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Trop de sucres ajoutés dans les aliments transformés !

L'équipe de rédaction de MEDADOM
24 mai 2024 08:30:00

Véritable enjeu de santé publique, la prévention du diabète et de l’obésité implique de réduire la quantité de sucres ajoutés dans notre alimentation. Or, un récent bilan de l’Anses révèle que la majorité des boissons et des aliments transformés contient au moins un ingrédient sucrant ou vecteur de goût sucré. Zoom sur les conclusions de cette analyse. 

 

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Impact d’une consommation excessive de sucres sur la santé 

 

En France, près de 20 % des adultes et 25 % des adolescents de 13 à 17 ans consomment chaque jour plus de 100 grammes de sucres totaux. Quant aux plus jeunes, 75% des enfants de 4 à 7 ans et 60% des 8 à 12 ans dépassent les valeurs seuils respectives de 60 et 75 grammes par jour.

 

Morceaux de sucres rajoutés dans les aliments transformés.


Or, au quotidien, un apport alimentaire excessif en sucres n’est pas anodin. En dépassant les apports énergétiques journaliers recommandés, le consommateur s’expose en effet à un risque accru de surpoids, d’obésité, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires ou de certains cancers.


D’où l’importance de réduire la quantité de sucres dans nos apports alimentaires pour prévenir le diabète et l’obésité au sein de la population. Mais ce n’est pas chose aisée quand on sait que la majorité des boissons et des aliments transformés contient au moins un ingrédient sucrant ou vecteur de goût sucré ! C’est ce que révèle un récent bilan de l’Anses. 

 

 

 

Des produits trop chargés en sucres ajoutés 

 

Une analyse d’un large éventail de produits existants

 

Pour en arriver à cette conclusion, l’instance sanitaire a étudié la liste des ingrédients de plus de 54 000 produits répertoriés par l’Observatoire de l’alimentation (Oqali) et disponibles sur le marché entre 2008 et 2020 (biscuits, gâteaux, plats préparés, sauces, glaces, confitures etc…). 

Depuis sa création en 2008, l’Observatoire de l’alimentation (Oqali) suit l’évolution de la qualité nutritionnelle des produits transformés de façon neutre. 

 

Femme qui regarde l'étiquetage de sauces dans un rayon de supermarché.

 

En s’appuyant sur l’étiquetage des produits, les experts de l’Anses ont ainsi mesuré la fréquence d’utilisation des ingrédients sucrants ou vecteurs de goût sucré : saccharose, sucre, sirop de glucose-fructose, aspartame etc. L’intérêt de cette analyse réside dans le fait qu’elle prend en compte l’ensemble des ingrédients sucrants : les sucres ajoutés mais également les ingrédients entretenant le goût sucré sans apporter d’énergie (tels que les édulcorants). 

 

Ingrédients sucrants ou goût sucré dans la plupart des produits

 

 Il ressort de cette étude les observations suivantes : 

 

  • 77% des produits alimentaires analysés contiennent au moins un ingrédient sucrant ou vecteur de goût sucré. 

 

  • 58 % des produits alimentaires analysés affichent du saccharose (équivalent du « sucre de table ») dans leur composition.

 

  • 59 % des produits alimentaires étudiés utilisent une classe ou une combinaison de deux classes d’ingrédients sucrants ou de vecteurs de goût sucré.


Et, fait surprenant, les catégories de produits salés sont également concernées avec au moins un ingrédient sucrant dans la composition de nombreux aliments (sauces, charcuteries, bouillons et potages).

Les sucres dans les produits salés sont par exemple utiles aux industriels pour adoucir le goût de certaines préparations légèrement acides telles que les ratatouilles. 

 

 

 

Vers une baisse du nombre de produits contenant du sucre

 

Une baisse liée aux reformulations de produits

 

Cette étude révèle par ailleurs que les dix dernières années ont vu une baisse notable du pourcentage de produits contenant des ingrédients sucrants avec : 

 

  • Des diminutions conséquentes dans la composition des produits salés. 
  • Une forte baisse de l’utilisation des édulcorants intenses (notamment l’aspartame).  


Cette baisse peut s’expliquer par des reformulations de produits avec une moindre utilisation des sirops de sucres ou des édulcorants de synthèse par exemple. 


En revanche, cette étude globale ne permet pas de dresser un bilan de l’évolution de la teneur en sucres totaux dans la composition des produits alimentaires. Car moins d’ingrédients sucrants dans la composition ne signifie pas forcément une moindre teneur en sucres. 

 


Des boissons rafraîchissantes moins sucrées qu’avant

 

Boissons rafraîchissantes contenant beaucoup de sucres.


C’est pourquoi les experts de l’Anses ont également conduit des études spécifiques sur les teneurs en sucres de certains groupes d’aliments qui en contiennent le plus, comme les boissons rafraîchissantes sans alcool. Ils se sont donc penchés sur un catalogue de plus de 4 500 références (sodas, eaux aromatisées, boissons aux fruits, boissons énergisantes, etc) commercialisées entre 2010, 2013 et 2019. 


Ils ont ainsi observé une baisse des teneurs en sucre dans les boissons sucrées (avec ou sans édulcorant) entre 2013 et 2019. Cette baisse pourrait s’expliquer par la taxe sur les boissons contenant des sucres ajoutés et/ou des édulcorants entrée en vigueur en 2012 et renforcée en 2018.  


À l’instar des boissons, beaucoup de produits alimentaires pourraient faire l’objet d’une réduction de la teneur en ingrédients sucrants. Pour l’Anses, il est tout à fait possible de réduire encore l’emploi des ingrédients sucrants dans les produits alimentaires. L’Agence exhorte ainsi les industriels et les pouvoirs publics à se saisir du sujet pour réduire ces teneurs dans les boissons et les aliments transformés. Il en va de la santé de l’ensemble de la population !

 

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Sources :