L'équipe de rédaction MEDADOM jeudi 12 janvier 2023

Quelle efficacité des contraceptions naturelles ?


Selon l’INSEE, le moyen de contraception le plus utilisé à ce jour en France reste la pilule. En outre, 8 % de la population n’a recours à aucune contraception. Contrairement aux méthodes contraceptives comme la pilule ou le stérilet, les contraceptions naturelles ne se basent pas sur l’utilisation d’un produit spécifique, mais sur l’observation et l’écoute du corps.

Quelles sont les différentes techniques possibles ? L’efficacité des méthodes de contraception naturelle est-elle comparable aux moyens de contraception plus classiques ? Comment les appliquer au quotidien ? MEDADOM répond à toutes vos questions.

 

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Quels sont les différents types de contraception naturelle ?

 

En matière de contraception, deux catégories sont actuellement disponibles : les méthodes conventionnelles comme la pilule ou le stérilet, et les méthodes dites naturelles qui ne reposent pas sur l’utilisation d’un produit spécifique mais sur l’observation du corps et le suivi de ses modifications biologiques tout au long du cycle menstruel. 

Depuis quelques années, les méthodes de contraception classiques comme la pilule qui est le moyen de contraception le plus utilisé en France suscitent de nombreuses interrogations. En effet, les contraceptifs oraux contiennent des hormones pour la pilule ou du cuivre pour le stérilet, qui peuvent avoir des conséquences sur la santé. On parle par exemple d’un risque plus élevé de thrombose pour certaines pilules ou encore de modification du microbiote intime pour le stérilet cuivre. Plusieurs types de contraception naturelle existent et peuvent être testés par les femmes qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas opter pour un moyen de contraception classique : 



La méthode Ogino ou méthode du “calendrier”

 

Mise au point par un gynécologue japonais, la méthode Ogino repose comme son nom l’indique sur le suivi calendaire des jours les plus fertiles où les rapports sexuels doivent être évités. Rappelons que la femme n’est fertile que quelques jours par an - de quelques jours avant l’ovulation à quelques jours après - qui définissent la période où le risque de tomber enceinte est plus élevé. 

 

La méthode du calendrier n’est pas faite pour toutes les femmes et s'adresse plus particulièrement aux femmes ayant des cycles très réguliers. Elle nécessite également une période d’adaptation de minimum 6 mois où le cycle doit être minutieusement calculé pour définir de façon précise les jours les plus propices à l’ovulation. 



La méthode du retrait

 

Deuxième méthode naturelle de contraception : la méthode du retrait. Contrairement aux autres techniques, cette méthode implique l’homme et non la femme. En effet, la méthode du retrait consiste à éviter l’éjaculation dans le vagin de la femme en retirant le pénis quelques instants avant l’arrivée de celle-ci pendant le rapport pour que le sperme ne rentre pas en contact avec les muqueuses.

Cette technique est assez difficile à mettre en place de manière concrète : l’éjaculation étant un réflexe, il est souvent difficile pour l’homme de reconnaître son arrivée. Cela peut également créer un sentiment de frustration pour lui, comme pour la femme.



La méthode de la température

 

Tout au long du cycle menstruel, la température corporelle de la femme varie de manière imperceptible. Lorsque l’ovulation a lieu, la température du corps a tendance à légèrement augmenter (on parle de 0,2 à 0,5 degré). La méthode de la température consiste donc à prendre sa température chaque matin et à créer une courbe de température permettant de définir quand l’ovulation a lieu. 

 

Comme pour la méthode du calendrier, la méthode de la température implique un suivi quotidien et des cycles réguliers. Les résultats peuvent également être faussés en cas de fièvre, ou si la température n’est pas relevée chaque jour dans les mêmes conditions. 



La méthode Billings

 

Créée dans les années 1970 par John et Evelyn Billings, deux médecins australiens, la méthode Billings se base sur l’observation de la glaire cervicale fabriquée par le col de l’utérus. Cette substance empêche les spermatozoïdes d’atteindre l’utérus à certains moments du cycle. À l’inverse, en période de fécondité, la glaire cervicale favorise leur transport pour maximiser les chances de concevoir. La méthode Billings repose donc sur l’observation quotidienne de la consistance et de l’aspect de la glaire cervicale pour déterminer le moment du cycle où la femme se trouve. 

