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L'appendicite : du côté droit, mais pas toujours !

L’appendicite aigüe consiste en une inflammation de l’appendice, une cavité communiquant avec le côlon. Surtout retrouvée chez des sujets jeunes, cette pathologie engendre de violentes douleurs abdominales, sur le côté droit du ventre.

Bénigne si elle est diagnostiquée et opérée rapidement, l’appendicite entraîne 60 000 interventions chirurgicales par an d’après la SNFGE. Pourtant, son diagnostic n’est pas toujours facile et ses complications peuvent être graves.

 

Qu’est-ce que l’appendicite ?

Définition et rôle de l’appendice

L’appendice est une petite excroissance du gros intestin, plus précisément située à l’entrée du tube digestif au niveau du côlon droit. L’appendice mesure une dizaine de centimètres de long, en forme de doigt de gant et est placé juste en dessous de la valvule iléo-cæcale.

Cette structure serait impliquée dans diverses fonctions immunologiques, bien que son rôle exact reste débattu. Lorsqu’il se bouche, une infection locale s’installe et déclenche l’appendicite.

 

Appendicite aiguë vs appendicite chronique : quelles différences ?

Une appendicite aiguë se caractérise par des douleurs parfois très aiguës, un début brutal et un risque de perforation si elle n’est pas traitée.

En comparaison, l’appendicite chronique s’installe sur une durée plus longue, avec des symptômes plus fluctuants. Elle peut cependant évoluer vers un épisode aigu.

 

Quels sont les symptômes de l’appendicite ?
Femme qui essaye différentes positions qui peuvent soulager ses symptômes de l'appendicite

Douleurs abdominales : un signe clé

Les douleurs abdominales représentent le principal signal d’alarme. Elles apparaissent souvent au niveau de la région épigastrique ou autour du nombril, puis se déplacent vers la fosse iliaque droite. Cette migration douloureuse peut provoquer un inconfort maximal lorsqu’on appuie sur la paroi abdominale. Au fil des heures, la douleur abdominale devient plus localisée et peut s’accompagner d’une sensibilité accrue à la palpation


Dans de rares cas, l’appendicite peut se manifester à gauche. L’appendice peut être mal positionné : on dit alors qu’il est « ectopique » (localisé à un endroit inhabituel), ou lié à une malrotation intestinale. Les autres symptômes, comme nausées et fièvre, ressemblent à ceux d’une appendicite classique. 

 

Symptômes digestifs et généraux

Les signes digestifs incluent fréquemment des nausées, des vomissements et parfois une légère fièvre. Certains patients mentionnent aussi une constipation, d’autres une diarrhée. Sur le plan général, une sensation de fatigue peut survenir, car l’inflammation affecte l’ensemble du corps. On note également que l’ilés (ou paralysie transitoire du transit intestinal) peut se manifester, surtout en cas de réaction péritonéale.

 

Comment différencier une appendicite d’un autre trouble digestif ?

Le diagnostic peut se confondre avec une colique néphrétique, une gastrite digestive ou encore une infection urinaire, une gastro-entérite, une maladie de Crohn... C’est pourquoi un examen clinique approfondi demeure indispensable.

L’évaluation s’appuie sur la localisation de la douleur, les caractéristiques des selles et la recherche d’autres causes possibles. Les médecins utilisent aussi des examens complémentaires (bilan sanguin, imagerie par échographie ou scanner) pour distinguer l’appendicite d’autres troubles du système digestif.

 

Quand faut-il consulter un médecin ?

Quels sont les signes nécessitant une consultation en urgence ?

Une douleur intense et persistante, qui s’étend ou se localise franchement à droite, doit alerter. Des vomissements fréquents, une fièvre élevée ou des signes de dilatation abdominale sont également préoccupants. Un avis médical rapide évite les complications, comme l’infection péritonéale ou la perforation de l’appendice pouvant entraîner une infection du péritoine.

 

Appendicite et téléconsultation : une première évaluation rapide

Dans certains cas, une téléconsultation peut aider à orienter le patient vers des examens complémentaires. Bien entendu, seule une intervention chirurgicale ou un traitement médical adapté sera décidé après un vrai contact avec un praticien et la réalisation de tests plus poussés (prise de sang, imagerie intra-abdominale).

