Maladie à corps de Lewy : symptômes, diagnostic et traitements
La maladie à corps de Lewy appartient à un groupe de pathologies qui touchent le cerveau de manière progressive. Elle est parfois appelée démence à corps de Lewy et se caractérise par une lente détérioration des fonctions cognitives, associée à des troubles du comportement et à des manifestations qui rappellent la maladie de Parkinson.
Différents stades d’évolution peuvent se succéder, avec des changements marqués dans la mémoire, l’attention ou encore les perceptions sensorielles. Les personnes atteintes peuvent faire l’expérience d’hallucinations visuelles et auditives, d’une confusion mentale et d’une désorientation accrues.
Qu’est-ce que la maladie à corps de Lewy ?
Définition et origine de la maladie
Elle est décrite comme une maladie neurodégénérative. Ce terme désigne un ensemble de pathologies dans lesquelles des neurones dégénèrent ou perdent leurs fonctions au fil du temps. Dans ce cas précis, on retrouve la présence de corps de Lewy dans les cellules nerveuses, c’est-à-dire des amas anormaux de protéines (notamment la synucléine) qui nuisent au fonctionnement cérébral.
Les causes ne sont pas entièrement élucidées, mais la recherche suggère une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux.
Quels sont les mécanismes impliqués ?
Ces amas de protéines altèrent les connexions entre neurones et favorisent les troubles cognitifs. De plus, ils peuvent affecter la production de dopamine, un neurotransmetteur qui régule entre autres la coordination motrice et l’humeur.
Ainsi, la personne touchée subit non seulement des changements dans ses capacités mentales, mais aussi des modifications comportementales et motrices. Ces mécanismes expliquent en partie pourquoi la maladie présente des similitudes avec d’autres atteintes neurodégénératives.
Maladie à corps de Lewy, Alzheimer et Parkinson : quelles différences ?
Les différences entre Alzheimer et maladie à corps de Lewy tiennent principalement à l’ordre d’apparition des symptômes et au type de lésions cérébrales en cause.
Dans la maladie d’Alzheimer, les troubles de la mémoire sont dominants, alors que dans la maladie à corps de Lewy, les hallucinations et la fluctuation de l’état de conscience surviennent plus précocement.
Par rapport à Parkinson, les symptômes moteurs peuvent être assez proches (lenteur des mouvements, rigidité musculaire), mais les manifestations cognitives apparaissent généralement plus tôt et les hallucinations sont plus fréquentes.
Quels sont les symptômes de la maladie à corps de Lewy ?
Troubles cognitifs et mémoire : un impact progressif
Dans les premiers signes, on observe souvent une difficulté à planifier les tâches, à se concentrer ou à traiter les informations. Au fil du temps, les troubles de la mémoire se manifestent de plus en plus nettement, bien qu’ils ne soient pas toujours le premier indicateur. Un patient peut se retrouver en situation de désorientation et présenter des difficultés à exécuter des activités du quotidien.
Hallucinations et troubles psychiatriques : un signe distinctif
Les hallucinations constituent un marqueur notable. Elles sont fréquemment visuelles, mais des perceptions auditives trompeuses peuvent aussi être relevées.
Ces phénomènes perturbent la vie de la personne malade, pouvant générer de l’anxiété ou une dépression. Des troubles du comportement peuvent accompagner ces hallucinations, comme l’agitation ou des réactions inadaptées face aux situations de la vie courante.
Quels sont les symptômes moteurs et similitudes avec la maladie de Parkinson ?
Une rigidité musculaire, un ralentissement des mouvements et parfois des tremblements discrets font partie des symptômes moteurs. Ces signes rappellent fortement la maladie de Parkinson. Cependant, la présence simultanée de fluctuations cognitives et d’hallucinations précoces oriente plutôt le diagnostic vers la maladie à corps de Lewy.
Troubles du sommeil et comportements inhabituels
Les troubles du sommeil sont assez fréquents. Certains individus développent de l’insomnie, tandis que d’autres présentent un syndrome appelé « trouble du comportement en sommeil paradoxal ». Celui-ci se caractérise par des gestes brusques et des vocalisations nocturnes. Ces mouvements témoignent d’une activité onirique vive et peuvent entraîner des blessures involontaires.
