Médicament anti vomissement : lequel choisir selon la cause ?
Les vomissements sont un symptôme courant, survenant dans des situations très diverses : gastro-entérite, mal des transports, grossesse, chimiothérapie, fièvre chez l’enfant... La gêne peut être ponctuelle ou invalidante, et choisir le bon médicament anti vomissement est essentiel pour soulager efficacement sans risquer d’effets secondaires.
Dans cet article, nous vous aidons à comprendre quel traitement choisir selon la cause des vomissements, avec ou sans ordonnance, et quand il est indispensable de consulter un professionnel de santé.
Comprendre les vomissements : un symptôme, plusieurs causes
Le vomissement, ou émèse, est un symptôme fréquent, souvent banal mais parfois révélateur d’un trouble plus sérieux. Il s’agit d’un mécanisme réflexe complexe, coordonné par plusieurs structures nerveuses, destiné à expulser le contenu de l’estomac par la bouche. Si vomir est souvent une réponse défensive du corps (intoxication, infection), certains cas nécessitent un traitement médical rapide, notamment lorsqu’il devient récurrent, bilieux ou incoercible.
Le mécanisme physiologique du vomissement
Le vomissement résulte d’un réflexe complexe contrôlé par le système nerveux central. Deux zones cérébrales sont principalement impliquées :
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La zone de déclenchement des chémorécepteurs (CTZ), située dans le tronc cérébral, sensible à des stimuli chimiques (médicaments, toxines, dérivés de la dopamine ou sérotonine) ;
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Le centre du vomissement, situé dans la formation réticulée du bulbe rachidien, qui coordonne les contractions musculaires nécessaires à l’expulsion gastrique.
Le processus implique également :
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une fermeture du pylore (qui empêche les aliments de passer dans l’intestin),
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une contraction inversée de l’estomac,
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une ouverture du sphincter œsophagien inférieur, facilitant la remontée du contenu gastrique.
Ce système peut être stimulé par des signaux :
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centrales : anxiété, douleurs, odeurs fortes, déséquilibre vestibulaire (mal des transports) ;
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périphériques : infection digestive, inflammation, toxine, médicaments.
Les causes fréquentes de vomissements
Les causes des vomissements sont multiples. En voici les plus courantes :
Gastro-entérite
Infection virale ou bactérienne du tube digestif, la gastro-entérite provoque des vomissements associés à des diarrhées, fièvre et douleurs abdominales. Elle est fréquente chez les enfants et souvent contagieuse.
Intoxication alimentaire
Lors de l’ingestion d’un aliment avarié, contaminé par une bactérie (Salmonella, E. coli…), l’organisme se défend en expulsant rapidement le contenu gastrique. Les vomissements apparaissent quelques heures après le repas, parfois accompagnés de fièvre et crampes.
Mal des transports
Le conflit sensoriel entre la vue, l’équilibre et les signaux internes perturbe l’oreille interne. Résultat : des nausées et des vomissements apparaissent en voiture, en bateau ou en avion. Cette cause est plus fréquente chez l’enfant.
Traitements médicaux : chimiothérapie et radiothérapie
De nombreux patients sous chimiothérapie anticancéreuse souffrent de nausées et vomissements induits par les médicaments cytotoxiques. La sérotonine libérée dans le tube digestif est en grande partie responsable de cet effet indésirable.
Grossesse (nausées gravidiques)
Touchant plus de 70 % des femmes enceintes au premier trimestre, les vomissements de grossesse sont dus aux changements hormonaux, notamment l’augmentation de la bêta-hCG. Ils sont fréquents au réveil, mais peuvent survenir à tout moment de la journée.
Quand faut-il consulter ?
Un vomissement isolé ou passager n’est pas inquiétant. En revanche, un vomissement persistant, bilieux, avec du sang, ou associé à :
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une déshydratation,
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une perte de poids rapide,
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une fièvre élevée,
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une altération de l’état général,
doit amener à consulter rapidement un médecin. Il peut s’agir d’une occlusion intestinale, d’une pancréatite, d’une hépatite aiguë ou d’une intoxication sévère.
Médicament anti-vomissement : comment agissent-ils ?
Lorsque les vomissements deviennent invalidants, les antiémétiques (ou anti-vomitifs) sont utilisés pour bloquer le réflexe de vomissement. Leur action vise à neutraliser les neurotransmetteurs impliqués dans le déclenchement de l’émèse.
Comment fonctionnent les antiémétiques ?
