondaires (2008-2009)
  • Institut National du Cancer - Le cancer du foie : points clés
  • Société Française d’Hépatologie (AFEF) – Cancer du foie (CHC)
  • Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE) – Cancer du foie (CHC)
VIDAL – Cancer du foie