Le zona : des éruptions cutanées unilatérales
On associe souvent le zona à la varicelle. Et pour cause : le zona correspond en fait à la réactivation du virus de la varicelle qui a été stocké de manière latente (ou inactivée) dans l’organisme, plus précisément dans des ganglions nerveux. Il se déclare en général après l’âge de 50 ans.
Selon Santé Publique France, les chances d’avoir la varicelle dans sa vie est de plus de 95 % et de 15 à 20 % pour le zona. On estime qu’une personne sur 2 ayant déjà contracté la varicelle pourra développer un zona après 85 ans selon Le Figaro Santé.
Qu’est-ce que le zona ?
Le zona est une maladie infectieuse et herpétique provoquée par le virus varicelle, aussi appelé virus de l'herpès-varicelle-zona (VZV). Ce virus, qui appartient à la famille des Herpesviridae, reste en sommeil dans les ganglions nerveux après une première infection par la varicelle (généralement contractée pendant l’enfance).
La réactivation du virus peut survenir bien des années plus tard à l’âge adulte, lorsque le système immunitaire est affaibli par des facteurs comme le stress, une maladie ou le vieillissement. Cette réactivation entraîne une inflammation nerveuse, localisée le long d’un nerf ou d’un ganglion, caractéristique du zona.
Qui peut être touché ?
Le zona est une maladie qui peut affecter toutes les personnes qui ont déjà eu la varicelle. Il s’agit d’une réactivation du virus qui reste en sommeil dans les ganglions nerveux situés le long de la colonne vertébrale après une première infection.
Bien que le zona soit rare chez le nourrisson, il peut survenir si ce dernier a contracté la varicelle dans ses premiers mois de vie.
Quelle est la différence entre varicelle et zona ?
Voici quelques éléments pour différencier la varicelle et le zona :
Tout d’abord, l’âge de survenue : la varicelle touche principalement les enfants et est souvent la première manifestation du virus. En revanche, le zona est une maladie qui survient généralement à l’âge adulte, après 50 ans, lorsque le virus se réactive.
Ensuite, les signes cliniques : le zona se manifeste de façon unilatérale et affecte une zone spécifique du corps. La varicelle, quant à elle, provoque une éruption généralisée sur tout le corps.
Les éruptions du zona sont traditionnellement douloureuses et prurigineuses, alors que celles de la varicelle sont habituellement peu douloureuses et essentiellement responsables de démangeaisons.
Symptômes du zona : comment le reconnaître ?
Le zona se caractérise par une phase aiguë et douloureuse accompagnée d'une sensation de brûlure localisée qui permet de le reconnaître rapidement :
Quels sont les symptômes cutanés caractéristiques du zona ?
Les premiers signes du zona se manifestent par des sensations de brûlures, de picotements ou de démangeaisons sur une zone précise correspondant au trajet d’un nerf. Ces symptômes précèdent l’apparition des lésions cutanées. Dans la majorité des cas, les éruptions cutanées se limitent à une seule zone du corps.
Chez certains patients immunodéprimés, le zona peut toucher plusieurs zones corporelles à la fois : on parle alors de zona généralisé.
De manière similaire à la varicelle, le zona évolue en différentes phases :
- Une rougeur initiale apparaît d'abord.
- Quelques jours plus tard (3 à 5 jours), des vésicules se forment en bouquets sur les zones atteintes, provoquant de fortes démangeaisons. Ces vésicules peuvent se regrouper en bulles plus étendues.
- Enfin, les vésicules se dessèchent pour former des croûtes, qui disparaissent généralement en une dizaine de jours.
Au niveau cutané, il peut y avoir une perte temporaire de sensibilité dans la zone touchée. Ces symptômes peuvent également être accompagnés d’une fébricule (fièvre inférieure à 38,5 °C).
En fonction des régions du corps touchées, on peut observer les symptômes suivants :
Zona du thorax | Les lésions suivent le trajet du nerf, en partant de la colonne vertébrale vers la région latérale du thorax. Les symptômes se manifestent par des plaques rouges unilatérales, suivies de vésicules en bouquets et, parfois, de bulles plus étendues. |
Zona du dos | Les vésicules apparaissent aussi en bouquets, toujours de manière unilatérale. |
Zona du cuir chevelu | Ce type de zona peut provoquer des lésions douloureuses et entraîner une gêne importante au niveau du cuir chevelu, avec des sensations de brûlures ou de démangeaisons. |
Zona des muqueuses (bouche et pharynx) | Qui peut rendre l’alimentation difficile en raison des douleurs et des lésions. |
Zona auriculaire | Cette localisation peut entraîner des bourdonnements dans les oreilles, voire une perte auditive temporaire. |
Zona affectant d’autres zones | Une atteinte de l’urètre peut provoquer une rétention urinaire, et une atteinte intestinale peut entraîner de la constipation. |
Chez les personnes atteintes, les manifestations du zona varient selon la zone touchée et l’intensité de la réactivation du virus.
