Santé décomplexée

Comment les hormones influencent-elles psychologiquement les femmes ?

Rédigé par L'équipe de rédaction MEDADOM | 03/12/24 15:00

Dès la puberté puis à chaque étape importante de leur vie comme la grossesse ou la ménopause, les femmes subissent des bouleversements hormonaux qui peuvent déséquilibrer leur bien-être émotionnel. Ces changements ne se voient pas toujours de l’extérieur, mais ils se ressentent profondément et peuvent être mal compris par l’entourage. MEDADOM vous informe sur la place des hormones chez la femme de la puberté à la ménopause et comment ces fluctuations hormonales influencent leur santé mentale.

 

Quelle est la place des hormones chez la femme ?

 

Les hormones occupent une place centrale dans la vie des femmes et influencent de nombreux aspects de leur santé physique et mentale. Voici les périodes où les changements hormonaux peuvent être les plus fréquents : 

 

La puberté : un bouleversement psychologique

La puberté marque le début de profondes transformations physiques chez les jeunes filles. Le regard des autres, quelque soit leur genre, peut les séduire ou les déstabiliser. La puberté est aussi une période où de nombreux adolescents se questionnent sur leur orientation sexuelle et leur identité de genre. Si certaines n'ont aucun doute, d'autres traversent des périodes de questionnement intense qui nécessitent un accompagnement spécialisé.

 

La puberté peut aussi entraîner une prise de poids due à des comportements alimentaires inadaptés et à un manque d'activité physique. Les adolescents en surpoids peuvent parfois ressentir une insatisfaction de leur apparence physique, développant ainsi des complexes pouvant persister à l’âge adulte.

De plus, la modification de l’odeur corporelle, l'augmentation de la transpiration et l’apparition de l’acné sont souvent vécues comme des désagréments supplémentaires.

 

Pendant la puberté, les adolescents deviennent également plus préoccupés par leur image et sont fréquemment attirés par certaines personnes. Ils sont particulièrement sensibles à l’opinion de leurs camarades, ce qui intensifie leur fragilité psychologique.

Le sentiment d'être différent, "pas comme les autres" est fréquent, notamment parce que la puberté commence et progresse différemment chez chacun !

 

Périodes prémenstruelles et troubles dysphoriques

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est un trouble dépressif qui survient durant la deuxième phase du cycle menstruel et qui touche 3 à 8 % des femmes en âge de procréer. Le terme "prémenstruel" signifie que ces symptômes apparaissent avant les règles et disparaissent généralement avec leur arrivée.

Le TDPM est une forme sévère du syndrome prémenstruel (SPM) avec des effets bien plus intenses sur l'humeur et les émotions. Les femmes atteintes ne ressentent pas seulement des douleurs physiques, mais aussi des symptômes émotionnels et psychologiques prononcés :

  • Tristesse profonde et anxiété ;
  • Changements d'humeur ;
  • Fatigue extrême et troubles du sommeil ;
  • Perte d'intérêt pour les activités habituelles.

 

Ces symptômes se limitent habituellement à la deuxième partie du cycle menstruel. La répétition de ces signes sur au moins deux ou trois cycles doit alerter et conduire à en parler à un médecin ou au gynécologue.

Contrairement à la dépression, ces symptômes disparaissent avec l'arrivée des règles, pour revenir ensuite au cycle suivant.

 

Comment diagnostiquer un TDPM ? 

Pour diagnostiquer le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), suivre plusieurs étapes est recommandé. En premier lieu, tenir un journal des symptômes en notant quotidiennement les manifestations physiques et émotionnelles sur plusieurs cycles menstruels (habituellement deux à trois mois).

Ensuite, une consultation médicale avec un médecin généraliste ou un gynécologue est nécessaire. Le professionnel de santé passera en revue le journal des symptômes et effectuera une anamnèse complète. Le diagnostic repose sur les critères du DSM, avec la présence d'au moins cinq symptômes dans la dernière semaine avant le début des règles. Les symptômes doivent ensuite s’atténuer quelques jours après la survenue des règles et disparaître la semaine suivante.

 

La grossesse : baby-blues et dépression post-partum

La grossesse et l'accouchement sont des expériences incroyablement intenses, remplies de moments de joie, d'excitation, mais aussi de défis émotionnels et physiques.

Après la naissance, de nombreuses nouvelles mamans se retrouvent à naviguer dans des montagnes russes émotionnelles, souvent sans s'y attendre.

On entend fréquemment parler de baby-blues et de dépression post-partum, mais comprendre la différence entre ces deux états peut vraiment faire une différence dans la vie des nouvelles mères : 

Le baby-blues touche environ 80 % des nouvelles mamans et peut durer jusqu'à deux semaines. Voici quelques symptômes courants :

  • Sautes d'humeur ;
  • Anxiété ;
  • Irritabilité ;
  • Sentiment de surcharge émotionnelle ;
  • Fatigue ;
  • Sensibilité accrue.

