L'équipe de rédaction de MEDADOM mardi 8 novembre 2022

Comment savoir si on fait un déni de grossesse ?

Aujourd’hui, on estime qu’entre 600 et 1800 grossesses seraient concernées par le déni de grossesse par an en France selon l’Association française pour la reconnaissance du déni de grossesse. Le déni de grossesse est le fait d’être enceinte sans en avoir conscience.

Qu'est-ce qu'un déni de grossesse ? Quels sont les symptômes d'un déni de grossesse ? Quel test pour un déni de grossesse ? Comment s'explique un déni de grossesse ? Peut-on faire un déni de grossesse sous pilule ou stérilet ? Y a-t-il un risque pour l'enfant à naître ou la mère ?

 

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 déni de grossesse : la femme ne sait pas qu'elle est enceinte

 

Qu'est-ce qu'un déni de grossesse ?

 

Phénomène physiologique aussi tabou qu’impressionnant, le déni de grossesse représente en moyenne un cas sur 450 à 500 naissances.

Le terme déni de grossesse désigne le fait d’être enceinte sans en avoir conscience et sans s’en apercevoir. Il s’agit donc d’une grossesse que l’on peut qualifier “d’invisible”. C’est de ce fait l’extrême inverse de la grossesse nerveuse où une femme peut paraître enceinte sans l’être réellement.

Il existe deux différents types de déni de grossesse :

 

  • Le déni de grossesse partiel : le déni est levé entre la quatorzième semaine d’aménorrhée (premier trimestre) et le terme de la grossesse.

  • Le déni de grossesse total : la femme enceinte apprend qu’elle est enceinte le jour de son accouchement (ceci représente environ 38 % des cas de dénis de grossesse).

Si la femme enceinte découvre qu’elle est enceinte avant la quatorzième semaine d’aménorrhée, on ne parle pas de déni de grossesse. Le caractère tardif de ce phénomène exclut les possibilités d'avortement qui n'est possible que jusqu'à la 14e semaine de grossesse.



Quels sont les symptômes d'un déni de grossesse ?

 

La particularité d’un déni de grossesse est qu’au lieu d’avoir des symptômes, celui-ci est caractérisé par l’absence des symptômes courants d’une grossesse :

 

  • Pas de retard de règles : l’arrêt des règles est le premier symptôme qui laisse penser qu’une femme puisse être enceinte. Cependant, dans le cas d’un déni de grossesse, une femme peut tout à fait avoir des « fausses » règles, d’autant plus si ses cycles menstruels sont irréguliers ou qu’elle est sous contraception orale. Des saignements de début de grossesse peuvent également être observés et confondus avec des règles. Finalement, l’aménorrhée est souvent transitoire, voire absente.

  • Pas de nausée.

  • Pas de prise de poids : certaines femmes ayant fait un déni de grossesse ont même pu constater une perte de poids.

  • Pas de ventre qui s’arrondit : ce symptômes est certainement le plus étonnant, car il est possible que la grossesse ne se voit absolument pas au cours des neuf mois complets de grossesse. Cette absence de métamorphose du corps est due au fait que le fœtus va se placer derrière les côtes, l’utérus s’allongeant le long de la colonne.

  • Pas de fatigue inhabituelle ni de somnolence.

  • Pas de tension mammaire.

  • Pas d’envie fréquente d’uriner.

  • Pas de mouvements fœtaux : les mouvements du fœtus peuvent être ressentis par une femme enceinte à partir de la 20e semaine de grossesse. Dans le cas d’un déni de grossesse, ceux-ci passent inaperçus ou sont confondus avec de simples troubles digestifs.

 

Si certains symptômes de la grossesse peuvent persister malgré un déni de grossesse, ces signes sont souvent mal interprétés, ce qui engendre un déni de grossesse partiel ou total.



Quel test pour identifier un déni de grossesse ?

 

Se pose alors une question : comment détecter un déni de grossesse si celui-ci se caractérise précisément par des absences des symptômes habituels d’une grossesse ?

Tout d’abord, un test de grossesse sera toujours positif pour une grossesse, même en cas de déni.

De plus, un examen médical peut permettre de lever le déni de grossesse. En effet, si les symptômes peuvent vous tromper, l’imagerie, elle, ne peut dissimuler une grossesse. Ainsi, lors d’un examen de routine chez votre médecin ou gynécologue avec une échographie, la femme peut se rendre compte qu’elle est enceinte. Ce type d’examen d’imagerie peut par exemple être prescrit si la patiente se plaint de douleurs abdominales.

 

Selon un rapport de 2010 du Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français, dans 38 % des cas des femmes faisant un déni de grossesse et ayant consulté pour certains symptômes mal identifiés, le médecin n’a pas fait de diagnostic grossesse.

Le phénomène qui suit la levée du déni de grossesse est tout aussi impressionnant que le déni lui-même. En effet, cette réalisation libère complètement le corps et il est fréquent d’observer le ventre de la femme enceinte qui s’arrondit en seulement quelques heures dans le cas d’un déni partiel.

