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Respirer un air pollué : quelles conséquences sur notre santé ?

Rédigé par L'équipe de rédaction de MEDADOM | 02/10/24 15:00

Saviez-vous que 99% de la population mondiale respire un air pollué ? C'est-à-dire un air qui dépasse les normes de qualité fixées par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Les poumons sont les premiers organes touchés, mais ils sont loin d'être les seuls. Si les conséquences à court terme sont bien connues, celles à long terme le sont moins. Et elles sont encore plus préoccupantes

La pollution de l'air tue 

 

Plus de 4 millions de personnes meurent prématurément chaque année dans le monde du fait de la pollution atmosphérique. Les principales causes sont des infections respiratoires, des accidents cardiovasculaires et des cancers. Les polluants de l'air les plus toxiques pour notre organisme sont des gaz, des métaux lourds et des particules en suspension dans l'air.

 

 

Les particules fines 

Les particules fines et en particulier les particules dont la taille est inférieure à 2,5 microns sont les plus dangereuses. Elles sont trop légères pour chuter au sol par gravité, elles restent donc suspendues dans l'air ambiant. De par leur petite taille, elles sont capables de pénétrer en profondeur dans le système respiratoire de nos organismes. La plupart des particules fines sont issues des rejets de l'industrie, de l'agriculture intensive, de la combustion du bois, du charbon ou du fuel. Les gaz d'échappement des moteurs à explosion représentent une source importante de particules fines.  

 

Quelles sont les conséquences à court terme ?

 

Quelle que soit leur origine, les polluants atmosphériques sont nocifs pour la santé humaine à court terme. Par exemple, lors des pics de pollution, il y a une hausse du nombre de consultations médicales et du nombre d'hospitalisations. Les motifs les plus fréquents sont les allergies et les infections respiratoires.

 

Hausse des infections 

En provoquant une irritation des muqueuses, les polluants atmosphériques favorisent les réactions allergiques et les réactions inflammatoires. Ils facilitent aussi l'entrée de micro-organismes pathogènes dans l'organisme provoquant bronchites, bronchiolites, otites, angines et pneumonies. Les personnes les plus fragiles comme les nourrissons ou les personnes âgées peuvent mourir de ce type d'infection.  

 

Exacerbation des pathologies sous-jacentes  

Si les pics de pollution atmosphérique peuvent faire tomber malade une personne en bonne santé, ils peuvent aussi rendre encore plus malade une personne qui l'était déjà. En diminuant notre capacité pulmonaire, les polluants atmosphériques exacerbent les pathologies respiratoires. Les personnes atteintes d'asthme ou de BPCO (Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive) sont particulièrement concernées. 

Vous êtes atteint d'une maladie respiratoire et vous aimeriez pouvoir discuter de l'influence de la pollution atmosphérique sur votre pathologie ?  Votre pneumologue habituel ou votre médecin traitant sont les premiers professionnels de santé à consulter. Aucun d'eux n'est disponible dans un délai raisonnable ? Vous pouvez obtenir facilement et rapidement un premier avis en téléconsultation

 

Quelles sont les conséquences à long terme? 

 

Nous sommes tous exposés à la pollution atmosphérique, et ce dès notre conception. Si l'air respiré par la femme enceinte est pollué, cela a des incidences sur le bébé à naitre. Cependant, certaines zones sont moins polluées que d'autres, ce qui permet aux épidémiologistes de comparer des populations et d'évaluer la toxicité des différents polluants. 

Cela demeure un exercice difficile et il est souvent nécessaire de suivre plusieurs milliers de personnes sur plusieurs décennies pour parvenir à des conclusions statistiquement fiables. Néanmoins, les scientifiques y arrivent. Il a été prouvé par exemple que le cancer du poumon est plus fréquent chez les personnes exposées de manière continue à des particules fines, et ce même lorsque les doses étaient relativement faibles. A ce titre, le Centre International de Recherche sur le Cancer a décidé de classer la pollution atmosphérique comme cancérigène dès 2013. 

 

Quels types de pathologies ? 

Si tout n'est pas encore connu, on sait aujourd'hui que l'exposition aux polluants atmosphériques sur le long terme accroit le risque de développer certaines pathologies : 

  • les maladies cardiovasculaires, 
  • les maladies respiratoires, 
  • la mortalité néonatale (accouchements prématurés, naissance d'un enfant avec un faible poids de naissance), 
  • le diabète
  • l'obésité
  • les maladies auto-immunes, 
  • les allergies, 
  • les troubles du développement, 
  • les troubles du spectre autistique, 
  • les maladies neurodégénératives, 
  • les troubles de l'humeur (dépression, bipolarité). 

 

L'exposome 

Il est plus que jamais nécessaire de poursuivre la recherche dans ce domaine. En effet, les particules ultra-fines dont le diamètre est inférieur à 0,1 micron sont par exemple très peu connues pour le moment. Et il ne fait aucun doute qu'elles sont sans doute très nocives pour nos organismes. 

 

L'exposome est constitué de l'ensemble des éléments auxquels nous sommes exposés chaque jour. Certains d'entre eux peuvent interagir et provoquer un effet cocktail, aggravant leur nocivité individuelle. C'est en l'étudiant que l'on pourra mieux comprendre l'impact des polluants atmosphériques sur notre santé. Ce sont les résultats de ce type de travaux qui permettront de modifier les politiques de santé publique. 

 

Sources :