 

Ces émotions et ces sentiments sont habituellement temporaires et sont majoritairement causés par les changements hormonaux rapides après la naissance, avec la chute des niveaux d'œstrogène et de progestérone.

 

La dépression post-partum est une situation plus grave et persistante. Elle peut se manifester dans les semaines ou les mois suivant la naissance de votre bébé et affecte approximativement 10 à 15 % des nouvelles mamans.

Contrairement au baby-blues, les symptômes de la dépression post-partum sont plus intenses et ne disparaissent pas d’eux-mêmes.

Voici quelques symptômes de la dépression post-partum :

  • Sentiment de culpabilité ;
  • Irritabilité ;
  • Anxiété intense ;
  • Tristesse, repli sur soi ;
  • Épuisement physique et émotionnel ;
  • Perte d’intérêt pour les activités et les loisirs d’avant l’accouchement ;
  • Troubles du sommeil ;
  • Perte d’appétit ;
  • Troubles sociaux.

 

Les causes de la dépression post-partum sont complexes et regroupent des facteurs hormonaux, génétiques, psychologiques et environnementaux.

Les déséquilibres hormonaux jouent un rôle, mais le manque de soutien, le stress ainsi que des antécédents personnels de dépression contribuent aussi à l’apparition de la dépression post-partum.

 

La ménopause : joue-t-elle sur l'humeur ?

La préménopause, ou périménopause, est la phase de transition qui précède la ménopause. Elle débute plusieurs années avant la ménopause elle-même et se caractérise par des fluctuations hormonales irrégulières.

Durant cette période, les femmes commencent souvent à ressentir certains des symptômes associés à la ménopause.

Celle-ci survient lorsque les ovaires cessent progressivement de produire les hormones œstrogènes et progestérone. Ces hormones interviennent dans la régulation de nombreuses fonctions physiques, y compris l'humeur.

Leur diminution progressive entraîne divers symptômes émotionnels et physiques. 

Parmi les effets émotionnels, il est fréquent de retrouver à la ménopause : 

  • De l’anxiété ;
  • Une nervosité accrue ;
  • L’apparition de crises d’angoisse ;
  • De l’irritabilité ;
  • Des moments de tristesse inexpliqués ;
  • Des sautes d’humeur ;
  • Des troubles de la concentration, etc.

 

Ces symptômes varient en intensité et en durée d'une femme à l'autre. Les fluctuations hormonales sont les principaux coupables, mais d'autres facteurs comme le stress, les changements de style de vie et les préoccupations liées au vieillissement peuvent également contribuer à leur apparition.

 

Quelles sont les conséquences d'un déséquilibre hormonal ?

 

Les hormones régulent de nombreux processus biologiques et émotionnels. Quand elles ne sont pas en équilibre, cela peut avoir des répercussions variées et significatives sur le bien-être : 

 

Symptômes physiques 

Chez les femmes, des niveaux anormaux d'œstrogènes et de progestérone entraînent des irrégularités menstruelles, des règles douloureuses, ou même l'absence de menstruations. On peut aussi remarquer une prise de poids inexplicable, souvent concentrée autour de l'abdomen et des changements au niveau de l'appétit.

La peau n'est pas en reste également, avec des problèmes comme l'acné adulte ou la sécheresse excessive. Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, surtout pendant la ménopause, sont aussi des signes courants de déséquilibre hormonal.

 

Effets sur l'humeur d’un dérèglement hormonal

Les hormones ne contrôlent pas seulement le corps, mais aussi l’esprit ! Un déséquilibre hormonal peut provoquer des montagnes russes émotionnelles. On peut donc se sentir plus irritable, avoir des sautes d'humeur, ou même traverser des épisodes de dépression ou d'anxiété.

Le stress pourrait devenir un compagnon constant, avec des crises d'angoisse plus fréquentes. De plus, les problèmes de concentration, le brouillard mental et les troubles de la mémoire rendent la vie quotidienne plus difficile, au travail comme à la maison.

 

Conséquences sur la santé sexuelle et reproductive 

Les déséquilibres hormonaux perturbent également la vie sexuelle et reproductive avec une diminution de la libido, des douleurs pendant les rapports sexuels et des problèmes de fertilité à mesure que la ménopause s’installe par exemple.

Pour les femmes en âge de procréer, des niveaux hormonaux déséquilibrés peuvent rendre la conception plus difficile et augmenter le risque de fausses couches.

 

Sur le long terme, ne pas traiter un déséquilibre hormonal peut avoir des conséquences plus graves. Par exemple, la diminution des niveaux d'œstrogènes affecte la densité osseuse et augmente le risque d'ostéoporose.

Il peut aussi contribuer à des problèmes cardiovasculaires et augmenter le risque de développer des maladies chroniques comme le diabète de type 2

 

N’hésitez pas à consulter un médecin dès que vous ressentez des symptômes de dérèglement hormonal. Celui-ci saura répondre à vos questions et vous orienter vers le traitement médical le plus adapté à votre situation !

 

 

 

Sources :