 

Malheureusement, dans le cas d’un déni de grossesse total, le moment de l’accouchement coïncide avec la levée du déni de grossesse. De fortes douleurs abdominales encouragent alors la future mère à se présenter aux urgences. Dans certains cas, l’accouchement se déroule directement à domicile (0,6 % des cas).

Dans certains cas de déni de grossesse total, le déni est levé de manière différée, après la naissance de l’enfant. En effet, la mère ne reconnaît pas immédiatement l’enfant comme étant le sien.



Comment s'explique un déni de grossesse ?

 

Le déni de grossesse est un phénomène aussi tabou qu’il est impressionnant. En effet, que le corps soit capable de dissimuler quelque chose d’aussi métamorphosant qu’une grossesse semble être presque impossible. On peut donc se demander comment cela est-il réellement possible : qu’est-ce qui provoque réellement un déni de grossesse chez une femme ?

 

En réalité, le déni de grossesse est un mécanisme de défense psychique et est catégorisé comme un trouble psychiatrique (trouble de la gestation psychique). En effet, le cerveau de la femme adopte cette stratégie de défense inconsciente pour la protéger d’une angoisse ou d’un traumatisme.

 

Ainsi, des femmes ayant une angoisse de porter un enfant, d’enfanter et/ou d’être mère peuvent déclencher ce mécanisme de défense. Certains éléments du présent (rapport au corps, rapport à la sexualité, etc.) et du passé (traumatisme dans l’enfance, trouble de l’adaptation, conflits intrapsychiques non résolus, etc.) de ces femmes peuvent par exemple être à l’origine de telles angoisses liées à la maternité.

De plus, bien que n’importe quelle femme puisse faire un déni de grossesse, il existe plusieurs facteurs de risque connus qui peuvent en augmenter les risques :

 

  • Si la femme pense être stérile.
  • Dans le cadre d’un contexte familial difficile ayant impliqué une misère affective, des abus sexuels et/ou psychologiques dans l’enfance.
  • Suite à une agression sexuelle.
  • Suite à une fausse couche ou à une terminaison prématurée d’une grossesse passée (interruption médicale de grossesse par exemple) .
  • En cas de grossesses rapprochées.

 

Le déni de grossesse touche-t-il tous les types de femmes enceintes ?

Le déni de grossesse ne concerne pas uniquement les femmes n’ayant jamais eu d’enfant. Même les femmes ayant déjà eu un ou plusieurs enfants peuvent vivre une grossesse de ce type.

 




Peut-on faire un déni de grossesse sous pilule ou stérilet ?

 

Aucune contraception n’est fiable à 100 %. Ainsi, le risque de tomber enceinte est toujours présent, d’autant plus si une contraception est mal prise (régularité de la prise de pilule) ou mal posée (stérilet mal placé). De ce fait, l’éventualité de faire un déni de grossesse sous pilule ou stérilet n’est pas complètement absente.

 

De plus, ces deux contraceptions induisent pour l’une des « fausses » menstruations et pour l’autre d’éventuelles règles irrégulières qui peuvent empêcher la femme de détecter le début d’une grossesse.




Y a-t-il un risque pour l'enfant à naître ou la mère ?

 

Une grossesse qui se déroule sans en avoir conscience pose question. En effet, les diverses réactions du corps lors d’une grossesse sont présentes pour permettre à la mère et à l’enfant à naître d’être tous les deux en bonne santé. Dans le cas d’un déni de grossesse, on peut alors se demander s'il existe des risques pour l’un ou l’autre.

 

Le premier risque réside dans les habitudes de la femme. Vous n’êtes pas sans savoir qu’une grossesse implique généralement une modification de certains rituels quotidiens. Arrêt de la cigarette, arrêt de l’alcool, adaptation médicamenteuse, modification de l’alimentation… il est facile de s’adapter quand on a conscience qu’un fœtus est en train de se développer dans son ventre. Continuer son train de vie comme si l’on n'était pas enceinte en consommant certaines substances peut ainsi avoir des répercussions sur le bon développement du fœtus.

 

De plus, le déni empêche la construction d’un lien entre l’enfant à naître et la future mère. En effet, il s'agit d'un symptôme psychologique dont les futures mamans peuvent souffrirent. Si ce lien peut se mettre en place petit à petit dans le cadre d’un déni partiel, il peut être beaucoup plus complexe pour la mère de tisser des liens affectifs avec son enfant lors d’un déni total.

 

Un accompagnement psychologique est donc fréquemment conseillé pour les femmes ayant fait un déni de grossesse afin de se remettre de cet événement qui peut être très brutal. Encore tabou aujourd’hui, le déni de grossesse est un phénomène impressionnant qui peut arriver à toutes les femmes. Si les symptômes peuvent semer le doute, un examen ou un test de grossesse ne pourront mentir. En cas de doute, n’hésitez pas à en parler à un médecin.

 

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Sources :