Dans la vie d’une femme, la ménopause est synonyme de nombreux bouleversements hormonaux et émotionnels. Passage obligé et redouté, elle s’installe progressivement après une période de transition appelée périménopause (ou préménopause). Une récente analyse britannique suggère que les femmes seraient 40% plus susceptibles de souffrir de dépression en période de périménopause que celles n’étant pas encore entrées en périménopause. Zoom sur les conclusions de ces travaux.
La périménopause (ou préménopause) désigne une période de transition qui précède la ménopause en elle-même. Elle marque le passage du statut de femme en âge de procréer au statut de femme ménopausée. La périménopause survient généralement trois à cinq ans avant le début de la ménopause.
La ménopause désigne une étape normale dans la vie d’une femme et correspond à l’arrêt du fonctionnement de ses ovaires. Elle survient en général vers 50 ans.
Au cours de cette période de transition, les taux d’œstrogènes et de progestérone commencent à fluctuer. Ces variations sont à l’origine de cycles menstruels irréguliers et d’autres symptômes de la ménopause que l’on appelle « troubles climatériques ». Parmi ces symptômes, citons :
Pour soulager ces troubles en période de périménopause, un traitement à base de progestatifs ou un contraceptif oral faiblement dosé peuvent être proposés en l'absence de contre-indication médicale. Quant à la contraception, elle doit être poursuivie de manière efficace.
La périménopause apparaît en général vers l’âge 47 ans mais le moment de sa survenue reste très variable d’une femme à l’autre. Si pour certaines femmes, cette transition est rapide, elle peut durer plusieurs années pour d’autres.
Dans certains cas, la périménopause peut également provoquer des troubles psychiques comme des troubles de la mémoire et de la concentration, de l’anxiété voire des épisodes de dépression. Au cours de la périménopause, l’impact sur l’humeur et le moral des femmes est donc considérable. Cette période représente en effet un véritable bouleversement du corps et de l’esprit qu’elles doivent réussir à accepter en quelques mois ou quelques années.
Dans ce contexte, des chercheurs britanniques de l'University College of London se sont intéressés à l’impact de la périménopause sur les risques pour les femmes de développer une dépression. Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont mis en place une méta analyse regroupant sept études et impliquant 9 141 femmes du monde entier.
L’objectif d’une telle analyse ? Décrypter les différents stades de la ménopause et les éventuels risques de dépression associés. Pour cela, les troubles climatériques ont été mesurés à l’aide d’instruments d’auto-évaluation standardisés et internationalement reconnus.
Publiés dans le Journal of Affective Disorders, les résultats de cette analyse ont montré que :
Pour l’auteur principal de cette étude, ces résultats issues de données d’études mondiales montrent que les femmes en phase de périménopause sont significativement plus vulnérables au risque dépressif qu’avant ou après la ménopause. Certes, ces conclusions ne sont pas nouvelles mais ces données issues de plusieurs études mondiales témoignent de l’ampleur du risque.
Les scientifiques conviennent par ailleurs que cette analyse se heurte à certaines limites comme l’absence de prise en compte d’éventuels antécédents dépressifs chez les participantes. Ils envisagent d’approfondir leurs investigations pour mieux comprendre les différents stades de la ménopause et la façon dont ils affectent la santé mentale des femmes.
Les chercheurs insistent enfin sur l’importance de sensibiliser largement sur le sujet et d’offrir aux femmes en périménopause un dépistage et un suivi psychologique efficaces afin de répondre au mieux à leurs besoins en termes de santé mentale.
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Sources :