L’inconvénient de cette méthode est que la femme doit avoir une très bonne connaissance de son corps pour détecter des modifications parfois subtiles. Comme pour la température, la consistance de la glaire cervicale peut aussi être amenée à être modifiée par exemple en cas d’infection ou en fonction du désir sexuel, ce qui peut fausser les observations.

 

Contraception naturelle et IST : comment ça marche ?

Comme tous les autres moyens de contraception classiques comme la pilule ou le stérilet, les techniques de contraception naturelles ne protègent pas contre les infections sexuellement transmissibles. Pour éviter tout risque d’infection et de contamination, le port du préservatif reste conseillé avec ces techniques. 

 

 

 

Comment appliquer une contraception naturelle ?

efficacité contraception naturelle

 

Toutes les femmes si elles le souhaitent peuvent opter pour une contraception naturelle. Cependant, en raison de la rigueur et de la connaissance du corps que les différentes techniques imposent, elles seront déconseillées à l’adolescence ainsi qu’à la ménopause, périodes où les cycles menstruels ne sont pas fixes et peuvent fluctuer. Les méthodes de contraception naturelle seront également plus fiables pour les femmes ayant des cycles très réguliers sur une période de minimum 6 mois. 

 

  • En ce qui concerne la méthode du retrait, le partenaire doit faire preuve d’une grande maîtrise de son corps et être à l’écoute de ses sensations pour arrêter le rapport sexuel avant que survienne l’éjaculation. Les premiers temps, il est conseillé d’utiliser en complément un préservatif afin d’affiner ses ressentis et savoir exactement à quel moment se retirer car même une goutte de sperme engendre un risque de grossesse.

 

  • Pour la méthode Ogino, le calcul des cycles se base sur les 12 derniers mois en identifiant le cycle le plus long et le cycle le plus court. À titre d’exemple, lorsque le cycle le plus court de la femme est de 25 jours et le plus long de 33, la période de fécondité devrait commencer au 7ème jour et se terminer au 22ème jour. Il est donc conseillé de ne pas avoir de rapport sexuel pendant cette période si l’on ne souhaite pas avoir d’enfant (et à l’inverse de maximiser les rapports si l’on souhaite tomber enceinte).

 

  • Pour maximiser l’efficacité de la méthode de la température, il est recommandé de la mesurer chaque matin au lever et à la même heure, en utilisant le même thermomètre pour obtenir un chiffre le plus fiable possible. Privilégiez la prise de température orale, vaginale ou rectale et commencez à faire votre courbe dès le premier jour des règles. Précisez également par écrit les symptômes et sensations que vous ressentez ainsi que vos heures de sommeil. 

 

  • Enfin, pour la méthode Billings, celle-ci nécessite une formation qui peut être suivie de plusieurs façons pour apprendre à bien connaître son corps et à détecter les modifications de sensations au niveau de la vulve et les changements d’aspect de la glaire cervicale. 

 

 

 

Quels sont les risques en cas de contraception naturelle ?

 

Toutes les méthodes de contraception se basent sur une efficacité théorique et pratique. Chaque moyen de contraception comporte ses propres risques : oubli pour la pilule, déplacement pour le stérilet, altération du préservatif, etc. Les contraceptions naturelles présentent également des risques non négligeables d’inefficacité qui peuvent conduire à une grossesse. Celles-ci sont de ce fait réservées pour les couples ouverts à une grossesse non désirée. 

 

  • La méthode de la température est l’une des méthodes les plus contraignantes car elle oblige la femme à prendre sa température chaque matin à la même heure. La température du corps fluctue également en fonction de nombreux facteurs, par exemple en cas de simple rhume.

 

  • La méthode Ogino présente également un risque car l’ovulation est par nature imprévisible, même lorsque l’on a des cycles réguliers habituellement. Un stress un peu plus intense peut suffire à décaler de quelques jours l’ovulation et augmenter le risque de grossesse. 

 

  • La méthode Billings, comme celle de la température, est également considérée comme peu fiable car la consistance de la glaire cervicale peut se modifier en présence de facteurs externes comme une infection ou en fonction du désir sexuel.

 

  • La méthode du retrait présente pour sa part un taux d’échec jusqu’à 22 %. En effet, juste avant l’éjaculation, l’homme sécrète du liquide pré séminal qui contient des spermatozoïdes en nombre suffisant pour déclencher une grossesse. Même si l’homme se retire avant l'éjaculation, il existe donc un risque non négligeable.

 

 

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