Il existe plusieurs familles d’antiémétiques, chacune ciblant un récepteur spécifique dans le système nerveux central ou périphérique :
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Antagonistes dopaminergiques (dompéridone, métoclopramide)
→ Ils bloquent les récepteurs de la dopamine (D2) dans la zone chémoréceptrice. Indiqués pour les vomissements fonctionnels ou d’origine digestive. -
Antagonistes sérotoninergiques (ondansétron, granisétron)
→ Ils bloquent les récepteurs de la sérotonine (5HT3). Très efficaces dans les vomissements liés à la chimiothérapie, à la radiothérapie ou à la chirurgie. -
Antihistaminiques (diphénydramine, méclozine)
→ Agissent sur les récepteurs H1 pour traiter le mal des transports et les nausées vestibulaires. -
Anticholinergiques (scopolamine)
→ Utilisés en patch transdermique pour le mal des transports.
Sous quelles formes sont-ils disponibles ?
Les antiémétiques sont proposés sous plusieurs formes galéniques, selon le contexte clinique et la tolérance du patient :
Forme | Avantages |
---|---|
Comprimé | Voie orale classique si vomissements légers |
Lyoc | Se dissout sans eau, pratique pour enfants |
Suppositoire | Utile si vomissements actifs |
Injection IV ou IM | Action rapide en urgence |
Patch | Libération prolongée, très utilisé en prévention |
Temps d’absorption et efficacité selon la voie
Le temps d’action varie en fonction de la forme et du principe actif :
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Comprimé ou lyoc : action en 30 à 60 minutes
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Suppositoire : action en 30 à 45 minutes
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Injection intraveineuse : action quasi immédiate (5 à 10 min)
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Patch (scopolamine) : action préventive, nécessite application 6 à 12 h avant l’exposition
Il est important de choisir le médicament et la forme en fonction de la cause du vomissement, du patient (âge, grossesse, pathologie chronique), et de l’intensité des symptômes.
Quel médicament choisir selon la cause des vomissements ?
1. Vomissements liés à une gastro-entérite
C’est la cause la plus fréquente. Elle est d’origine virale (rotavirus, norovirus…), bactérienne ou alimentaire.
Traitements recommandés :
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Vogalène® (métopimazine) ou Domperidone (Motilium® – sur ordonnance)
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Réhydratation orale impérative (solution de réhydratation en pharmacie)
En cas de vomissements répétés ou de déshydratation, consulter un médecin est recommandé.
2. Vomissements dus au mal des transports
Ils surviennent lors de trajets en voiture, bateau ou avion, en raison d’une stimulation excessive de l’oreille interne.
Traitements recommandés :
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Nausicalm®, Mercalm® : antihistaminiques efficaces en prévention (à prendre 30 à 60 min avant le départ)
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Scopoderm® : patch transdermique à base de scopolamine (réservé à l’adulte)
À éviter chez l’enfant < 2 ans. L’effet sédatif est fréquent (somnolence, troubles de l’attention).
3. Vomissements pendant la grossesse
Les nausées du premier trimestre touchent environ 75 % des femmes enceintes. Dans 1 à 2 % des cas, elles évoluent vers une forme sévère : hyperémèse gravidique, nécessitant une prise en charge.
Traitements recommandés :
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Doxylamine + vitamine B6 : traitement de 1re intention validé par la HAS
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Métopimazine (Vogalène®) : possible en 2e intention
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Ondansétron (Zophren®) : en dernier recours, avec suivi médical strict
Jamais d’automédication pendant la grossesse. Consultez toujours un professionnel avant de prendre un médicament.
4. Vomissements chez l’enfant
Les vomissements chez l’enfant sont souvent liés à une infection virale (gastro), un reflux gastrique, ou une fièvre élevée.
Traitements autorisés sans ordonnance :
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Vogalène® enfant (solution buvable ou suppositoire) : dès 6 kg
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Nausicalm® : à partir de 2 ans
Ne pas utiliser Primpéran® (métoclopramide) chez les enfants et adolescents : risque de troubles neurologiques.
5. Vomissements dus à la chimiothérapie ou la radiothérapie
Ils sont très spécifiques et nécessitent une prise en charge médicale personnalisée. Les traitements sont préventifs et curatifs.
Médicaments utilisés (toujours sur ordonnance) :
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Ondansétron (Zophren®)
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Granisétron, Aprepitant
-
Corticothérapie, selon les protocoles
Ces traitements ne sont jamais pris en automédication. Une consultation médicale est indispensable.