Quelles sont les complications possibles liées au zona ?
Le zona guérit généralement en 2 à 4 semaines et est sans conséquences pour 90 % des cas. Toutefois, même si le risque de complication et de séquelles est faible, les douleurs peuvent être violentes et durer des années.
En effet, il peut arriver que les nerfs soient particulièrement atteints, rendant le traitement plus compliqué. On parle alors de "névralgies post-zona” ou de douleurs “post-zostériennes”.
Névralgie post-zostérienne
La névralgie post-zostérienne est l’une des complications neurologiques fréquentes du zona. Elle se manifeste par une douleur chronique persistante dans la zone précédemment atteinte par les lésions cutanées.
Cette douleur décrite comme une brûlure ou des décharges électriques résulte des dommages causés par le virus sur les fibres nerveuses. Plus fréquente chez les personnes âgées, elle peut durer plusieurs mois, voire des années et impacter grandement la qualité de vie.
Zona ophtalmique
Le zona ophtalmique est assez rare, mais peut être sévère et avoir des conséquences importantes.
Les éruptions cutanées (qui évoluent en 3 stades) vont se retrouver sur les zones atteintes le long du nerf ophtalmique. Cela peut être une partie du visage dont le nez et le front.
Environ 2 semaines après l’éruption cutanée du zona ophtalmique, de forts maux de tête peuvent apparaître ainsi qu’une baisse de la vision, une sensibilité à la lumière et des larmoiements. Des infections de l’œil peuvent se déclarer :
- une conjonctivite unilatérale provoquant démangeaisons, un œil collé, rouge et douloureux,
- une kératite (une infection de la cornée).
Dans les cas les plus graves, on retrouve des paralysies ou une baisse de la vision, voire une perte de la vision dans les cas extrêmes de zona ophtalmique. Une conjonctivite ou une kératite peut se déclarer. S’il n’est pas traité, le zona ophtalmique peut entraîner des troubles oculaires.
Autres complications rares
Le zona peut entraîner des complications rares, mais sérieuses :
- Une surinfection bactérienne des vésicules, qui nécessite un traitement antibiotique rapide
- Le syndrome de Ramsay-Hunt, une forme rare qui touche les nerfs sensitifs et moteurs et qui provoque des vésicules dans le conduit auditif. Ce syndrome engendre des douleurs, une paralysie faciale partielle, une perte auditive, des acouphènes et parfois des vertiges.
Dans de très rares cas, d’autres nerfs sensitifs peuvent être affectés et provoquer des douleurs prolongées ou des troubles spécifiques selon la localisation.
Quelles sont les causes et les facteurs de risque du zona ?
Le zona est causé par la réactivation du virus varicelle-zona, resté latent dans les ganglions nerveux après une infection initiale de varicelle. Cette réactivation apparaît lorsque le système immunitaire est affaibli en raison de l’âge, du stress, d’une maladie ou de traitements médicaux comme la chimiothérapie.
La zone infectée ou les zones correspondent aux nerfs où le virus s’est réactivé, provoquant des poussées de douleurs et d’éruptions cutanées caractéristiques. Les personnes âgées ou immunodéprimées sont particulièrement à risque de contracter le zona.
Quel est le mécanisme de réactivation du virus varicelle-zona ?
La réactivation du virus de la varicelle déclenchant le zona n’a pas encore d’explication scientifique.
Toutefois, on estime qu’il existe certains facteurs favorisants comme un terrain immunitaire affaibli : fatigue, VIH, certains cancers, la prise de certains médicaments et le vieillissement. Ainsi, il est possible que ces éléments soient recherchés devant un tableau clinique de zona.
Comment diagnostiquer le zona ?
Le diagnostic du zona repose sur un examen clinique. Le médecin interroge le patient sur la localisation de la douleur, qui est généralement unilatérale et suit le trajet d’un dermatome. L’apparition de vésicules caractéristiques sur une bande de peau rend souvent le diagnostic évident.
Dans les cas atypiques, le médecin peut prescrire un prélèvement des vésicules ou une biopsie pour confirmer le diagnostic. Il est essentiel de consulter rapidement, car un traitement antiviral doit être prescrit dans les premières 72 heures pour être efficace et limiter les complications !
Quels sont les traitements du zona ?
Un traitement rapide est essentiel pour accélérer la guérison du zona et limiter les douleurs ainsi que les complications :
Quels sont les traitements antiviraux ?
- Pour la douleur, des antalgiques peuvent être prescrits : du paracétamol dans un premier temps, puis éventuellement des antalgiques de classe II ou de la morphine en dernier recours ;
- Collyre en cas de conjonctivite ;
- Pour les personnes à risque, des antiviraux peuvent être prescrits pour diminuer le risque de complications du zona et doivent être pris dans les trois jours après l’apparition des vésicules.
