Qu’est-ce que le surpoids ?
Comment définit-on le surpoids ?
Le surpoids se définit comme un excédent de graisse dans le corps. Multifactoriel, le surpoids touche une part croissante des Français et peut présenter des risques pour la santé.
Le surpoids et l’obésité se caractérisent à partir de l’indice de masse corporelle (IMC).
Pour calculer son IMC, il faut diviser son poids par sa taille au carré :
IMC (kg/m²) = Poids (kg) / Taille (m)²
Quelle est la limite de l'IMC pour le surpoids ?
Le surpoids est donc évalué à partir d’un outil simple : l’IMC. Cet outil permet d’évaluer grossièrement la corpulence d’une personne.
Le surpoids correspond ainsi à un IMC compris entre 25 et 29,9 kg/m².
En comparaison, la corpulence est considérée comme normale si elle est comprise entre 18,5 et 25 kg/m².
L’IMC est un outil simple de diagnostic, qui a évidemment ses limites : il ne prend par exemple pas en compte la quantité de muscles ou de graisses, mais simplement le poids et la taille.
Existe-t-il un autre test pour savoir si je suis en surpoids ?
Ainsi, l’IMC permet de classifier la corpulence, mais ne permet pas réellement d’évaluer les risques associés. On peut être par exemple très musclé, et avoir un IMC nous classant en surpoids ou en obésité.
En revanche, la mesure du tour de taille permet une meilleure évaluation des risques (notamment métaboliques et cardiovasculaires), car elle estime l’excès de graisses abdominales, autour des organes.
Pour réaliser cette mesure et évaluer le surpoids, le site Ameli donne quelques conseils :
- Le faire au contact de la peau, sans vêtement.
- Debout, les bras relâchés contre le corps et les pieds joints.
- À la fin d’une expiration normale.
- En positionnant le mètre ruban à mi-distance entre le bas de la dernière côte et le haut de l’os du bassin, horizontalement.
Ainsi, on parle d’excès de graisses abdominales lorsque le tour de taille est supérieur à 80 cm pour une femme et 94 cm pour un homme. Au-delà de 100 cm chez l’homme et 88 cm chez la femme (hors grossesse), on parle d’obésité abdominale.
Grossesse : est-ce normal d'être en surpoids ?
Il est tout à faire normal et souhaitable de prendre du poids pendant la grossesse, pour assurer une croissance optimale du fœtus.
La prise de poids conseillée est de 12kg en moyenne en cas de corpulence de départ normale (IMC entre 18,5 et 25), et 15 à 16kg en cas de grossesse gémellaire.
Ce poids indicatif varie évidemment selon les cas, et une prise de poids supérieure pourra être indiquée chez une personne en sous-poids (IMC inférieur à 18,5), tandis qu’une prise de poids moindre pourrait être souhaitable chez une personne initialement en surpoids avant la grossesse.
Il n’est toutefois pas conseillé de se restreindre pendant la grossesse, sous peine d’engendrer des carences, potentiellement graves pour soi et le bébé. La grossesse est le moment idéal pour écouter son corps et ses envies !
Quelles différences avec l'obésité ?
L'obésité est définie par un IMC égal ou supérieur à 30 kg/m², la différence principale réside donc dans le niveau d’excès de poids.
De plus, l’obésité est reconnue au niveau mondial comme une maladie chronique depuis 1997 (par l’OMS) et au niveau européen depuis 2004, ce qui n’est pas le cas du surpoids.
Quelles sont les causes du surpoids ?
Les causes du surpoids et de l’obésité sont souvent résumées, à tort, à une alimentation trop riche et une activité physique insuffisante. En réalité, les causes sont plus complexes.
Bien entendu, les changements alimentaires et l’accroissement de la sédentarité jouent un rôle non-négligeable dans l’augmentation importante des cas de surpoids et d’obésité. La nourriture aujourd’hui disponible partout et tout le temps dans les pays industrialisés, la taille des portions qui augmente, l’évolution du prix des aliments… favorisent une surconsommation de calories.
De plus, les activités professionnelles devenant moins physiques, les déplacements en voiture ou en transport en commun et les nouveaux loisirs concourent à la diminution de l’activité physique.
Mais ces facteurs ne parviennent pas à expliquer à eux seuls, ni l’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité, ni l’inégalité des personnes face au poids. A mode de vie égal, certains prendront plus de poids que d’autres.
Le surpoids peut également être lié à une prédisposition génétique : selon l’INSERM, « un individu a deux à huit fois plus de chances d’être obèse si des membres de sa famille le sont eux même ». De nombreux gènes sont impliqués dans la prise de poids, chacun ayant une faible incidence lorsqu’il est seul, mais significative en interaction avec des facteurs externes (les apports énergétiques notamment).