Les principaux médicaments anti vomissement : tableau comparatif
Les antiémétiques (ou médicament anti vomissement) ne se valent pas tous : leur mode d’action, leur indication principale, et leur tolérance selon l’âge ou la grossesse varient considérablement. Il est donc essentiel de bien connaître les spécificités de chaque molécule avant d’envisager un traitement, que ce soit sur conseil médical ou en automédication encadrée.
Voici un tableau récapitulatif des principaux médicaments anti vomitifs disponibles en France, leurs usages et leurs précautions d’emploi.
Tableau comparatif des antiémétiques les plus courants
Médicament | Molécule | Indication principale | Sur ordonnance ? | Âge recommandé | Grossesse |
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Primpéran® | Métoclopramide | Vomissements d'origine digestive | Oui | > 18 ans | 2e choix |
Motilium® | Dompéridone | Nausées et vomissements | Oui | > 12 ans | ❌ Contre-indiqué |
Vogalène® | Métopimazine | Nausées et gastro-entérites | ❌ Non | > 6 ans | ✅ Compatible |
Zophren® | Ondansétron | Vomissements liés à chimiothérapie ou radiothérapie | Oui | > 6 mois (cas hospitalier) | ✅ Possible avec avis |
Nausicalm® | Dimenhydrinate | Mal des transports | ❌ Non | > 2 ans | ⚠️ Non recommandé |
Comment choisir le bon médicament anti vomissement ?
Primpéran® (Métoclopramide)
C’est un antiémétique central, utilisé en traitement court des vomissements liés à des troubles digestifs (gastro, nausées fonctionnelles). Il est désormais réservé aux adultes en raison d’un risque d’effets secondaires neurologiques (syndrome extrapyramidal). À éviter en première intention.
Motilium® (Dompéridone)
Indiqué pour les nausées et vomissements, il est efficace mais sujet à controverse en raison de son impact possible sur le rythme cardiaque (prolongation du QT). Contre-indiqué en cas de grossesse ou de troubles cardiaques.
Vogalène® (Métopimazine)
L’un des plus utilisés en France. Très bien toléré dès 6 ans, accessible sans ordonnance, il est efficace contre les nausées de gastro-entérite, les nausées post-opératoires et certaines nausées de grossesse. C’est l’antiémétique de référence en première intention chez l’adulte et l’enfant (forme lyoc disponible).
Zophren® (Ondansétron)
Puissant antiémétique utilisé à l’hôpital pour les vomissements sévères induits par la chimiothérapie, la radiothérapie ou en cas de vomissements incoercibles. Il agit sur les récepteurs à la sérotonine (5HT3). Autorisé même chez le nourrisson dès 6 mois dans les cas graves, à utiliser exclusivement sous surveillance médicale.
Nausicalm® (Dimenhydrinate)
C’est un antihistaminique utilisé contre le mal des transports. Il s’achète sans ordonnance, mais doit être évité chez la femme enceinte. Peut provoquer de la somnolence.
Bonnes pratiques
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Ne pas cumuler plusieurs antiémétiques sans avis médical : leurs effets peuvent se chevaucher et générer des risques (sédation excessive, troubles neurologiques).
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Chez la femme enceinte, Vogalène® est recommandé en première intention (sous surveillance). Zophren® peut être envisagé en 2e ligne avec précaution.
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Chez l’enfant, privilégier des formes adaptées à l’âge (lyoc, suppositoires) et toujours avec avis médical pour les moins de 6 ans.
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En cas de vomissements bilieux, persistants ou inexpliqués, il est essentiel de ne pas masquer les symptômes avec un médicament sans diagnostic. La priorité reste l’identification de la cause.
Médicaments anti vomissement sans ordonnance : que peut-on utiliser ?
Les vomissements peuvent survenir pour diverses raisons : gastro-entérite, mal des transports, nausées de grossesse légère, stress ou digestion difficile. Dans les cas bénins, l’automédication peut sembler une solution simple et rapide. En pharmacie, plusieurs médicaments antiémétiques sont disponibles sans ordonnance, mais leur usage n’est pas anodin. Bien les connaître permet d’en tirer les bénéfices sans danger.
Quels traitements sont en vente libre ?
En France, deux principales molécules sont disponibles sans ordonnance pour lutter contre les vomissements légers à modérés :
Vogalène® (métopimazine)
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Indication : nausées, vomissements liés à une gastro légère ou à une digestion difficile
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Formes disponibles : comprimé, lyoc (fondant sans eau), suppositoire
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Âge recommandé : dès 6 ans
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Utilisable pendant la grossesse : oui (en première intention selon le CRAT)
C’est le traitement le plus couramment utilisé en automédication. Il est bien toléré, avec peu d’effets secondaires aux doses recommandées.