Les antiviraux couramment prescrits comprennent :
- Aciclovir : 800 mg cinq fois par jour pendant 7 jours.
- Valaciclovir : 1 000 mg trois fois par jour pendant 7 jours.
- Famciclovir : 500 mg trois fois par jour pendant 7 jours.
Chez les patients immunodéprimés ou en cas de formes graves, un traitement par aciclovir intraveineux peut être nécessaire.
Les névralgies post-zostériennes peuvent nécessiter le recours à des antidépresseurs tricycliques, des antiépileptiques ou des analgésiques narcotiques, selon l’intensité de la douleur.
À noter : Les anti-inflammatoires non stéroïdiens n’ont pas d’indication dans le traitement du zona – les corticoïdes en revanche peuvent être prescrits dans les atteintes sévères. Les antibiotiques ne sont indiqués qu’en cas de surinfection bactérienne.
Prévention du zona : que peut-on faire ?
Si je suis atteint de zona, j’évite tout contact rapproché avec les personnes vulnérables. En effet, le zona peut être transmis en cas de contact direct avec une muqueuse. Si cela est impossible, je veille à respecter une distanciation sociale et à ne pas toucher les personnes à mes côtés.
Pour éviter le zona, je réduis les facteurs favorisants :
- Le stress : je peux par exemple pratique une activité physique ou du yoga.
- Je surveille mon alimentation.
- Je me protège des infections sexuellement transmissibles en utilisant un préservatif.
Vaccination contre le zona
La vaccination est un moyen efficace pour prévenir le zona et ses complications en stimulant la production d’anticorps. Depuis 2024, le vaccin Shingrix® est recommandé pour :
- Les adultes de 65 ans et plus.
- Les personnes immunodéprimées âgées de 18 ans et plus.
Ce vaccin est remboursé à 65 % par l'Assurance Maladie et à 100 % en établissement de santé. Il apporte une protection supérieure au vaccin précédent Zostavax®, avec une meilleure efficacité pour prévenir le zona et les douleurs post-zostériennes, ainsi qu'une réponse immunitaire plus durable !
Renforcement du système immunitaire
Bien que cette maladie soit souvent bénigne, un affaiblissement de l’immunité dû à l’âge, au stress ou à certaines maladies augmente le risque de réactivation du virus varicelle-zona.
Adopter une alimentation équilibrée riche en vitamines, pratiquer une activité physique régulière et gérer le stress contribuent à renforcer les défenses naturelles et à aider l’organisme à lutter naturellement contre les virus.
Prévention des récidives
La prévention des récidives du zona repose sur le renforcement de l’immunité et une prise en charge rapide dès les premiers signes. Le vaccin Shingrix® est particulièrement efficace pour réduire le risque de réactivation du virus.
Éviter les facteurs déclencheurs, comme le stress ou l'affaiblissement du système immunitaire, est également essentiel.
En outre, il est important de soigner correctement les lésions cutanées pour limiter les risques d’infections secondaires ou de cicatrices durables, qui peuvent être des séquelles visibles après un épisode de zona mal traité. Une hygiène rigoureuse contribue aussi à prévenir les complications !
FAQ
Le zona est-il contagieux ?
Le zona n’est pas une maladie contagieuse, contrairement à la varicelle qui peut rapidement prendre un caractère épidémique au sein des collectivités.
Attention toutefois, la contamination au zona est possible chez les personnes n’ayant jamais eu la varicelle, mais assez rare, par des particules virales contenues dans les vésicules. Le contagion au zona survient lorsque le virus est libéré par voie (buccale, nasale ou oculaire) et nécessairement par contact.
Peut-on avoir un zona plusieurs fois ?
Il est possible d’avoir un zona plusieurs fois, bien que cela soit rare (moins de 6 % des cas) car les réactivations infectieuses du virus varicelle-zona peuvent survenir en cas d’affaiblissement important du système immunitaire.
Combien de temps durent les symptômes du zona ?
Souvent bénin, le zona disparaît généralement en quelques semaines, entre 2 et 4 semaines. Toutefois, les douleurs associées peuvent parfois être sévères et difficiles à supporter, d’autant plus en l’absence de traitement. Ainsi, il est conseillé de consulter un médecin.
Comment différencier le zona d’une autre éruption cutanée ?
Le zona se distingue par des éruptions unilatérales, localisées le long d’un dermatome, et accompagnées de douleurs aiguës ou de sensations de brûlure.
Est-il possible de prévenir les douleurs chroniques après un zona ?
La prévention des douleurs chroniques passe par un traitement antiviral précoce et une prise en charge adaptée des symptômes dès les premiers signes du zona.
Sources :
- Assurance Maladie - Le zona ou la réactivation du virus de la varicelle
- Vidal - Zona
- Le Figaro Santé - Zona
- Vaccination Info Service - Le vaccin contre le zona
- Santé Magazine - Zona : ce qu'il faut savoir