Le stress est le mal de notre siècle : en 2017, 9 Français sur 10 déclaraient avoir déjà subi du stress, dont 1 sur 2 dans l’année écoulée, et ce, avant le COVID donc.
Or le stress a de nombreuses incidences sur la santé physique et mentale. Mais qu’en est-il de ses conséquences sur la peau ?
Acné, psoriasis, vieillissement accéléré de la peau… tour d’horizon des signes qui indiquent que la peau aussi, subit le stress !
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D’après le dictionnaire Larousse, le stress est un « état réactionnel de l'organisme soumis à une agression brusque ». Toutefois, lorsque l’on parle de stress dans le langage courant, il ne s’agit pas toujours d’une agression brusque. En effet, le stress peut être aigu, mais il peut aussi être chronique.
De plus, le mot « stress » regroupe à la fois les facteurs d’agression qui engendrent des effets sur le corps, mais aussi l’ensemble de ces manifestations. Ainsi, tout stress n’est pas d’ordre psychologique. Un stress peut aussi être physique ; c’est le cas d’une maladie ou un accident par exemple.
Les causes et les manifestations du stress sont très variables selon les individus, selon leur histoire de vie et le contexte de survenue.
D’un point de vue biologique, le stress active l’axe corticotrope et agit sur toutes les fonctions de l’organisme, en particulier immunitaires.
Et la peau ne fait malheureusement pas exception ! Outre les facteurs génétiques et héréditaires, de nombreux facteurs de risques environnementaux et internes peuvent stresser la peau :
Le stress perturbe la régulation de la peau, notamment car cette dernière possède des neurotransmetteurs en commun avec le système nerveux (car ils dérivent tous les deux du même tissu embryonnaire), telle que la sérotonine. De plus, les systèmes immunitaire et endocrinien sont également impliqués dans cette régulation.
Dilatation des vaisseaux sanguins (avec rougissement), inflammation, production accrue de sébum, sécheresse, troubles de la pigmentation de la peau… autant d’effets que peut avoir le stress sur la peau !
De plus, le stress peut aggraver de nombreuses maladies de la peau, a fortiori celles dans lesquelles l’immunité ou des processus inflammatoires interviennent (psoriasis, dermatite atopique ou séborrhéique, acné, herpès…), en produisant des hormones, des neuropeptides ou des cytokines inflammatoires.
Enfin, une maladie cutanée déclenchée ou renforcée par le stress peut, à son tour, devenir génératrice de stress. Un véritable cercle vicieux…
L’acné se manifeste par une peau grasse (hyperséborrhée), des points noirs, des microkystes voire des papules et des pustules.
L’acné est une maladie liée à l’inflammation du follicule pilo-sébacé (la cavité dans laquelle le poil prend sa naissance), secondaire à une prolifération anormale d’une bactérie sur la peau.
Sous l’effet du stress, les nombreuses cellules nerveuses proches de la glande sébacée peuvent en effet produire une substance stimulant la production de sébum : la substance P. Le sébum rend alors la peau grasse, créant un environnement propice au développement de la bactérie responsable de l’acné.
De plus, l’acné peut également devenir source de stress, puisqu’elle génère parfois un sentiment de honte et de mal-être important chez certains patients.
La réduction des sources de stress est donc importante afin de lutter contre une acné légère à modérée.
L’eczéma (ou dermatite atopique) est une maladie cutanée qui engendre des démangeaisons, c’est pour cela qu’elle est dite « prurigineuse ». L’eczéma est une maladie chronique qui évolue par poussées et qui, bien que bénigne, peut impacter significativement la qualité de vie des personnes qui en souffrent.
L’eczéma est une pathologie d’origine génétique et immunologique, et le stress ne peut suffire à déclencher un eczéma. Toutefois, les poussées peuvent être associées à des moments de stress, d’anxiété ou de fatigue : on parle d’eczéma nerveux. Cela pourrait être dû à la sécrétion de cortisol (l’hormone du stress), qui affecterait le système immunitaire de la peau, affaiblirait sa fonction de barrière ainsi que la flore cutanée.
Le psoriasis est également une maladie inflammatoire chronique de la peau. Il évolue par poussées et se manifeste par des plaques rouges qui desquament (pèlent). En effet, pour des raisons inexpliquées, les cellules immunitaires de la peau se mettent à produire des molécules inflammatoires qui stimulent la prolifération des cellules. Résultat : la peau se renouvelle en 3 jours (contre 1 mois pour une peau normale) et génère des squames.
Comme pour l’eczéma, le stress ne suffit pas à déclencher un psoriasis. En effet, le psoriasis se manifeste chez des personnes ayant un terrain génétique et immunitaire particulier.
Toutefois, le rôle du stress est bien connu dans le psoriasis. Dans 50 à 80% des cas, il aggrave ou déclenche des poussées :
Le stress peut aussi influencer l’intensité de la démangeaison (or, les grattages peuvent également auto-entretenir la réaction inflammatoire) et la réponse aux traitements (comme la photothérapie).
En revanche, le lien entre stress et psoriasis est très individuel : chez certaines personnes, le psoriasis est intimement lié aux évènements de vie, alors que chez d’autres, il n’a aucun impact.
Enfin, le psoriasis peut lui aussi devenir une cause de stress, aggravant la pathologie à son tour.
L’herpès, notamment labial, qu’on appelle également « bouton de fièvre », est une maladie d’origine virale. Il est dû à un virus de l’Herpès (HSV1), présent dans l’organisme mais ne se manifestant que dans certaines conditions. Contrairement aux autres maladies cutanées citées précédemment, l’herpès labial est contagieux.
L’herpès labial apparaît le plus souvent sur le bord externe d’une lèvre et forme un « bouquet » de vésicules, au milieu d’une zone de rougeur.
La réactivation du virus de l’herpès peut survenir à n’importe quel moment de « fragilité » de l’organisme : lors d’une infection, en cas de fatigue, après une opération chirurgicale… et en cas de stress ! En effet, ce dernier maltraite le système immunitaire, ce qui laisse une porte ouverte au virus.
Par ailleurs, une exposition au soleil peut également entraîner le même effet, puisque les UV diminuent l’immunité de la peau.
Comme nous l’avons vu, le stress perturbe de nombreux facteurs de la peau. Une peau stressée, même en dehors de toute maladie cutanée, peut donc être repérée par :
Par ailleurs, une peau stressée peut aussi vieillir plus vite et subir l’apparition de rides. D’une part, car le stress pourrait accélérer le vieillissement cellulaire (le raccourcissement des chromosomes), mais également à cause d’une moindre résistance au « stress oxydatif ».
En effet, le stress augmenterait la production de radicaux libres, des substances qui attaquent les cellules et nécessitent un système anti-oxydant. Or, ces capacités sont limitées et à force de stress, le système peut se retrouver surchargé. Cela aurait un effet direct sur le vieillissement de la peau.
Afin de lutter contre les désagréments cutanés liés au stress, quelques mesures simples peuvent aider :
Certains produits formulés spécifiquement pour l’acné ou l’eczéma existent et sont le plus souvent vendus en parapharmacie.
Afin de lutter contre le stress pour la peau, quelques conseils peuvent être mis en place :
De plus, le travail sur le stress apporte des bénéfices considérables pour la santé, mais également pour la peau. Ainsi, méditation, exercices de relaxation, pratique d’une activité ludique, artistique ou sportive… pourront améliorer l’aspect de la peau stressée.
Lorsque l’on souffre d’une peau stressée, il est possible de consulter :
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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé
Sources :