Nausicalm® (dimenhydrinate)
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Indication : mal des transports (voiture, bateau, avion)
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Formes disponibles : comprimé, solution buvable
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Âge recommandé : dès 2 ans
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Utilisable pendant la grossesse : autorisé (sous surveillance médicale)
C’est un antihistaminique H1, qui agit sur l’oreille interne. Il est utile en prévention, mais peut entraîner de la somnolence.
Pour quel usage les utiliser ?
Les médicaments anti vomissement en vente libre sont réservés aux troubles bénins et ponctuels. Voici les cas où leur utilisation est pertinente :
Mal des transports
Pour les adultes et enfants à partir de 2 ans, Nausicalm® est efficace. Il est utile en prévention, notamment en cas de voyage en voiture, avion ou bateau.
Nausées digestives ou virales légères
Vogalène® peut être utilisé temporairement pour soulager des nausées passagères, une gastro légère, une crise de foie, ou une intoxication alimentaire légère.
Début de grossesse (1er trimestre)
Chez la femme enceinte, Vogalène® est le seul antiémétique conseillé en automédication, avec accord médical si possible. Il ne faut jamais associer d’autres médicaments sans avis.
Quand l’automédication est-elle à éviter ?
L’automédication peut être dangereuse ou inappropriée dans plusieurs cas :
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Vomissements répétés ou persistants depuis plus de 24–48 h
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Présence de bile (vomi vert), de sang ou d’odeur fécale
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Vomissements associés à une fièvre élevée, des douleurs abdominales, ou une absence de selles
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Enfants de moins de 2 ans, personnes âgées, immunodéprimés
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En cas de traitement chronique : risque d’interactions médicamenteuses
Dans ces cas, le vomissement est un signal d’alerte, et non un simple symptôme à masquer. Il est essentiel de consulter un professionnel de santé.
Risques et précautions : les erreurs à ne pas faire
Si les antiémétiques soulagent efficacement, leur usage doit rester ponctuel. Une mauvaise utilisation, ou un traitement prolongé peut entraîner des effets secondaires graves, notamment neurologiques.
L’erreur de l’automédication prolongée
Ces médicaments ne doivent jamais être pris au long cours :
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Ils masquent un symptôme sans traiter la cause réelle
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Ils peuvent entraîner une accoutumance ou perte d’efficacité
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Ils augmentent le risque d’effets indésirables
Recommandation : ne pas dépasser 2 à 3 jours de traitement sans avis médical.
Risques neurologiques : effets extrapyramidaux
Certains médicaments (notamment métoclopramide, dompéridone, voire métopimazine) peuvent provoquer des effets secondaires neurologiques appelés effets extrapyramidaux :
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Spasmes musculaires involontaires, raideur, tremblements
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Mouvements anormaux du visage ou des membres
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Agitation ou au contraire somnolence excessive
Ces effets sont plus fréquents chez les enfants et les personnes âgées. Ils justifient l’interdiction de Primpéran® avant 18 ans.
Interactions avec d’autres médicaments ou pathologies
Les antiémétiques peuvent interagir avec :
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Les antidépresseurs tricycliques
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Les neuroleptiques
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Les médicaments qui allongent l’intervalle QT (risques cardiaques)
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Les somnifères et tranquillisants
Ils doivent être utilisés avec prudence chez les personnes :
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ayant des troubles du rythme cardiaque,
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souffrant d’insuffisance hépatique ou rénale,
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ou sous traitement chronique.
Toujours informer son pharmacien de tous les traitements en cours.
Précautions selon l’âge, la grossesse, le foie ou les reins
Médicament anti vomissement pour l'enfant
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Avant 2 ans : aucun antiémétique sans avis médical
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De 2 à 6 ans : Nausicalm® peut être utilisé ponctuellement
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À partir de 6 ans : Vogalène®, en forme adaptée (lyoc ou suppositoire)
Médicament anti vomissement pour la femme enceinte
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Seul Vogalène® est recommandé au 1er trimestre
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Ondansétron (Zophren®) peut être envisagé avec avis médical uniquement
Médicament anti vomissement pour les personnes âgées
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Plus sensibles aux effets sédatifs et aux interactions
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Risques accrus de chutes et de confusion
Patients avec maladies du foie ou des reins
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Certains médicaments (comme Motilium®) doivent être évités ou adaptés
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Une surveillance médicale est indispensable en cas de terrain fragile
Les antiémétiques sans ordonnance peuvent être utiles pour :
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le mal des transports
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les nausées digestives légères
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les début de grossesse sans complication
Mais leur usage doit rester raisonné, limité dans le temps, et jamais systématique. En cas de doute, mieux vaut demander l’avis d’un médecin, notamment grâce à des plateformes comme Medadom, accessibles 7j/7.
