La vitamine K est la vitamine de la coagulation sanguine, mais pas seulement ! Elle permet également de fixer le calcium sur les os et permet donc une bonne santé osseuse… Deux bonnes raisons de consommer des légumes feuilles et des huiles végétales qui apportent de la vitamine K !
Ainsi, en cas de carence en vitamine K, des symptômes hémorragiques et osseux peuvent apparaître. Toutefois, les carences alimentaires en vitamine K sont extrêmement rares et ne surviennent généralement qu’en cas de problèmes de santé particuliers.
Vous avez besoin de consulter mais votre médecin n'est pas disponible ?
Consultez ici un médecin sans rdv en téléconsultation
La vitamine K est une vitamine liposoluble (retrouvée dans les graisses), dont le nom provient de l’allemand « Koagulation ».
Elle existe sous deux formes principales : la vitamine K1 (phylloquinone et d’autres molécules) et la vitamine K2 (ménaquinones). Une forme synthétique, la vitamine K3 (ménadione) est principalement utilisée dans l’alimentation animale.
La vitamine K est à la fois apportée par certains aliments, mais également synthétisée en partie (pour la vitamine K2) par les bactéries de la flore intestinale.
La vitamine K possède de nombreux rôles dans l’organisme, dont deux principaux :
Ainsi, l’agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) a autorisé les aliments et compléments alimentaires contenant assez de vitamine K (11µg / 100g de produit ou par portion) à apposer sur leurs emballages des mentions suggérant que :
Toutefois, les allégations de santé relatives à la contribution de la vitamine K à la santé cardiaque et vasculaire et à la stimulation de la coagulation sanguine ont été interdites.
Comme pour tout micronutriment (vitamines et minéraux), les besoins en vitamine K varient selon l’âge et la situation physiologique et pathologique.
Ainsi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a établi qu’un apport satisfaisant en vitamine K1 était de :
Les besoins en vitamine K peuvent toutefois évoluer dans certains cas :
Une carence en vitamine K peut se manifester par différents symptômes. Les troubles de la coagulation peuvent engendrer des saignements de nez, la présence de sang dans les selles, des règles abondantes, des bleus ou des ecchymoses…
Les carences en vitamine K sont relativement rares et s’observent principalement dans 4 situations :
Les carences d’apport en vitamine K sont extrêmement rares car les besoins journaliers sont très vite couverts par l’alimentation.
Elles peuvent toutefois survenir en cas d’alimentation parentérale, c’est-à-dire l’alimentation administrée par voie intraveineuse.
Dans le cas de l’allaitement maternel, une supplémentation en vitamine K est systématiquement prescrite pour le nourrisson car le lait maternel est pauvre en vitamine K.
Les malabsorptions, notamment lipidiques peuvent survenir en cas de maladie chronique de l’intestin, d’affection des voies biliaires, d’insuffisance pancréatique, de cirrhose du foie… l’absorption de la vitamine K peut être alors altérée, générant une carence.
La vitamine K passe difficilement la barrière placentaire. De plus, la flore intestinale immature des bébés et leurs stocks faibles en vitamine K peuvent induire une carence chez le nouveau-né. Cela explique le besoin de supplémentation en vitamine K à la naissance.
La warfarine, un anticoagulant également utilisé comme produit contre les rongeurs, fonctionne comme antagoniste de la vitamine K.
Il existe donc un risque de carence et d’hémorragie en cas de traitement par anticoagulant, ou d’intoxication accidentelle par un raticide.
Lorsque l’on est en bonne santé, le risque de souffrir d’une carence en vitamine K est donc extrêmement faible.
Les aliments les plus riches en vitamine K1 sont, d’après les tables nutritionnelles de référence en France :
Grâce à ces aliments, les besoins en vitamine K peuvent être couverts très facilement. Par exemple, pour couvrir les 79 µg de vitamine K1 journaliers recommandés pour les adultes il suffit de consommer :
La vitamine K2, synthétisée par les bactéries, se retrouve elle principalement dans les aliments d’origine animale :
Toutefois, il existe peu d’information sur les teneurs en vitamine K2 dans les aliments et son absorption. Ainsi, les recommandations sont uniquement axées autour de la vitamine K1.
Pour résumer, une alimentation variée et équilibrée, riche en légumes verts peut apporter jusqu’à 400µg de vitamine K par jour. Cela couvre largement les besoins nutritionnels en cette vitamine dans la majorité des cas.
Les carences en vitamine K sont rares. Il est donc justifié de se poser la question de l’intérêt d’une éventuelle supplémentation.
Le plus souvent, les compléments alimentaires contenant de la vitamine K se présentent sous forme de comprimés. Ils peuvent être prescrits en cas de saignements répétés ou d’hémorragie, mais d’autres indications justifient parfois leur utilisation.
C’est notamment le cas au Japon, où la vitamine K est prescrite pour lutter contre l’ostéoporose.
En effet, une étude publiée en 2015 montrait qu’une supplémentation en vitamine K2 réduisait le risque de fractures chez les personnes âgées et les femmes en période de ménopause. Une autre étude suggérait, quant à elle, une amélioration de la densité osseuse chez ces dernières.
Pourtant, cet usage n’est pas validé en France et une alimentation variée et équilibrée suffit généralement à couvrir les besoins de la population générale.
Si l’excès de vitamine K ne semble pas présenter d’effet indésirable majeur, sa consommation doit toute de même être faite avec précaution.
Ainsi, il est recommandé de limiter les apports aux recommandations journalières pour les femmes enceintes.
Par ailleurs, les personnes sous traitement anticoagulant doivent être vigilant quant à la vitamine K, en :
Enfin, en cas de troubles hépatiques, il est également conseillé d’éviter une surconsommation de vitamine K.
Dans tous les cas, il est conseillé de demander conseil à son médecin ou à son pharmacien avant de débuter une supplémentation en vitamine K.
Vous cherchez un médecin généraliste sans rdv ?
Pensez à la téléconsultation !
Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé
Sources :