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Nouveau carnet de santé des enfants entré en vigueur en janvier 2025

L'équipe de rédaction de MEDADOM
03/02/25 08:30

Le carnet de santé demeure un outil de référence pour accompagner le développement des enfants, de la naissance jusqu’à l’adolescence. Remis gratuitement à la maternité, il se veut un lien solide entre la famille et les professionnels de santé.

En s’appuyant sur les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) et d’autres instances reconnues, une nouvelle version du carnet de santé entre en vigueur le 1er janvier 2025. Celle-ci introduit plusieurs évolutions.

 

Un document repensé pour mieux informer et prévenir

 

Organisation générale et nouveautés

Le carnet de santé conserve sa vocation de base : fournir un suivi méthodique grâce à une vingtaine d’examens médicaux obligatoires, jalonnés de la naissance jusqu’aux 16-18 ans. Les informations sont présentées de manière plus lisible, avec des encadrés de prévention adaptés à chaque tranche d’âge. On y trouve également un calendrier vaccinal mis à jour, mentionnant les maladies concernées et les tranches d’âge pour lesquelles les injections sont recommandées. 

Les autorités sanitaires soulignent l’ampleur de la prévention dans cette nouvelle version. Les pages se révèlent plus riches en conseils concrets : hygiène, alimentation, sommeil, utilisation des écrans et sensibilisation aux violences éducatives.

Cette révision répond aux évolutions sociétales et prend en compte les derniers progrès de la recherche en pédiatrie ou en santé publique.

 

Conseils concrets aux familles

Une partie notable du carnet se consacre aux recommandations parentales. Les familles sont invitées à être attentives à plusieurs points : 

Éducation sans violences Les messages insistent sur la démarche bienveillante à adopter, en orientant les parents vers des gestes d’écoute et de respect du rythme de l’enfant.
Nutrition et diversification alimentaire Un calendrier suggère comment introduire progressivement de nouveaux aliments. Les bénéfices d’une alimentation équilibrée y sont rappelés.
Sommeil de l’enfant La mise en place d’un cadre apaisant avant le coucher est encouragée, car la qualité du sommeil influe sur la croissance physique et psychologique.
Utilisation raisonnée des écrans Dès 3 mois, le carnet aborde l’exposition aux écrans.

 

Les médecins, qu’ils soient généralistes ou pédiatres, profitent de ces consultations pour faire le point sur le vécu des parents et conseiller en cas de difficultés (pleurs excessifs, anxiété maternelle, troubles du sommeil du nourrisson, etc.).

 

Mise en avant du repérage précoce et de la prévention ciblée

 

Les troubles du neuro-développement

Le carnet de santé 2025 met l’accent sur la détection des troubles du neuro-développement, un ensemble de perturbations dans la croissance et l’organisation du cerveau. Ceux-ci incluent, entre autres, des difficultés d’apprentissage, des anomalies dans l’acquisition du langage ou dans la motricité.

Certains signaux peuvent apparaître dès les premiers mois de vie, et un repérage précoce facilite l’orientation vers un accompagnement adéquat.

Enfants en train d'écrire dans un carnet de santé.

Dans le nouveau carnet, des grilles d’observation invitent les professionnels à poser des questions spécifiques. Les parents peuvent, eux aussi, décrire tout comportement atypique. Un exemple : si l’enfant peine à suivre du regard ou réagit peu aux stimulations sonores, le carnet prévoit des rubriques de suivi pour mentionner ces remarques.

 

Dépression post-partum et prévention des violences

Une rubrique particulière attire l’attention sur la dépression post-partum : ce terme désigne un épisode dépressif survenant après un accouchement, pouvant se manifester par un sentiment de tristesse persistant, un manque d’énergie ou de plaisir dans la vie quotidienne.

Le carnet propose des éléments concrets pour détecter ce problème au sein de la famille. Un accompagnement précoce limite souvent l’aggravation des symptômes.

Par ailleurs, les risques liés à la mort inattendue du nourrisson et au syndrome du bébé secoué font l’objet de rappels fermes. Les professionnels de santé sont incités à aborder ces sujets pour prévenir les gestes brusques envers l’enfant.

 

Dépression post-partum et prévention des violences

À l’adolescence, les enjeux évoluent. Le nouveau carnet introduit des questions sur la santé affective et psychologique, la pratique sportive, l’endométriose chez les filles ou la présence de harcèlement.

L’endométriose correspond à la présence de cellules qui ressemblent à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus, engendrant des douleurs et des règles souvent difficiles. Détecter ces symptômes tôt aide à engager une prise en charge visant à limiter l’inconfort quotidien. 

Les professionnels sont encouragés à aborder ces thématiques lors des examens obligatoires, afin de repérer toute situation à risque. Les parents peuvent être invités à discuter de l’alimentation, des changements corporels ou de l’utilisation des écrans de façon autonome.

 

Nouveaux examens et perspectives d’avenir

 

Un examen obligatoire à 6 ans

La principale modification, par rapport à la précédente édition, concerne l’instauration d’un examen obligatoire à 6 ans. Cette étape coïncide généralement avec l’entrée à l’école primaire, un moment où des difficultés d’apprentissage ou des troubles sensoriels peuvent émerger (problèmes de vue, d’audition, etc.).

Cet examen constitue l’occasion de :

  • Réaliser un bilan sensoriel.
  • Vérifier la vaccination contre la coqueluche, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite.
  • Déceler tout signe d’anxiété ou de problème de socialisation dans le cadre scolaire.

Mise à jour du suivi vaccinal

La nouvelle édition met à disposition des pages révisées pour inscrire les dates de vaccination et rappeler les différents rappels à effectuer selon l’âge. Un tableau succinct signale aussi les vaccins obligatoires ou recommandés, afin d’aider les familles à éviter tout oubli.

 

Vers une dématérialisation du carnet de santé

Ce carnet de santé sera progressivement disponible en format numérique dans l’Espace Numérique en Santé (Mon Espace Santé), une plateforme sécurisée permettant de centraliser les données médicales de chaque individu. La version papier reste néanmoins proposée pour ceux qui préfèrent conserver un support physique, ou pour faire face aux éventuelles limites d’accès à internet.

La dématérialisation vise à simplifier l’échange d’informations entre les différents acteurs de santé. Les familles peuvent ainsi transmettre rapidement des données essentielles aux spécialistes, sans craindre d’égarer le support papier. Cette avancée numérique est prévue pour la fin de l’année 2026, marquant une nouvelle étape dans la modernisation des outils de suivi pédiatrique.

 

 

Sources :