Que faire si les vomissements persistent ?
Un épisode isolé de vomissement n’est pas toujours inquiétant. Il peut s’agir d’une réaction de l’organisme à une mauvaise digestion, un stress passager, ou une infection virale bénigne. En revanche, des vomissements persistants, qui durent plus de 24 à 48 heures, doivent alerter, surtout s’ils s’accompagnent d’autres symptômes comme de la fièvre, de la douleur abdominale, ou des signes de déshydratation.
Quand consulter rapidement un médecin ?
Il est essentiel de consulter un professionnel de santé sans attendre dans les situations suivantes :
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Vomissements bilieux (vomi vert ou jaune-vert) : la présence de bile dans les vomissures peut indiquer un reflux biliaire important, une irritation digestive sévère, ou dans certains cas, une obstruction intestinale. Ce symptôme ne doit jamais être ignoré, notamment chez l’enfant ou la personne âgée.
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Sang dans le vomi : si le vomi présente des traces rouges ou une couleur brun foncé évoquant du "marc de café", cela peut traduire une lésion de l'œsophage, un ulcère gastrique, ou un saignement digestif. C’est une urgence médicale.
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Fièvre associée : une température élevée (au-delà de 38,5 °C) avec vomissements peut indiquer une infection virale ou bactérienne, nécessitant un traitement adapté. Chez les enfants, cela peut être le signe d’une otite, d’une infection urinaire, ou d’une gastro sévère.
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Déshydratation : c’est l’un des principaux risques lorsque les vomissements se répètent, notamment chez les jeunes enfants ou les personnes fragiles. Les signes d’alerte incluent : bouche sèche, yeux creux, diminution des urines, fatigue extrême, peau moins élastique.
Vomissements + douleurs abdominales : un signe à ne pas minimiser
L’association de vomissements persistants et de douleurs abdominales doit faire évoquer plusieurs causes potentiellement graves :
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Occlusion intestinale : en cas d'arrêt du transit (plus de selles ni gaz), douleurs en coliques, ventre gonflé, et vomissements (souvent bilieux ou fécaloïdes), il faut consulter en urgence. Cela peut révéler un volvulus, une hernie étranglée, ou une tumeur obstructive.
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Appendicite ou infection digestive sévère : douleurs dans le bas ventre (souvent à droite), fièvre et vomissements peuvent annoncer une appendicite aiguë, une diverticulite, ou une gastro-entérite bactérienne.
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Pancréatite aiguë : douleurs intenses dans le haut de l’abdomen irradiant vers le dos, associées à des vomissements importants, justifient une prise en charge immédiate à l’hôpital.
En cas de doute, mieux vaut consulter tôt que trop tard
Si les vomissements ne s’arrêtent pas malgré le traitement, ou s’aggravent dans leur fréquence ou leur intensité, une consultation médicale rapide est indispensable. Cela permet :
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d’éliminer une urgence,
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de prescrire des examens adaptés (bilan sanguin, échographie, scanner),
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et d’adapter le traitement si nécessaire (antiémétique injectable, perfusion de réhydratation, antibiotique…).
Lorsque se rendre chez le médecin est difficile, des solutions de téléconsultation, comme Medadom, peuvent permettre un premier avis médical, évaluer la gravité, et orienter vers une prise en charge adaptée.
Ce qu'il faut retenir
Le bon médicament anti-vomissement dépend toujours de la cause, de l’âge du patient, et de la gravité des symptômes.
Dans la plupart des cas bénins (mal des transports, nausées passagères), des traitements sans ordonnance peuvent suffire. Mais dans d’autres situations – grossesse, enfant en bas âge, vomissements prolongés ou en lien avec un traitement lourd – l’évaluation médicale est indispensable.
N’attendez pas que les symptômes s’aggravent : en cas de doute, la téléconsultation est une excellente option pour éviter les erreurs d’automédication et obtenir un traitement adapté.
Sources :
- Haute Autorité de Santé - Fiche HAS sur les antiémétiques
- Ameli - Nausées et vomissements : que faire et quand consulter ?
- Le Manuel MSD - Nausées et vomissements chez le nourrisson et les enfants
- MSD Manuals – Reflux gastro‑œsophagien (RGO)