Quels sont les signes d’alerte à surveiller chez les patients ?
Des changements d’humeur soudains, de l’anxiété marquée ou des accès de confusion mentale doivent attirer l’attention de l’entourage. Même si ces manifestations ne certifient pas la présence de la maladie, elles peuvent constituer des indicateurs précoces à considérer.
Comment diagnostiquer la maladie à corps de Lewy ?
Liste d’examens médicaux pour confirmer le diagnostic
Bilan neurologique et tests cognitifs
Un test neurologique complet fait partie de l’évaluation. Il inclut l’analyse de la coordination, de la force musculaire et des réflexes. Des tests cognitifs, notamment l’évaluation de la mémoire et de la capacité de raisonnement, complètent ce bilan clinique.
IRM cérébrale et autres imageries médicales
L’imagerie cérébrale est essentielle pour orienter le diagnostic. Une IRM peut mettre en évidence des signes de perte de volume dans certaines régions du cerveau ou d’autres altérations. Parfois, des techniques plus spécialisées, comme la scintigraphie cérébrale, sont proposées pour détecter les anomalies typiques de la maladie à corps de Lewy.
Analyse des antécédents familiaux et médicaux
Le médecin s’intéresse également à l’histoire familiale et aux facteurs qui pourraient avoir contribué à l’apparition des symptômes. Même si la dimension héréditaire n’est pas aussi marquée que dans d’autres affections neurodégénératives, connaître le contexte médical global reste utile.
À quel moment consulter un spécialiste ?
Dès l’observation de signes évoquant une maladie neurodégénérative, l’évaluation par un neurologue ou un gériatre peut s’avérer nécessaire. Cette démarche permet d’identifier la maladie à un stade précoce et de mettre en place un traitement adapté pour limiter l’évolution de la maladie à corps de Lewy.
Quels sont les traitements disponibles pour la maladie à corps de Lewy ?
Traitements médicamenteux : quels médicaments sont prescrits ?
Le traitement implique souvent des médicaments visant à améliorer la fonction cognitive, tels que les inhibiteurs de la cholinestérase. Certains traitements peuvent également réduire la rigidité musculaire ou le tremblement. Toutefois, les antipsychotiques doivent être prescrits avec prudence en raison d’une sensibilité accrue aux effets secondaires dans ce contexte.
Approches non médicamenteuses et thérapies alternatives
Des thérapies non médicamenteuses peuvent être utiles. Par exemple, la rééducation cognitive, la kinésithérapie et l’ergothérapie aident à maintenir une autonomie relative. Des techniques de relaxation et de gestion du stress peuvent aussi contribuer au bien-être global de la personne.
Comment se déroule la prise en charge et l’accompagnement des patients et des aidants ?
La prise en charge des aidants et proches est indispensable. Les professionnels de santé recommandent souvent un accompagnement multidisciplinaire : neurologues, psychologues, infirmiers et parfois services sociaux.
Les soins palliatifs peuvent être envisagés lorsque la maladie atteint un stade avancé. Une écoute attentive, associée à des conseils pratiques, aide les proches à gérer les comportements difficiles et à adapter l’environnement domestique.
F.A.Q
Quels sont les facteurs de risque de la maladie à corps de Lewy ?
Les facteurs de risque incluent l’âge avancé, certains antécédents familiaux et la présence d’autres troubles neurodégénératifs dans l’histoire personnelle ou familiale. Les études actuelles explorent également l’impact de l’environnement, sans qu’un élément précis ne soit définitivement reconnu comme déclencheur.
Combien de temps peut-on vivre avec la maladie à corps de Lewy ?
L’espérance de vie varie d’une personne à l’autre. En général, elle se situe entre cinq et dix ans après l’apparition des premiers symptômes, bien que certains patients puissent vivre plus longtemps. Les stades d’évolution diffèrent considérablement selon les individus, et les soins palliatifs assurent un soutien global dans les phases plus avancées.
Sources :