Dès que le soleil pointe son nez et que les températures remontent, quel bonheur de commander un soda à la terrasse d’un café !
Pétillants, sucrés, voire acidulés, les sodas se déclinent à tous les goûts. Chaque Français consomme d’ailleurs 65 litres de boissons rafraîchissantes sucrées par an en moyenne, soit deux fois moins que nos voisins belges (environ 133 litres), ou encore que les Allemands (144 litres).
En France, le marché des boissons sans alcool génère un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros environ chaque année.
Comment ces boissons plaisir sont-elles fabriquées ? Que contiennent-elles et présentent-elles des risques pour la santé ?
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En France, la répression des fraudes (DGCCRF) définit le terme soda comme une « boisson gazéifiée, non alcoolisée, qui peut être aromatisée de multiples façons (extraits végétaux, arômes, etc.) ».
Ainsi, les sodas sont des boissons pétillantes et sucrées, sans alcool et rafraîchissantes. On y retrouve les boissons gazeuses aux fruits, les colas, les limonades, les tonics…
Les sodas entrent donc dans la catégorie des « soft drinks » ou boissons soft, c’est-à-dire des boissons rafraîchissantes sans alcool (BRSA), autres que l’eau.
Les sodas sont composés principalement :
L’eau est le premier ingrédient d’un soda et d’une boisson sucrée en général. Elle représente environ 90% du volume de ces boissons, et peut atteindre 99% pour les boissons sans sucres (« light »).
Du gaz carbonique est ensuite ajouté dans les sodas pour rendre la boisson pétillante.
Selon les sodas, le sucre constitue environ 10% de la formule des boissons sans édulcorant.
Le sucre des sodas peut provenir de différentes sources :
Le sucre apporte alors une saveur sucrée et rehausse le goût de la boisson.
Les sodas dits « light » contiennent quant à eux des édulcorants intenses (tels que l’aspartame, le sucralose, la stévia…) permettant de remplacer tout ou une partie du sucre. Cela permet en effet de réduire l’apport calorique des boissons, tout en conservant le goût sucré, mais les édulcorants intenses font l’objet de nombreuses controverses (voir ci-après).
L’aromatisation fait le succès des sodas car elle détermine le goût final de la boisson sucrée.
L’aromatisation des sodas peut se faire à l’aide de :
Les boissons énergisantes font également l’objet d’ajouts divers : caféine, guarana, taurine…
Représentant environ 0,25% de la composition des sodas, les additifs alimentaires possèdent de nombreuses fonctions :
Les additifs les plus couramment utilisés dans la fabrication des sodas sont les antioxydants, les colorants et les acidifiants. D’après le syndicat des producteurs de boissons rafraîchissantes (Boissons Rafraîchissantes de France), les entreprises s’attachent à respecter la réglementation concernant les additifs alimentaires et à en limiter l’utilisation.
Ainsi, le procédé de fabrication des sodas est relativement simple. Il consiste à mélanger de l’eau à la solution sucrée, d’y ajouter un mélange aromatique ainsi que d’éventuels additifs, puis de gazéifier la boisson à l’aide de gaz carbonique.
Selon une étude du CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), 3,5% des apports caloriques des Français seraient issus des boissons sucrées rafraîchissantes.
En effet, en moyenne, ces boissons contiennent 10g de sucres pour 100ml, soit un apport calorique de 40kcal pour 100ml. Pour chaque canette de 33cl de soda, c'est donc un apport d'environ 33g de sucre (soit 6,5 morceaux de sucre blanc) et 140kcal.
Cela paraît beaucoup mais ces valeurs sont sensiblement les mêmes que pour le jus d’orange.
Certains sodas peuvent également afficher la mention « teneur réduite en sucres ». Cela signifie qu’ils contiennent 30% de sucres en moins par rapport aux autres boissons de leur catégorie. Ces boissons contiennent alors en général 7g de sucre pour 100ml, ou moins.
Les apports en sucres varient d’un soda à un autre, en fonction de :
Les producteurs de sodas mènent actuellement des politiques d’amélioration de leurs recettes afin de diminuer les teneurs en sucres, dans une optique de santé publique.
Les sodas ne contiennent généralement ni protéines, ni lipides, ni fibres, et rarement des vitamines et minéraux, mais peuvent contenir d’autres éléments tels que de la caféine. S’ils contiennent plus de 150mg/L de caféine, l’étiquette alimentaire doit contenir la mention « teneur élevée en caféine ».
En général, les sodas de type cola contiennent des teneurs en caféine inférieures à 120mg/L.
Les sodas les moins sucrés utilisent généralement des édulcorants pour conserver le goût sucré, sans l’apport de glucides. Il s’agit donc des sodas light.
Toutefois, les édulcorants posent de nombreuses questions, notamment sur :
L’Agence nationale de sécurité des aliments (ANSES) avait conclu à ce sujet en 2013 que les données disponibles ne permettaient « pas d’établir un lien entre la survenue de ces risques et la consommation d’édulcorants intenses », notamment présents dans les sodas. Elle ajoutait toutefois que des études supplémentaires devraient être menées afin d’approfondir certains risques concernant :
L’ANSES considère par ailleurs que les études sont insuffisantes pour conclure que la substitution de produits sucrés par des produits édulcorés (tels que les sodas) aurait un intérêt dans le cadre du contrôle du poids, de la glycémie chez les personnes diabétiques ou même de l’apparition de diabète de type 2. Ainsi, l’ANSES ne conseille pas la substitution de sucre par des édulcorants intenses et rappelle que la consommation des sodas et autres boissons sucrées ne devrait pas se substituer à l’eau.
Au-delà des sodas light contenant des édulcorants, de plus en plus de boissons proposent des taux de sucres naturellement plus bas que la moyenne :
Pour vérifier si un soda est peu sucré, il faut alors regarder le tableau des valeurs nutritionnelles présent sur l’étiquette.
La consommation régulière de boissons sucrées (jus de fruits, sodas, eaux aromatisées, sirops…) pourrait engendrer une augmentation du risque de :
De plus, le sucre contenu dans les sodas peut également augmenter le risque de développer des caries dentaires.
Cela ne concerne évidemment qu’une consommation quotidienne de sodas et n’empêche pas de consommer ponctuellement ce type de boissons. Les boissons sucrées, au même titre que les autres aliments plaisir, peuvent parfaitement être intégrées à une alimentation variée et équilibrée.
En France, Santé Publique France recommande, dans le cadre du programme national nutrition santé (PNNS), de ne pas dépasser un verre par jour de boissons sucrées (dont sodas).
Toutefois, limiter les boissons sucrées ne signifie pas de les substituer par des versions édulcorées. L’eau reste la seule boisson indispensable et recommandée, mais elle peut également être complétée par du thé ou du café (sans excès) et des infusions non sucrées.
Ainsi, le PNNS donne comme recommandation de « Limiter le plus possible les jus de fruits, quels qu’ils soient, les boissons sucrées, les sodas, même light, et les boissons dites « énergisantes » qui sont très sucrées - dans tous les cas, pas plus d’un verre par jour ».
En France, 30% des adultes dépassent actuellement cette recommandation.
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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé
Sources :