L'anorexie mentale est une pathologie assez fréquente chez les adolescents et les jeunes adultes. Les femmes sont plus souvent touchées et on sait maintenant pourquoi ! En effet, une étude menée chez des rongeurs a mis à jour le mécanisme physiopathologique permettant d'expliquer pourquoi le sexe féminin est plus vulnérable face à cette maladie. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Biology of sex differences.
L'anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire. Il est caractérisé par une peur intense de prendre du poids et une distorsion de la perception du corps qui mène à une restriction alimentaire sévère et à une perte de poids significative. Ce trouble affecte principalement les adolescents et les jeunes adultes, avec une prévalence plus élevée chez les femmes, bien qu'il puisse également toucher les hommes.
La cause de l'anorexie est multifactorielle, impliquant des facteurs génétiques, psychologiques, familiaux, et sociaux. Les individus atteints peuvent présenter une grande variété de symptômes, y compris une restriction alimentaire extrême, des exercices physiques excessifs et une utilisation inappropriée de laxatifs ou de diurétiques. Ces comportements peuvent avoir des conséquences graves sur la santé, telles que des troubles cardiaques, des problèmes osseux, une infertilité et un risque accru de mortalité.
Le traitement de l'anorexie mentale est complexe et nécessite une approche multidisciplinaire, incluant une prise en charge psychologique, nutritionnelle, et médicale. La thérapie cognitive-comportementale est souvent efficace pour traiter les aspects psychologiques du trouble, tandis que le suivi nutritionnel aide à rétablir un poids corporel sain. Malgré la gravité de cette pathologie, une intervention précoce et un soutien continu peuvent améliorer significativement le pronostic pour ceux qui souffrent d'anorexie mentale.
Le modèle d'anorexie basé sur l'activité (ABA) se distingue comme une méthode de référence pour l'étude de l'anorexie mentale chez les modèles animaux, plus spécifiquement chez les rongeurs. Sa conception allie une restriction alimentaire à l'opportunité pour l'animal d'exercer une activité physique via une roue. Il permet de reproduire fidèlement non seulement les symptômes comportementaux mais aussi les conséquences physiologiques observées dans l'anorexie mentale.
Ce modèle a permis de mettre en lumière plusieurs aspects essentiels de l'anorexie mentale :
Des souris C57Bl/6, tant mâles que femelles, ont été soumises au protocole ABA, qui restreint progressivement l'accès à la nourriture tout en permettant une activité physique libre. Les évaluations, effectuées le 17ème jour, se sont concentrées sur l'expression des gènes de l'horloge circadienne dans les tissus périphériques et centraux, ainsi que sur la composition du microbiote intestinal, via des analyses RT-qPCR et qPCR respectivement.
Les souris ABA ont montré une diminution significative de l'apport alimentaire et une perte de poids, avec une activité physique diurne accrue variant selon le sexe. Plus précisément, l'expression altérée des gènes de l'horloge circadienne (tels que Bmal1, Per1, Per2, Cry1, Cry2) a été observée principalement chez les souris femelles dans le noyau suprachiasmatique (SCN) et le tractus intestinal. Ces altérations soulignent des différences sexuelles dans la réponse à l'ABA, affectant de manière variée l'expression génique dans le foie et l'intestin.
Ces résultats illustrent l'impact significatif du modèle ABA sur l'expression des gènes de l'horloge circadienne et sur la composition du microbiote intestinal, soulignant l'existence de variations importantes entre les sexes.
Cette étude renforce l'idée que les interactions entre les rythmes circadiens, le microbiote et les comportements alimentaires sont complexes et méritent une exploration plus approfondie, en particulier dans le contexte de l'anorexie mentale.
La recherche future devrait continuer à décomposer ces interactions complexes pour mieux comprendre l'anorexie mentale, en prenant en compte les différences entre les sexes. Les études futures pourraient être axées sur les manières de traiter cette pathologie plus efficacement en tenant compte du sexe du patient. Enfin, l'exploration de modèles alternatifs pour d'autres troubles alimentaires pourrait enrichir notre compréhension globale des perturbations alimentaires et comportementales liées aux rythmes circadiens et au microbiote intestinal.
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