Guide complet : Tout savoir sur les différents types d'herpès
L’herpès est bien connu. Pour la plupart des gens, il s’agit de ces fameux “boutons de fièvre” qui peuvent apparaître sur les lèvres. Pourtant, cette infection virale peut en réalité se manifester à travers plusieurs formes, touchant aussi bien le visage que les organes génitaux, avec parfois des atteintes plus discrètes. Les spécialistes distinguent deux grands types de virus herpes : le premier (HSV1) cause fréquemment des lésions orales, tandis que le second (HSV2) concerne surtout la sphère intime. Classé parmi les infections sexuellement transmissibles, cet herpès génital est moins courant que l’herpès buccal, mais il se transmet de manière similaire, par contact direct avec un individu déjà infecté ou avec ses sécrétions.
Si la majorité des personnes contaminées n’éprouvent aucun symptôme, le virus herpes n’en demeure pas moins tenace : il peut se tapir dans un ganglion et réapparaître sous forme de poussées, parfois des années plus tard. On parle alors de réactivation ou de récurrence, situation dans laquelle les vésicules douloureuses et les picotements ressurgissent. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime aujourd’hui que plus de quatre milliards de personnes sont infectées par l’un des deux types d’herpès, ce qui représente plus de la moitié de la population mondiale.
Qu’est-ce que l’herpès ?
L’herpès est une infection virale provoquée par l’herpès simplex, aussi désigné Vhs (Virus de l’Herpès Simplex). Il appartient à la famille des Herpesviridae, une grande famille de virus responsables d’autres maladies comme la varicelle, le zona ou encore la mononucléose. Les atteintes liées à l’herpès peuvent être essentiellement cutanées ou muqueuses. Elles se caractérisent par l’apparition de vésicules regroupées en bouquets, volontiers accompagnées de brûlures, de rougeurs et de picotements.
Une personne infectée par l’herpès simplex peut contaminer son entourage de diverses façons. Le risque de transmission s’accroît lorsque les plaies sont présentes. En effet, le liquide vésiculaire recèle une importante charge virale. Le contact direct (baiser, rapport sexuel, partage d’objets portés à la bouche) suffit alors à transmettre l’infection, d’où la nécessité d’être vigilant pendant les phases actives. Chez de nombreux individus, la contamination initiale n’est pas détectée, car elle ne provoque ni douleurs ni symptôme. Néanmoins, même sans signes apparents, la personne infectée peut diffuser le virus.
Quels sont les symptômes de l’herpès ?
En règle générale, l’herpès se manifeste par une éruption de vésicules rassemblées en grappes, formant parfois des ulcérations douloureuses. Ces lésions peuvent être situées sur les lèvres, autour de la bouche ou encore sur les parties génitales. Des sensations de picotements, d’irritation et de démangeaisons précèdent fréquemment l’apparition des vésicules. Une légère fièvre ou une fatigue passagère peuvent également accompagner la poussée.
Les signes cliniques sont parfois intenses : douleurs plus prononcées, forte sensation de brûlure, difficulté à avaler lorsque l’herpès se situe dans la cavité buccale, ou gêne notable lors de la miction si les organes génitaux sont atteints. Après la disparition des lésions, il arrive que le virus s’endorme dans un ganglion avant de faire surface à nouveau. Les récurrences sont souvent moins sévères que la première poussée, mais elles peuvent survenir de manière imprévisible en cas de stress, de baisse de forme ou de déséquilibre immunitaire.
Quels sont les différents types d’herpès et les zones du corps les plus touchées ?
Herpès labial et buccal
L’herpès labial, souvent désigné “bouton de fièvre”, demeure la forme la plus courante, généralement reliée au HSV1. Beaucoup de gens hébergent ce virus depuis l’enfance, à la suite d’un contact avec un proche infecté. Dans un grand nombre de cas, l’infection passe inaperçue, bien que quelques enfants puissent présenter une gingivostomatite (inflammation des gencives et de la muqueuse buccale). Lorsque la réactivation se produit, elle provoque de petites ampoules regroupées sur la lèvre, responsables de douleurs et de démangeaisons avant de former des croûtes.
Herpès génital
L’herpès génital concerne autant les hommes que les femmes, même si ces dernières paraissent plus souvent infectées. Le virus HSV2 est celui qu’on retrouve majoritairement derrière les manifestations génitales, même si le HSV1 peut également contaminer les parties génitales via des rapports oro-génitaux. Les signes cliniques, parfois confondus avec une autre infection sexuellement transmissible (comme une mycose ou un condylome), incluent des vésicules douloureuses qui s’ouvrent ensuite en petites plaies, des picotements intenses et une éventuelle gêne à la miction.