 

Traitement de l’appendicite : opération ou médicaments ?

L’appendicectomie : traitement de référence

Lorsque l’appendicite est confirmée, la prise en charge chirurgicale est souvent la première option. Le traitement consiste à retirer l’appendice inflammé, on l’appelle appendicectomie.

Cette ablation chirurgicale se fait généralement par cœlioscopie, via de petites incisions dans la paroi abdominale. Le chirurgien introduit une caméra et des instruments pour ôter l’appendice.

Cette procédure se pratique sous anesthésie générale et dure en moyenne une vingtaine de minutes. Un geste chirurgical plus invasif (laparotomie) peut être nécessaire dans des cas complexes ou en post-opératoire si des complications surviennent. Après l’opération, la perfusion intraveineuse assure l’hydratation et la distribution des médicaments (antidouleurs, antibiothérapie si besoin).

 

Peut-on traiter l’appendicite sans chirurgie ?

Des études évaluent l’efficacité d’un traitement médical à base d’antibiotiques seuls. Cela peut être proposé dans des formes peu compliquées ou chez des patients fragiles, afin d’éviter l’opératoire. Cependant, un risque de récidive existe. La surveillance clinique et l’imagerie restent alors indispensables.

Certains patients répondent bien aux antibiotiques, tandis que d’autres évoluent vers une intervention chirurgicale en urgence. Les recommandations actuelles privilégient toutefois la solution chirurgicale comme référence thérapeutique.

 

Peut-on prévenir l’appendicite ?

Facteurs de risque et habitudes alimentaires

Les facteurs favorisant une obstruction de l’appendice comprennent la présence de calculs fécaux (stercolithe), de parasites ou de tumeurs. L’alimentation peut aussi influencer la santé du tube digestif.

Une consommation équilibrée en fibres, fruits et légumes contribuerait à un bon transit et pourrait diminuer le risque de bouchon intestinal.

 

Y a-t-il des moyens d’éviter une crise d’appendicite ?

Aucune méthode n’empêche formellement l’appendicite, mais maintenir un régime alimentaire varié, surveiller ses selles et consulter en cas de douleurs abdominales persistantes peut aider à détecter au plus tôt une inflammation. Boire suffisamment d’eau facilite également le transit et limite les problèmes de constipation pouvant obstruer l’appendice.

 

FAQ

L’appendicite peut-elle toucher les enfants et les personnes âgées ?

Les plus jeunes et les aînés peuvent présenter des symptômes moins typiques. Peu de cas sont recensés chez les enfants de moins de 3 ans et les personnes âgées, mais leurs symptômes sont souvent plus atypiques et les exposent à plus de formes compliquées.  Dans ces groupes, la vigilance s’impose, car la reconnaissance tardive de la maladie accroît le risque d’infection péritonéale.

 

Est-il possible de vivre sans appendice ?

Oui. L’appendice ne constitue pas un organe vital. Son retrait n’affaiblit pas la fonction globale du système digestif. Les patients opérés vivent tout à fait normalement après l’ablation chirurgicale.

 

Peut-on avoir plusieurs crises d’appendicite ?

Une vraie appendicite aiguë finit généralement par l’intervention chirurgicale, éliminant toute nouvelle infection de l’appendice. Toutefois, s’il a été traité par traitement médical (antibiotiques) sans exérèse, une récidive reste possible.

 

Quels sont les risques si on ne traite pas une appendicite à temps ?

Sans traitement, l’inflammation de l’appendice peut s’étendre et perforer la paroi, entraînant une infection du péritoine. Cette complication se nomme péritonite, et elle compromet gravement l’équilibre digestif intra-abdominal.

Les lésions inflammatoires prolongées peuvent aussi provoquer un abcès, voire un iléus ou une occlusion intestinale. Enfin, l’infection peut se propager, générant des conséquences graves au niveau du péritoine.

 

 

 

Propos écrits par Amanda Huguet-Millot, Diététicienne-Nutritionniste et Ingénieure en Alimentation & Santé

 

Sources :