Saviez-vous qu’en 2023, 84 % des personnes interrogées en France métropolitaine se déclaraient favorables ou très favorables à la vaccination ? Si l’on ne peut que se réjouir de cet excellent chiffre, un mystère demeure : celui de l’insuffisance des couvertures vaccinales dans notre pays. Forte de ce constat, la Haute Autorité de Santé s’est récemment prononcée en faveur d’une simplification du calendrier vaccinal existant. Zoom sur les propositions de l’instance sanitaire.
C’est bien connu, la vaccination représente aujourd’hui l’un des moyens de prévention les plus efficaces face à diverses maladies anciennes ou récentes. En France métropolitaine, 84 % des personnes interrogées en 2023 se sont déclarées favorables ou très favorables à la vaccination en général, un pourcentage en hausse depuis 2019.
Si l’on ne peut que se réjouir de cet excellent chiffre, un mystère demeure cependant : celui de l’insuffisance des couvertures vaccinales dans notre pays…
Car les taux de vaccination français sont en effet largement inférieurs à ceux des autres pays européens. C’est par exemple le cas dans la population adolescente de 15 à 19 ans chez qui la couverture est faible pour la vaccination contre le HPV (papillomavirus humain) et la vaccination contre le méningocoque du sérogroupe C (moins de 50 % contre 80 % pour les sérogroupes ACWY chez les adolescents néerlandais).
C’est également le cas au sein de la population des personnes âgées de plus de 65 ans avec seulement 54 % des personnes vaccinées contre la grippe et 30,2 % contre le Covid-19. Les taux tombent à 2,9 % pour la vaccination contre le pneumocoque et moins de 5 % pour la vaccination contre le zona. Ces chiffres insuffisants ont de quoi inquiéter quand on sait que le pneumocoque touche autant les personnes de 65 ans et plus que les nourrissons de moins de 5 ans et que la fréquence du zona augmente avec l’âge et peut être à l’origine de douleurs chroniques très pénibles chez les sujets âgés.
Dès lors, comment expliquer ce phénomène français de décalage entre l’excellente adhésion vaccinale générale et le manque de couvertures vaccinales ? Force est de reconnaître que le calendrier vaccinal français n’est pas des plus simples à comprendre et surtout à mémoriser ! Enrichi progressivement de nouveaux vaccins depuis les années 90, il reste peu compréhensible pour une large partie de la population. Et ce ne sont pas les campagnes successives de vaccination contre le Covid-19 qui ont pu aider à le clarifier. Pas étonnant donc que tant de personnes ne soient pas à jour de leurs vaccins et ne sachent même pas quels vaccins sont recommandés à tel ou tel âge de la vie !
Dans ce contexte, la Haute Autorité de Santé s’est récemment prononcée en faveur d’une simplification du calendrier vaccinal. L’objectif ? Favoriser la compréhension de l’intérêt de la vaccination et son adoption par le plus grand nombre, qu’il s’agisse du grand public ou des professionnels de santé.
Pour simplifier au mieux le calendrier vaccinal existant, la Haute Autorité de Santé a donc choisi de s'appuyer sur des tranches d’âges « clés » de la vaccination. Ces tranches correspondent à des périodes de la vie où l’individu est particulièrement vulnérable face aux infections.
D’où l’intérêt de renforcer la vaccination à ces moments-là en vue d’augmenter les couvertures vaccinales :
Chez les nourrissons | Le système immunitaire est en effet immature et se trouve confronté pour la première fois à de nombreux virus et bactéries inconnus pour lui. C’est pour cette raison qu’il est particulièrement sujet à des infections répétées. S’agissant de la protection contre les méningocoques, la Haute Autorité de Santé recommande aujourd’hui une obligation vaccinale couvrant toutes les souches responsables des infections invasives avant 5 ans (méningocoques B et ACWY contre le seul méningocoque C actuellement). |
Chez les adolescents de 11 à 14 ans | La vaccination joue pleinement son rôle de protection préventive dans un contexte foisonnant d’interactions sociales qui vont aller crescendo du collège aux études supérieures et lors du démarrage de la vie sexuelle. Particulièrement vulnérables à certaines infections potentiellement graves comme les infections au papillomavirus humain (HPV) ou aux méningocoques, les adolescents se verront donc recommander un vaccin contre les méningocoques A, C, W, Y ainsi qu’un vaccin contre les HPV. |
Chez les personnes âgées de 65 ans et plus | La fragilité accrue face aux infections bactériennes (pneumocoque) et virales (grippe, covid, zona et virus respiratoire syncytial) s’explique par la diminution progressive de leur immunité cellulaire. La Haute Autorité de Santé leur recommande donc un nouveau vaccin contre le zona en plus des vaccins antigrippaux et anti-Covid-19. |
Quant aux femmes enceintes | Elles se trouvent particulièrement fragiles à certaines infections comme la grippe ou le Covid-19. D’où l’importance de profiter de la grossesse pour faire le point sur leurs vaccinations. |
À travers la simplification du calendrier vaccinal par tranches d’âges, la Haute Autorité de Santé ambitionne d’impliquer davantage chaque individu dans le suivi de ses propres vaccinations. Nul doute que cette initiative, en complément d’autres actions de sensibilisation, contribuera à améliorer la couverture vaccinale de la population !
Sources :