La primo-infection peut s’accompagner de fièvre et d’adénopathies (ganglions gonflés), tandis que les récurrences suivantes adoptent le plus souvent une intensité plus modérée. Les rapports sexuels avec un partenaire déjà infecté et la multiplication des contacts sans protection amplifient le risque de transmission de l’herpès génital.
Panaris herpétique (doigt/ongle)
Le panaris herpétique est une forme spécifique d’infection herpétique localisée au doigt ou autour de l’ongle. On l’observe principalement chez des individus qui ont manipulé des lésions infectées, que ce soit au niveau des lèvres ou des organes génitaux, sans protection. Les doigts, parfois infectés, développent alors des vésicules chaudes, rouges et douloureuses, dont la guérison peut exiger plusieurs jours, voire plus.
Eczéma herpétique (peau)
L’eczéma herpétique survient quand le virus herpes infecte une peau déjà fragilisée par un eczéma préexistant. Il en résulte des plaies multiples et parfois suintantes, qu’il convient de traiter rapidement pour éviter l’extension de l’infection et un inconfort majeur.
Herpès oculaire
L’herpès oculaire, bien que moins fréquent que l’herpès labial ou génital, n’est pas rare. Le virus HSV1 peut toucher la cornée ou la conjonctive de l’œil, provoquant une rougeur, une sensibilité à la lumière et une sensation de grain de sable. Dans certains cas, des écoulements et des démangeaisons se manifestent, souvent associés à une infection buccale simultanée (c’est-à-dire un herpès actif au niveau des lèvres).
Herpès génital et grossesse
Dans le cadre d’une grossesse, l’herpès génital ne soulève généralement pas de problème particulier, sauf si la femme développe une primo-infection tardive (neuvième mois) ou si elle présente des lésions actives au moment de l’accouchement. Dans ces cas, un traitement antiviral (par exemple Aciclovir) est recommandé, et une césarienne peut être envisagée pour éviter de contaminer le nouveau-né. Le nourrisson peut alors bénéficier d’un traitement prophylactique afin de limiter tout risque de transmission et d’éventuelles séquelles.
Herpès néonatal
On parle d’herpès néonatal lorsqu’un nouveau-né se retrouve contaminé pendant l’accouchement par une mère infectée. Cette situation se produit surtout si la mère présente une primo-infection en fin de grossesse, augmentant alors le risque de transmission. Le bébé peut développer des atteintes graves, en particulier si l’infection parvient à se propager à l’ensemble de l’organisme. Une prise en charge spécialisée, incluant un traitement par Aciclovir, peut considérablement réduire les complications et favoriser la guérison.
Herpès chez la personne immunodéprimée
Chez la personne immunodéprimée, les infections virales, dont l’herpès, peuvent être plus graves et plus difficiles à maîtriser. Les récurrences surviennent fréquemment et s’avèrent plus intenses, tandis que les lésions herpétiques cicatrisent moins vite. Un suivi médical rapproché et l’usage prolongé d’antiviraux s’avèrent souvent nécessaires pour contrôler ces atteintes.
Herpès circiné
L’herpès circiné, malgré son nom, ne se rattache pas au virus herpes. Il s’agit plutôt d’une mycose (c’est-à-dire une infection liée à un champignon) qui prend souvent la forme d’une plaque ronde sur la peau, qui gratte et qui a des contours bien définis. Les dermatophytes responsables de cette atteinte proviennent souvent d’animaux domestiques ou de l’environnement, et se plaisent à envahir la kératine de la couche superficielle de l’épiderme.
Les lésions peuvent rappeler celles d’un herpès labial, ce qui a conduit à la dénomination “circiné”, mais le mécanisme n’a rien de commun avec la transmission du virus simplex. Un traitement antifongique local (crème ou lotion) ou, dans certains cas, oral, permet la guérison de l’herpès circiné.
Comment se transmet l’herpès ?
L’herpès se transmet très facilement, surtout quand les plaies vésiculaires sont présentes. Le virus herpes se déplace via la salive, les sécrétions génitales ou tout autre liquide organique infecté. Un baiser, un rapport sexuel non protégé, un contact oro-génital ou le partage d’objets contaminés (verre, couvert, rouge à lèvres) peuvent alors contaminer une nouvelle personne.
Dans le cas de l’herpès génital, il est bien établi qu’un partenaire déjà infecté peut transmettre le virus à son conjoint, surtout si aucune protection n’est utilisée. Il s’agit d’une infection sexuellement transmissible (ist). Le préservatif aide à réduire le risque de transmission, mais il ne le supprime pas entièrement puisque les zones non couvertes (pubis, périnée, cuisses) sont exposées au contact de lésions cutanées potentiellement infectées.
Combien de temps dure l'herpès ?
