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Ferritine élevée dans le sang : que faut-il savoir ?

Rédigé par L'équipe de rédaction de MEDADOM | 21/01/25 16:00

 

La ferritine est une protéine dont la mission est de stocker le fer dans l'organisme. Un niveau élevé de ferritine, appelé hyperferritinémie, peut révéler des maladies inflammatoires chroniques, des troubles hépatiques ou une surcharge en fer. 

Selon une étude relayée par Cairn, environ 7 % des patients hospitalisés présentent une hyperferritinémie, toutes pathologies confondues.

MEDADOM vous informe sur ce qu’est la ferritine, les causes d’une ferritine élevée et quels traitements mettre en place.

 

Qu’est-ce que la ferritine ?

 

Présente principalement dans le foie, la rate et la moelle osseuse, la ferritine agit comme un réservoir dont le rôle est de libérer du fer en cas de besoin, par exemple pour produire les globules rouges.

Dans le sang, le taux de ferritine reflète la quantité de fer stockée dans l’organisme. Un taux normal garantit un équilibre entre les apports en fer et son utilisation. À l’inverse, un taux de ferritine trop bas ou trop élevé peut révéler la présence de troubles sous-jacents

Une évaluation de la ferritine dans le sang est souvent demandée pour évaluer les réserves de fer ou détecter des anomalies comme une surcharge ou une carence.

 

Pourquoi la ferritine peut-elle être élevée ?

 

Une ferritine trop haute est généralement liée à une surcharge en fer, mais d’autres facteurs comme des maladies inflammatoires, infectieuses ou métaboliques peuvent également en être responsables : 

  • Une hémochromatose génétique : cette maladie est la cause la plus fréquente d’un excès de ferritine. Elle entraîne une accumulation excessive de fer dans les organes, notamment le foie, le cœur et le pancréas.

 

  • Des transfusions : les patients qui reçoivent des transfusions fréquentes en cas d’anémie chronique peuvent développer une surcharge ferrique.

 

  • Une cytolyse hépatique ;

 

  • Des maladies inflammatoires chroniques : les pathologies comme la polyarthrite rhumatoïde ou les troubles des tissus conjonctifs augmentent la ferritine, car elle agit également comme un marqueur inflammatoire.

 

  • Un syndrome métabolique : la stéatose hépatique (foie gras) liée à l’obésité, au diabète ou à la consommation excessive d’alcool est aussi une cause fréquente de taux élevé de ferritine.

 

  • Certaines infections, comme l’hépatite virale, le VIH ou l’ostéomyélite, déclenchent une activation immunitaire qui peut élever les niveaux de ferritine, indépendamment des réserves en fer.

 

  • Des maladies comme la thalassémie, l’anémie hémolytique chronique ou les syndromes myélodysplasiques.

 

D’autres causes moins fréquentes peuvent aussi expliquer un taux de ferritine élevé : 

  • Certains cancers, en particulier les cancers hématologiques (lymphomes, leucémies) ou des organes pleins (foie, pancréas).
  • Une maladie rénale chronique.
  • La consommation excessive d’alcool.

 

Quels sont les symptômes d’un taux de ferritine élevé ?

 

Un taux de ferritine élevé peut se manifester de diverses façons. Dans de nombreux cas, une ferritine élevée sans symptômes est découverte de manière fortuite lors d’une analyse sanguine de routine. 

 

Lorsque des signes apparaissent, ils sont généralement liés à la cause sous-jacente de l’hyperferritinémie. En voici les symptômes les plus fréquents : 

  • Une sensation de fatigue persistante.
  • Des douleurs articulaires (fréquentes en cas d’hémochromatose).
  • Une prise de poids souvent liée au syndrome métabolique ou à une stéatose hépatique.
  • La présence d’une inflammation (douleurs, gonflements ou rougeurs selon les organes touchés).
  • Des douleurs abdominales ou une augmentation du volume du foie (hépatomégalie) dans le cas d’une surcharge ferrique.
  • Des palpitations ou des signes d’insuffisances cardiaques dans les cas plus avancés.
  • Une hyperpigmentation (formes sévères d’hémochromatose).
  • De la fièvre et une perte de poids dans les cas liés à des infections graves ou à certains cancers.

 

Si l’hyperferritinémie est liée à une maladie inflammatoire chronique comme l’anémie inflammatoire, des symptômes spécifiques comme des raideurs matinales ou des gonflements articulaires peuvent également être présents.

 

Comment diagnostiquer une ferritine élevée ?

 

Face à une ferritine élevée, un diagnostic précis est indispensable pour différencier une surcharge en fer d’autres causes possibles : 

 

Quels sont les examens nécessaires ?

Pour diagnostiquer une hyperferritinémie et en identifier la cause, plusieurs analyses biologiques sont nécessaires : 

  • Bilan sanguin de ferritine ;
  • Dosage du fer sérique pour évaluer la quantité de fer qui circule dans le sang ;
  • Ferritine et CRP (protéine C-réactive) pour détecter une inflammation ;
  • Bilan hépatique.

 

Selon les recommandations du VIDAL, des analyses supplémentaires peuvent être requises en fonction des résultats initiaux :

  • Coefficient de saturation de la transferrine (CST) ;
  • Numération formule sanguine (NFS) ;
  • Haptoglobine ;
  • TSH ;
  • Hémocultures ;
  • Sérologies virales (VIH, hépatites…) ;
  • Marqueurs spécifiques.

 

Comment interpréter les résultats de la ferritine ?

