Lorsqu'on évoque la grossesse, l'image qui nous vient à l'esprit est souvent celle d'une période de joie et d'attente, empreinte de bonheur et d'excitation. Cependant, selon l'Assurance maladie et une enquête nationale périnatale menée en 2021, ces sentiments ne sont pas universels. En effet, 15,5 % des futures mères ont décrit leur grossesse comme difficile à très difficile à vivre. MEDADOM vous informe plus particulièrement sur un trouble généralement tabou : la dépression qui survient pendant la grossesse.
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La dépression durant la grossesse peut être déclenchée par divers facteurs :
Les femmes enceintes qui se sentent isolées, sans un réseau de soutien solide, sont plus susceptibles de ressentir de la dépression. Le manque de relations sociales peut entraîner un sentiment de solitude. D’autre part, les conflits familiaux, que ce soit avec le partenaire, les parents ou d'autres proches, peuvent provoquer un stress émotionnel intense. Les disputes fréquentes ou la violence domestique peuvent aussi aggraver la situation.
Enfin, les préoccupations liées aux finances, notamment les difficultés à subvenir aux besoins de la grossesse et du futur enfant, sont des déclencheurs courants de la dépression chez les femmes enceintes.
Une grossesse peut devenir une période extrêmement complexe et éprouvante pour certaines femmes, les rendant plus vulnérables à la dépression. C’est spécialement le cas si la grossesse est réputée difficile. Par exemple, Lorsque la conception n'était pas prévue et que la mère n'envisage pas l'interruption de la grossesse, cela peut entraîner des émotions négatives. Ces émotions peuvent même mener à un sentiment de rejet de la maternité et à de l’impuissance face à cette situation.
C’est également le cas lorsqu’une grossesse survient après une ou plusieurs expériences traumatisantes. En effet, la perte d'un enfant in utero, une interruption médicale de grossesse, la naissance d'un enfant malformé ou une hospitalisation prolongée de l'enfant peuvent être source d’anxiété. Enfin, si la mère fait face à des complications comme le surpoids, l'obésité, le diabète gestationnel ou le développement d'une hypertension artérielle, cela nécessite un suivi médical plus rigoureux et peut naturellement altérer le moral de la femme enceinte.
Vous le savez, la consommation d'alcool pendant la grossesse est fortement déconseillée. L'alcool peut en effet entraîner des problèmes de développement chez le fœtus qui se caractérisent par des anomalies physiques et neurologiques. Les femmes enceintes qui consomment de l'alcool sont aussi plus susceptibles de développer des sentiments de culpabilité, d'anxiété et de dépression. De même, le tabagisme pendant la grossesse augmente le risque de faible poids à la naissance, de naissances prématurées et de complications respiratoires.
Certains médicaments, plantes ou compléments alimentaires, en particulier s'ils ne sont pas prescrits par un professionnel de la santé, peuvent également être dangereux pour le fœtus, mais aussi pour la mère. Les effets secondaires ou les interactions médicamenteuses peuvent contribuer à créer ou exacerber des troubles psychologiques déjà présents.
Les femmes qui souffrent de dépression, de stress et d’anxiété avant la grossesse sont plus vulnérables à une récurrence de leurs symptômes pendant cette période. Les fluctuations hormonales et les préoccupations liées à la grossesse aggravent généralement les manifestations perçues et nécessitent un suivi médical plus étroit pendant cette période. Si la femme qui souhaite concevoir est aussi diagnostiquée et suivie pour un trouble mental grave comme la bipolarité ou la schizophrénie, l’idéal est d’effectuer un suivi dès le désir de conception pour adapter la grossesse à ces troubles.
Comment évaluer le risque de dépression chez la femme enceinte ?
Pour identifier les risques d’apparition de la dépression pendant la grossesse, un test existe et peut être demandé par votre médecin. Ce test appelé EPDS (Edinburgh Postpartum Depression Scale) a été à l’origine développé pour mesurer l’état dépressif après l’accouchement. Mais il peut également être utile pendant la grossesse pour détecter d’éventuels troubles psychiques. L’EPDS se présente sous forme d’un questionnaire à 10 questions et prend 5 à 10 minutes. Il s’agit d’un outil complémentaire qui aidera l’équipe médicale à poser un diagnostic.
