Rare sur certains continents, l’intolérance au gluten est une pathologie auto-immune qui toucherait 0,7 à 2% de la population en Europe, dont une majorité des femmes.
Bien qu’elle puisse être peu symptomatique, elle provoque dans de nombreux cas des symptômes digestifs et de la fatigue chez les personnes qui en souffrent.
Pour lutter contre ces symptômes, le seul traitement repose sur l’éviction systématique et définitive du gluten, une protéine contenue dans plusieurs céréales.
Manger sans gluten requière donc de connaître les produits qui en contiennent ou de savoir déchiffrer une étiquette pour vérifier sa présence.
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L’intolérance au gluten, aussi appelée « maladie cœliaque » est une maladie intestinale auto-immune chronique, liée à l’ingestion d’une protéine que l’on retrouve dans certaines céréales.
En effet, le terme « gluten » est utilisé pour caractériser un groupe de protéines d’une même famille (prolamines et gluténines), que l’on retrouve dans certains produits céréaliers et qui sont responsables de la formation d’un réseau collant (d’où son dérivant de « glu », la colle) permettant notamment la texture de la pâte à pain.
La maladie cœliaque a une forte composante génétique. Lorsque l’on souffre de cette maladie, le système immunitaire réagit de façon aberrante contre la présence de gliadine (une protéine de la famille des prolamines) en produisant des anticorps. Ces anticorps causent alors une inflammation de la paroi intestinale, compliquant la digestion.
Chez les personnes souffrant d’intolérance au gluten, la consommation de gluten provoque une destruction des replis de la muqueuse de l’intestin grêle (les villosités intestinales) qui permettent normalement d’augmenter la surface de contact avec les nutriments, pour leur absorption. Cette atrophie villositaire entraîne ainsi une malabsorption des vitamines et minéraux, comme le fer, le calcium ou encore la vitamine B9.
En Europe, on estime qu’environ 1% de la population serait à risque de développer une intolérance au gluten. Mais aujourd’hui, seuls 10 à 20% des personnes touchées en France seraient diagnostiquées, car une grande partie des sujets présenteraient une forme peu ou asymptomatique.
L’intolérance au gluten peut prendre des formes très variées. Elle passe ainsi inaperçue car sa manifestation est mineure ou peu caractéristique.
Elle est ainsi diagnostiquée en moyenne plus de 10 ans après l’apparition des premiers symptômes.
En cas d’intolérance au gluten, on retrouve ainsi chez les nourrissons et enfants en bas âge les symptômes suivants après l’introduction du gluten au cours de la diversification alimentaire :
Chez les enfants et adolescents, les symptômes de l’intolérance au gluten sont plus généralement digestifs :
Toutefois, des symptômes non digestifs de l’intolérance au gluten peuvent apparaître chez l’enfant et l’adolescent :
Chez l’adulte, les symptômes de l’intolérance au gluten sont d’ordre digestifs, et peuvent s’accompagner d’un amaigrissement avec dénutrition. Mais souvent, on retrouve également des symptômes non digestifs et évocateurs si l’intolérance au gluten n’est pas prise en charge de façon précoce :
Les symptômes ne suffisent toutefois pas à poser le diagnostic. En effet, plusieurs pathologies peuvent engendrer des symptômes similaires.
Il est donc essentiel de faire appel à un médecin pour établir le diagnostic. S’il le juge nécessaire, le médecin prescrira une prise de sang pour rechercher les anticorps en cause.
D’autres examens complémentaires sont possibles : typage génétique HLA, biopsie de l’intestin grêle…
Ces examens permettront de mettre en évidence une prédisposition génétique et la présence d’éventuelles lésions sur la paroi intestinale.
La régression des symptômes à l’adoption d’un régime sans gluten strict apporte également des éléments d’informations complémentaires.
Attention : le régime sans gluten ne doit pas être commencé avant la réalisation des examens, sous peine de fausser les résultats !
En cas d’intolérance au gluten et sans mise en place d’une alimentation adaptée, la maladie cœliaque peut engendrer des risques accrus de :
L’adoption d’un régime sans gluten strict peut en revanche permettre la disparation des symptômes et entraîner :
Toutefois, manger sans gluten ne permet pas de faire disparaître la maladie en tant que telle, uniquement les symptômes. Il s’agit d’ailleurs du seul traitement de la maladie et doit être suivi à vie.
Le suivi d’un régime strictement sans gluten est donc essentiel pour lutter contre les symptômes et les complications.
Toutefois, aux vues de la longue liste d’aliments contenant du gluten, ce mode d’alimentation peut être ressenti comme contraignant.
Il pourra alors être préconisé de :
Les principaux aliments contenant du gluten sont certaines céréales et leurs dérivés.
On retrouve ainsi :
Pour plus de facilité, l’acronyme SABOT (pour seigle – avoine – blé – orge – triticale) est souvent utilisé.
Toutefois, l’avoine ne contient pas naturellement la protéine responsable de l’intolérance. Son implication dans l’intolérance au gluten est généralement liée aux contaminations croisées avec des céréales contenant du gluten, qu’il subit lors de sa récolte et son stockage.
Tous les dérivés de ces céréales sont donc susceptibles de contenir du gluten, et notamment :
Mais le gluten se cache aussi dans certains aliments et produits plus surprenants, obligeant à lire les étiquettes :
En France, on estime qu’environ 70% des produits agroalimentaires « classiques » contiendraient du gluten. Il est donc essentiel d’apprendre à décrypter les packs des aliments.
Les emballages des produits alimentaires peuvent ainsi faire apparaître les mentions suivantes :
Dans la liste des ingrédients, les allergènes (dont les céréales contenant du gluten) sont indiqués de manière à être plus visibles que les autres (en gras, soulignés ou en couleur par exemple). Ainsi, les céréales contenant du gluten mais également les ingrédients technologiques (extrait de malt, chapelure, levure de bière…) pourront ainsi indiquer la présence de gluten.
Mais vérifier chaque étiquette peut s’avérer laborieux. Ainsi, plusieurs applications, telle que Allergobox, proposent aux allergiques et intolérants une réponse plus rapide, en indiquant la présence ou l’absence des substances incriminées, en scannant simplement le code barre du produit.
Pour remplacer les aliments contenant du gluten tout en maintenant un équilibre alimentaire, il est possible de substituer les céréales contenant du gluten par :
Les produits élaborés contenant du gluten (pain, pâtes, chapelures…) disposent aujourd’hui quasiment tous d’équivalents sans gluten, mais ces produits ont un coût généralement plus élevé.
À savoir : lorsque l’on est diagnostiqué intolérant au gluten, l’assurance maladie rembourse à hauteur de 60% les aliments diététiques sans gluten (au titre de l’affection longue durée), et dans la limite de 45,73€ par mois pour un adulte (et 33,54€ pour un enfant de moins de 10 ans).
La prise en charge est d’ailleurs désormais possible depuis l’application Ameli, disponible sur smartphone.
Dans tous les cas, l’accompagnement par un diététicien-nutritionniste permet de mieux gérer son intolérance au quotidien, et d’avoir une alimentation parfaitement équilibrée sans gluten.
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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé
Sources :