Les valeurs normales de ferritine diffèrent selon le sexe et l’âge :

  • Chez les femmes : 20 à 200 ng/mL.
  • Chez les hommes : 30 à 300 ng/mL.
  • Chez les enfants : 7 à 140 ng/mL (selon l’âge).

 

L’interprétation des résultats de la ferritine dépend des valeurs mesurées et du contexte clinique. Une ferritine élevée dans le sang peut refléter différents états, et son interprétation doit prendre en compte des facteurs comme le sexe, l’âge ou la présence d’autres anomalies biologiques.

 

Une ferritine élevée chez les femmes est moins fréquente que chez les hommes, en raison des pertes menstruelles qui réduisent les réserves de fer. Cette différence tend à s’estomper après la ménopause

 

Un taux de ferritine élevé avec un fer normal sérique est généralement le signe d’une inflammation ou d’une pathologie non liée à une surcharge en fer, comme une maladie inflammatoire chronique ou une infection.

 

Quels sont les traitements pour une ferritine élevée ?

 

La gestion d’une hyperferritinémie passe par l’identification précise de son origine pour proposer des traitements ciblés et adaptés à chaque situation : 

 

Quels sont les traitements médicaux ?

La phlébotomie est le traitement de référence pour les patients atteints d’hémochromatose génétique ou de surcharge ferrique. Ce procédé consiste à prélever régulièrement du sang pour réduire les réserves de fer dans l’organisme.

Dans certains cas, notamment lorsque la phlébotomie est contre-indiquée (insuffisance cardiaque, anémie), des médicaments chélateurs du fer peuvent être utilisés. 

Ces traitements, comme le déféroxamine ou le déférasirox, aident à éliminer l’excès de fer par les urines ou les selles.

 

Si l’hyperferritinémie n’est pas liée à une surcharge en fer, elle est souvent due à une inflammation, des infections ou un trouble métabolique.

Le médecin pourra ainsi prescrire :

  • Des anti-inflammatoires ou des traitements immunomodulateurs pour les maladies inflammatoires chroniques.
  • Des antiviraux ou antibiotiques en cas d’infections comme l’hépatite virale ou des infections bactériennes responsables d’une ferritine élevée.
  • Des médicaments spécifiques pour gérer le diabète, l’hypertension ou l’hypercholestérolémie en cas de stéatose hépatique.

 

Dans tous les cas, un suivi régulier des taux de ferritine, des paramètres hépatiques et de la fonction cardiaque est essentiel pour ajuster les traitements et prévenir les complications comme la fibrose.

 

Comment changer ses habitudes de vie ?

Savoir comment faire baisser la ferritine peut être utile en complément du traitement médical mis en place. 

Adopter une alimentation adaptée est l’une des meilleures façons de faire baisser la ferritine, surtout lorsque celle-ci est due à une surcharge en fer ou à des maladies du foie.

 

Au niveau des aliments à éviter, on retrouve :

  • Viandes rouges et abats ;
  • Produits enrichis en fer ;
  • Alcool ;
  • Fritures et graisses saturées. 

 

Certains aliments peuvent au contraire aider à réduire les niveaux de ferritine et limiter l’absorption du fer :

  • Fruits et légumes riches en antioxydants ;
  • Thés et cafés ;
  • Céréales complètes et légumineuses ;
  • Aliments riches en calcium.

 

En plus de l’adaptation du régime alimentaire, pratiquer une activité physique modérée améliore la sensibilité à l’insuline, réduit l’inflammation et contribue au maintien d’un foie en meilleure santé. 

Une bonne hydratation et un sommeil réparateur soutiennent également les processus de régénération du foie et réduisent les marqueurs inflammatoires, ce qui peut indirectement influencer le taux de ferritine.

 

Quels sont les remèdes naturels ?

Le thé, grâce à ses tanins, peut réduire l'absorption intestinale du fer non héminique (d'origine végétale). D'autres traitements naturels comme les plantes riches en tanins (pin, vigne, aubépine ou sainfoin), peuvent aussi limiter l’absorption du fer.

Sur avis médical, la prise de compléments alimentaires peut par ailleurs être envisagée en fonction des situations.

 

Quand faut-il consulter un médecin ?

 

Il est important de consulter un médecin dès qu’un taux élevé de ferritine est détecté et en cas de :

  • Symptômes persistants (fatigue inexpliquée, douleurs articulaires, prise de poids inhabituelle ou signes d’inflammation).
  • Si des antécédents familiaux existent.
  • En cas de maladies associées (troubles hépatiques, infections chroniques ou maladies inflammatoires).
  • Après un bilan sanguin anormal.

 

 

Si votre prise de sang révèle un taux élevé de ferritine, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour un diagnostic précis et un traitement adapté !

 

 

F.A.Q

 

Ferritine élevée : est-ce forcément une surcharge en fer ?

Une ferritine élevée n’est pas forcément liée à une surcharge en fer. Elle peut également être due à une inflammation, une infection ou des troubles métaboliques. 

 

Quels aliments éviter pour réduire la ferritine ?

Il est conseillé de limiter les viandes rouges, les abats, les produits enrichis en fer et l’alcool, qui peuvent aggraver une hyperferritinémie.

 

Ferritine élevée, mais fer normal : que cela signifie-t-il ?

Une ferritine élevée avec un fer normal est souvent liée à une inflammation ou une pathologie non associée à une surcharge en fer.

 

Est-ce que la ferritine élevée peut causer des complications graves ?

Si elle est liée à une surcharge en fer, une ferritine élevée peut entraîner des dommages au foie, au cœur et aux articulations, ou aggraver des pathologies inflammatoires.

 

 

 

 

Sources :