Lorsque l'on cherche à prévenir ou à surmonter la dépression pendant la grossesse, plusieurs astuces peuvent aider :
La grossesse peut parfois susciter des sentiments d'incertitude, d'anxiété et de solitude. Le fait de partager ses préoccupations et ses émotions avec des proches peut apporter un soulagement considérable. Cela permet également à la future mère de se sentir entourée et comprise, renforçant ainsi son estime de soi et son bien-être émotionnel.
L'isolement social est l'un des facteurs de risque majeurs de la dépression chez les femmes enceintes. Par conséquent, MEDADOM vous recommande de maintenir des connexions sociales solides que ce soit avec la famille, le partenaire ou les amis.
Lorsqu'une femme enceinte commence à ressentir les premiers signes de déprime, il est impératif de réagir rapidement. En effet, le fait d'identifier et de traiter précocement la dépression est essentiel pour prévenir qu'elle ne s'aggrave et n'ait un impact plus important sur la santé de la mère et du fœtus.
Le suivi médical régulier est de ce fait essentiel pour surveiller l'état émotionnel de la future mère et détecter tout signe précoce de dépression. Les professionnels de la santé doivent encourager ouvertement les femmes enceintes à parler de leurs émotions et de leurs préoccupations. Parfois, la simple expression des sentiments peut déjà apporter un soulagement significatif ! Il ne faut également pas avoir honte de parler de ses émotions et de ses sentiments lorsque l’on est enceinte. Il s’agit d’un problème très fréquent qui a comme vu précédemment plusieurs causes dont la majorité peuvent être facilement identifiées, puis traitées.
Rejoindre un groupe de soutien est une astuce supplémentaire pour prévenir et combattre la dépression pendant la grossesse. Ces groupes offrent un espace sécurisé où les futures mères peuvent partager leurs expériences, leurs inquiétudes et leurs émotions avec d'autres femmes qui traversent des situations similaires. Cette forme de soutien mutuel peut apporter d'innombrables avantages.
D’une part, les groupes de soutien permettent aux femmes enceintes de se sentir entendues et comprises, réduisant ainsi le sentiment d'isolement. D'autre part, ils favorisent aussi le développement de solides amitiés et de relations qui peuvent persister après la grossesse, et contribuer à prévenir de ce fait la dépression post-partum.
Ces groupes sont souvent animés par des professionnels de la santé mentale ou d'autres experts, garantissant que les femmes reçoivent des conseils avisés et validés par les autorités scientifiques. Les groupes de soutien peuvent être présents dans votre ville ou sur les réseaux sociaux.
Quand les signes de dépression pendant la grossesse deviennent sérieux, le recours à un traitement médical peut s'avérer nécessaire. Les professionnels de la santé peuvent recommander des traitements adaptés, sans risque pour la femme enceinte, tout en tenant compte des besoins de l'enfant à naître. Ces traitements peuvent inclure des thérapies cognitivo-comportementales, des séances de psychothérapie ou, dans certains cas, des médicaments spécifiques.
Contrairement aux idées reçues, la prise d’antidépresseurs n’est en effet pas totalement contre-indiquée pendant la grossesse. Votre médecin pourra vous prescrire par exemple des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). À noter que dans le cas d’un traitement médicamenteux, le suivi devra être rigoureux pour identifier et suivre les potentiels effets sur le fœtus.
Lorsque l’on est triste, déprimée ou anxieuse, on peut légitimement se poser la question de savoir si le bébé ressent nos émotions. Plusieurs études se sont penchées sur cette question. Elles ont révélé que les émotions de la mère pendant la grossesse ont un impact significatif sur la santé future et le comportement de son bébé, que ces émotions soient positives ou négatives. Une étude suivant près de 10 000 femmes et jusqu'à 80 mois après la naissance de leurs enfants a montré que l'anxiété et le stress des femmes enceintes influencent effectivement le comportement de leurs enfants.
Plus précisément, les enfants dont les mères ont été exposées à des niveaux élevés de stress en fin de grossesse, en particulier au troisième trimestre, présentaient plus de troubles comportementaux et émotionnels à l'âge de six ans que les autres enfants. Cet effet persistait jusqu'à l'âge de quatre ans, suggérant que le lien entre le stress maternel avant l’accouchement et le comportement de l'enfant est durable.
Le mécanisme derrière cette influence réside probablement dans les niveaux élevés de cortisol, l'hormone du stress, chez la mère pendant les périodes critiques. Ces hormones sont transmises au fœtus, exposant ainsi le bébé à des niveaux importants d'hormones du stress, ce qui peut logiquement avoir un impact sur son développement cérébral.
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Sources :