Les poussées d’herpès labial disparaissent fréquemment en quelques jours, rarement plus d’une semaine. L’herpès génital peut se prolonger davantage, notamment lors de la primo-infection, où la durée de l’épisode et l’intensité des signes varient d’un individu à l’autre. L’absence de traitement peut retarder la guérison, mais même sans médicament, l’infection finit souvent par s’atténuer d’elle-même.
Toutefois, une fois qu’on a pu contracter l’herpès, le virus demeure dans l’organisme à l’état latent. Il loge dans un ganglion nerveux, prêt à se réveiller sous l’effet du stress, de la fatigue ou d’une immunité affaiblie. Les récurrences sont ainsi inhérentes à la nature même de ce virus, et on ne peut pas l’éliminer entièrement. Dans la majorité des cas, l’herpès reste bénin et ne génère pas de complications sévères.
Mais chez certaines personnes vulnérables, des atteintes cérébrales (encéphalite, méningite) ou oculaires (kératite) peuvent survenir, tout comme un risque accru de coinfection par d’autres maladies sexuellement transmissibles.
Quelles peuvent être les complications de l’herpès ?
L'herpès est dans la majorité des cas bénin. Les complications sont très rares. Attention toutefois, elles peuvent survenir chez les personnes plus vulnérables. Les complications peuvent être :
- cérébrales : encéphalite ou méningite,
- oculaires : conjonctivite ou kératite,
- infectieuses : une infection génitale par l’herpès avec présence de lésions favorisera l’entrée d’agents pathogènes et la co-infection par d’autres maladies sexuellement transmissibles comme le VIH.
Comment diagnostiquer l’herpès ?
Le dépistage de l’herpès s’effectue généralement sur un examen clinique et, le cas échéant, sur des tests spécifiques. Un médecin peut reconnaître la présence de vésicules herpétiques caractéristiques au niveau des lèvres ou des organes génitaux. Quand le doute persiste, un prélèvement local du liquide vésiculaire ou un examen sanguin à la recherche d’anticorps anti-HSV1 ou HSV2 aident à confirmer l’infection.
Dans certaines circonstances, par exemple chez la femme enceinte ou la personne immunodéprimée, ce dépistage peut être particulièrement important pour orienter la prise en charge et limiter la transmission du virus.
Quels sont les traitements possibles contre l’herpès ?
Le principal traitement contre l’herpès s’appuie sur des antiviraux, tels que l’Aciclovir, le valaciclovir ou encore le famciclovir. Ces molécules écourtent la durée de l’épisode et contribuent à la guérison plus rapide des lésions douloureuses. En primo-infection, on prescrit souvent l’Aciclovir pendant dix jours pour enrayer la poussée. En cas de récurrence ultérieure, quelques jours de traitement suffisent souvent pour apaiser la crise.
Selon l’importance et la répétition des poussées, un médecin peut suggérer un traitement de fond, en continu ou à la demande, afin de réduire la fréquence des récurrences. En complément des antiviraux, des antiseptiques locaux aident à maintenir la zone propre, pour prévenir les surinfections bactériennes.
Lorsque l’herpès touche la sphère génitale, un bilan visant à dépister d’autres infections sexuellement transmissibles (VIH, syphilis, chlamydia, gonorrhée) peut être proposé. Le partenaire doit également être informé et recevoir un traitement s’il est jugé infecté, afin de freiner la transmission du virus au sein du couple.
Comment éviter l'herpès ?
Il n’est pas toujours aisé d’éviter l’herpès, car la contamination peut se produire en l’absence de toute lésion visible. Néanmoins, pour réduire le risque de transmission, on recommande d’adopter certaines précautions. Éviter les baisers en cas d’herpès labial actif demeure une mesure prudente, tout comme le fait de ne pas partager serviettes, couverts ou rouge à lèvres lorsqu’une personne infectée présente des vésicules suintantes.
Sur le plan sexuel, l’usage d’un préservatif réduit efficacement les récurrences et la dissémination du virus, même s’il ne recouvre pas la totalité de la zone potentiellement exposée. Le fait de s’abstenir de rapports dès l’apparition de plaies herpétiques sur les organes génitaux ou à proximité constitue un moyen très concret d’éviter de contaminer son ou sa partenaire.
Pendant la grossesse, en particulier au cours des dernières semaines, un suivi rapproché et un traitement antiviral adaptés peuvent limiter la transmission du virus au bébé lors de l’accouchement. En présence de lésions actives sur la vulve ou le col, une césarienne est souvent envisagée afin de préserver la santé du nouveau-né.
À l’échelle internationale, l’OMS continue de soutenir la recherche pour mettre au point un vaccin spécifique contre le HSV1 et le HSV2, mais aucun vaccin efficace n’est actuellement disponible.
Sources :
- OMS - Herpès (virus de l’herpès)
- Le Figaro Santé - Herpès
- VIDA - Herpès génital