Le surpoids est également dépendant de l’environnement, au-delà de l’alimentation et de l’activité physique. Un manque de sommeil et le travail en horaires décalés (de nuit) peuvent notamment perturber l’horloge biologique et augmenter le risque de surpoids. C’est également le cas de certains médicaments, virus, polluants, de la composition du microbiote intestinal et du stress… et cela, même avant notre naissance, durant la grossesse.
Enfin, le surpoids peut être associé à un trouble des conduites alimentaires, comme l’hyperphagie boulimique, dont les causes sont également multiples.
Le surpoids n’est donc bien pas une simple question de volonté sur la nourriture et l’activité physique.
Quels sont les risques du surpoids pour la santé ?
Les risques du surpoids sur la santé physique
Que dit la science ?
L’augmentation de l’IMC est un facteur de risque de maladies chroniques telles que :
- Le diabète de type 2.
- Les maladies cardiovasculaires : hypertension artérielle, hypercholestérolémie, infarctus, accident vasculaire cérébral…
- Les troubles musculaires et articulaires, notamment l’arthrose.
- Certains cancers (endomètre, sein, ovaire, foie, prostate…).
- Une stéatose hépatique non-alcoolique (ou maladie du foie gras).
- Des reflux gastro-œsophagiens.
- Des calculs biliaires.
C’est pour cette raison que le surpoids est considéré comme un risque accru de maladie et de diminution de la qualité de vie.
Comment perdre du poids ?
Pour perdre du poids, il est souvent conseillé de suivre un régime et de pratiquer une activité physique.
Toutefois, les régimes sont peu efficaces sur le long-terme et favorisent une reprise de poids fréquente avec, souvent, un rebond : c’est l’effet yo-yo.
Par ailleurs, le surpoids peut également être naturel : face à l’inégalité des morphologies, certaines personnes ont naturellement un poids plus élevé que les autres. Il n’est donc pas nécessaire, et même contreproductif, de chercher à maigrir dans ce contexte.
D’autres démarches, axées sur le comportement alimentaire, permettent de perdre du poids durablement lorsque l’on se trouve au-dessus de son poids d’équilibre, et ce, sans frustration. C’est notamment le cas de l’alimentation intuitive et de l’approche bio-psycho-sensorielle du Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids (GROS).
Les risques du surpoids pour la santé mentale
La discrimination liée au surpoids
Le surpoids entraîne d’autres complications, cette fois au niveau psychologique. Dans notre culture de la minceur, la discrimination et la stigmatisation des personnes en surpoids ou obèses pèse lourd dans le quotidien de celles et ceux qui en souffrent.
On retrouve donc fréquemment une estime de soi faible et des risques de dépression importants, en cas de surpoids ou d’obésité.
Comment faire face aux critiques ?
Pour faire face aux critiques liées au surpoids, il est indispensable de se rappeler que celui-ci est multifactoriel. L’inégalité face à la prise de poids qui prédispose au surpoids notamment, permet de comprendre que ce dernier n’est pas la conséquence d’un manque de volonté.
S'il est essentiel de garder ça en tête, c’est que le sentiment de honte lié au surpoids peut être si important qu’il empêche de réagir. Or, il est nécessaire de combattre la grossophobie.
Ce regard négatif sur le poids et celui qui le porte peut aggraver les problèmes de poids, en engendrant notamment une alternance de privations et de compulsions alimentaires ou des troubles des conduites alimentaires.
La grossophobie fait grossir.
Qui consulter en cas de surpoids ?
En cas de surpoids, le premier support est le médecin traitant. Celui-ci pourra retracer l’histoire de l'évolution pondérale, rechercher d’éventuels complications physiques et retentissements psychologiques. Il sera également à même de prescrire des examens s’il le juge nécessaire.
L’accompagnement par un diététicien et/ou un psychologue spécialisés dans le comportement alimentaire peut également être indiqué.
Enfin, l’orientation vers un médecin nutritionniste ou un spécialiste en rapport avec les complications peut également être conseillé en fonction de la situation.
Être en surpoids ne signifie pas être malade, mais peut prédisposer à des complications. En cas de doute, consulter un médecin généraliste est la première étape à suivre.
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Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé
Sources :
- Agence Régionale de Santé (ARS) Nouvelle Aquitaine – Surpoids et obésité
- Ameli – Alimentation pendant la grossesse
- Ameli – Surpoids et obésité de l’adulte
- Groupe de Réflexion sur L’Obésité et le Surpoids – Pourquoi cette approche ?
- INSERM – Obésité : une maladie des tissus adipeux
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS) – Obésité et surpoids