Skip to main content

Combien de temps faut-il à notre cerveau pour se remettre de l'alcoolisme ?

L'équipe de rédaction de MEDADOM
15/04/24 08:30

La consommation excessive et régulière d'alcool a des effets négatifs sur notre cerveau. Une nouvelle étude suggère que ces dégâts seraient réversibles ! Plus intéressant encore, 7 mois seraient suffisants pour que notre cerveau se remette de manière satisfaisante de l'alcoolisme, à condition d'être non fumeur et en bonne santé par ailleurs. Il n'est jamais trop tard pour se sevrer de l'alcool.  

 

Vous avez besoin de consulter mais votre médecin n'est pas disponible ? Les médecins partenaires MEDADOM sont disponibles 7j/7.

 

Homme alcoolique en sevrage, refusant de l'alcool.

 

Quels sont les effets néfastes de la consommation excessive d'alcool sur le cerveau ? 

 

L'épaisseur corticale reflète la densité et le nombre de cellules dans une colonne corticale. Cela signifie aussi la taille des cellules nerveuses, le nombre de connexions (appelées synapses) et le taux de myélinisation (la gaine autour des nerfs). Les personnes souffrant de troubles liés à l'usage de l'alcool ont tendance à avoir un cortex plus mince. C'est encore plus vrai pour les  personnes qui ont également des conditions proathérogènes (comme l'hypertension ou le diabète) ou qui sont fumeuses

 

Des études antérieures ont montré qu' une récupération partielle de l'épaisseur corticale au cours du premier mois d'abstinence était possible. Dans les mois qui suivent, le cortex reste généralement plus mince chez les personnes anciennement alcooliques par rapport à des individus en bonne santé. L'ampleur de la récupération de l'épaisseur corticale sur une période de plus de 6 mois était jusqu'à présent inconnue.

 

Vous consommez régulièrement de l'alcool. Vous vous demandez si vous êtes concerné par l'alcoolisme ?  N'hésitez pas à en discuter rapidement avec votre médecin traitant. Si celui-ci n'est pas disponible dans les prochains jours, vous pouvez en discuter avec un médecin en téléconsultation. 

 

 

 

Comment l'étude a-t-elle été menée ?

 

L'objectif de cette étude longitudinale était de déterminer les changements de l'épaisseur corticale régionale sur une période d'environ 7,3 mois d'abstinence continue chez des personnes alcooliques cherchant à stopper leur consommation.

 

Quel était le nombre de participants ? 

 

Des évaluations après environ une semaine (chez 68 personnes), un mois (chez 88 personnes)  et 7,3 mois (chez 40 personnes) d'abstinence d'alcool et de substances illicites (drogues) ont été réalisées. Un groupe témoin de 45 personnes n'ayant jamais fumé a également été étudié. Les participants ont passé des IRM pour mesurer l'épaisseur de 34 zones différentes de leur cerveau, dont l'épaisseur corticale. 

 

Les auteurs ont été particulièrement attentifs aux effets des pathologies sous-jacentes, au tabagisme, aux éventuels troubles psychiatriques, à la consommation de drogues par les personnes participantes sur les changements de l'épaisseur corticale, afin d'éviter tout biais d'interprétation. 

 

 

Les résultats après 7 mois d'abstinence 

 

Les auteurs sont parvenus aux conclusions suivantes :

  • Chez les personnes ayant des troubles de la consommation d'alcool, l'épaisseur corticale gagne en épaisseur dans l'ensemble du cerveau de manière significative, au bout d'une semaine, d'un mois et de 7,3 mois d'abstinence. Ce qui signifie que même au bout de 7 mois, il y a encore des bénéfices

  • Le gain en épaisseur corticale est plus important entre une semaine et un mois comparé à entre un mois et 7,3 mois d'abstinence. Ce qui signifie que les bénéfices sont particulièrement importants durant le premier mois d'arrêt. 

  • Les personnes ayant une condition proathérogène récupèrent moins bien que les personnes qui n'en ont pas. De même, les personnes qui fument récupèrent moins bien lors de l'abstinence d'alcool que les personnes qui ne fument pas. Ce qui signifie que les personnes en bonne santé et non fumeuses récupèrent mieux. 

 

 

Quelques conseils pour arrêter de boire de l'alcool

 

Arrêter de boire de l'alcool est un défi important. Vous avez réussi le plus difficile : prendre conscience que votre consommation d'alcool était excessive. Voici quelques conseils :

 

  • Fixer des objectifs réalistes : Commencez par réduire progressivement votre consommation plutôt que d'arrêter brusquement. Fixez des objectifs clairs et réalisables.

  • Comprendre les déclencheurs : Identifiez les situations ou les émotions qui vous incitent à boire et trouvez des moyens de les gérer autrement.

  • Chercher du soutien : Parlez à des amis ou à des membres de votre famille en qui vous avez confiance. Rejoignez un groupe de soutien. Consultez un professionnel de santé, un médecin addictologue.

  • Adopter un mode de vie sain : Faites de l'exercice régulièrement, mangez équilibré et essayez de bien dormir. Ces habitudes peuvent réduire le stress et améliorer votre bien-être général.

  • Trouver des alternatives : Remplacez l'alcool par des boissons non alcoolisées.

  • Célébrer les petites victoires : Chaque jour sans alcool est une réussite. Récompensez-vous !

  • Rester patient et indulgent envers soi-même : La rechute peut faire partie du processus. Ne soyez pas trop dur avec vous-même et continuez à avancer vers votre objectif.

 

 

Sources :